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Lecture analytique de pierre et jean

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Par   •  17 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  1 692 Mots (7 Pages)  •  6 594 Vues

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Classe de seconde                                      Initiation à la lecture analytique : Pierre et Jean, ch.3

                                           (extrait, depuis «La tête penchée sur son bock… » jusqu’à « Jean le Riche. » )

Le plan était donné : il restait à trouver des sous-parties (§ validant l’idée principale), elles-mêmes validées par des références précises au passage.

  1. Un texte réaliste et vivant :
  • Un souci du détail
  • Des protagonistes bien typés (Beausire / Roland)
  • Des figures de style frappantes (images, hyperboles)
  • Une multiplication des points de vue

  1. Un contraste entre les 2 moments du texte qui préfigure la suite du livre :
  • Deux univers opposés (celui de Pierre / celui du reste de la famille)
  • La négation du projet de Pierre (renoncer à l’héritage)
  • La mise à l’écart de Pierre
  • Le triomphe de Jean

Commentaire rédigé (niveau : fin de 1° pour un très bon élève. Pour le devoir, il suffisait d’avoir fait une introduction correcte et repéré au moins 2 caractéristiques appuyées sur des citations pour chacune des parties)

Introduction : 4 étapes

  • Phrase(s) d’approche : phrases 1/2
  • Présentation du texte : phrases 2/3
  • Problématique = question : phrase 4
  • Annonce du plan : phrase 5

On veille à une expression correcte et agréable (travail du brouillon : par exemple, on évite la répétition : évoque > montre, passage  > extrait puis récit, Maupassant > auteur ou romancier, roman > livre, etc…)

Les romans de Maupassant se proposent d’analyser les comportements des hommes et de la société. C’est le cas de Pierre et Jean qui met en scène deux frères rivaux. Un passage du chapitre 3 évoque les premiers soupçons de Pierre, étranger à la fête qui célèbre l’héritage. Comment l’auteur guide-t-il le lecteur dans l’interprétation de l’extrait ? Après avoir vu le caractère réaliste et vivant du récit, nous montrerons que le contraste des situations annonce la suite du livre.

Développement : 2 parties avec des sous-parties = § contenant chacun des références au texte commentées (citations, champs lexicaux, formes de phrases, etc…). On saute une ligne avant et après chaque partie. Dans ce corrigé, on a mis en outre une phrase de transition entre les grandes parties.

[1. Un texte réaliste et vivant] Ne pas faire figurer le titre sur la copie mais rédiger une phrase complète (voir ci-dessous). Les références au texte ont été mises en italiques pour bien les distinguer dans le corrigé.

    Le romancier a su donner à sa narration une dimension réaliste et vivante.

    L’extrait montre un souci du détail : « la mousse blanche » du bock que Pierre regarde « pétiller et fondre » associe des sensations discrètes, auditives et visuelles qui  témoignent de la concentration du jeune homme, indifférent à ce qui se passe autour de lui, alors que la description du gâteau « gorgé de crème fouettée et couvert de clochettes de sucre fondu » souligne, dans le débordement de sucre, le caractère exceptionnel de l’instant.

   L’auteur met en avant le pittoresque des personnages, en particulier dans le contraste entre Beausire et Roland, le premier, défini par le « r » de « riait» et de « rond », ainsi que par son goût pour l’alcool justifié par des métaphores maritimes : « deux ou trois coups de roulis artificiel » ; le second, par « son gros ventre de boutiquier », « au contraire » de Beausire dont le nom a cependant une connotation ironique. 

    De nombreuses images jalonnent le texte : « comme les galets des rivages », « plein comme un œuf », « comme un dôme pavoisé ». Elles permettent au réalisme d’échapper à la banalité objective et le rendent plus vivant. De même, les hyperboles donnent du relief au passage : énumérations d’insistance comme « claires, évidentes, exaspérantes », « mais le public, mais le voisin, le marchand, le fournisseur » « ni de figure, ni de démarche, ni d’intelligence », « ni cuisses, ni poitrine, ni bras, ni cou « , « l’un … le second… le troisième…et le quatrième » ; vocabulaire de la démesure : « un grand bruit », « cria », « énorme », « noyées » « inouï ». Ces procédés retiennent l’attention du lecteur.

    Y contribue également la multiplication des points de vue. Dans la réflexion de Pierre, au début, l’auteur évite l’ennui en incluant « la remarque faite par la fille de brasserie » et des hypothèses  sur la réaction des gens au style indirect libre : « n’allaient-ils pas répéter cette chose abominable » et au style direct : « On dirait : « lequel… » ». Les questions, rhétoriques ou non, comme « Mais que ferait Jean », « comment sa mère ne l’avait-elle pas deviné » font partager les tourments du jeune homme. Le discours direct donne aussi la parole à Beausire et à Mme Roland et l’attitude de Jean et de sa mère permettent de définir leurs sentiments : « rose de bonheur », « la crise de joie ». Cette intimité avec les personnages nous les rend plus proches.

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