Lecture analytique "Fable ou histoire" Hugo
Commentaire d'oeuvre : Lecture analytique "Fable ou histoire" Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar celimene22 • 12 Juin 2019 • Commentaire d'oeuvre • 1 534 Mots (7 Pages) • 1 895 Vues
Intro :
- Accroche : fable = genre pratiqué depuis l'Antiquité (Esope ou Phèdre). Contexte : remise à l'honneur au 17e siècle par La Fontaine. Après lui, d'autres auteurs ont pratiqué cet exercice de la morale plaisante (apologue à visée instructive), notamment Victor Hugo au 19e siècle.
- Œuvre/auteur/date/genre : 1853 (deux ans après le coup d'état de Napoléon III), exil > écrit et déchaîne sa fureur et son mépris dans un recueil de poèmes satiriques intitulé Les Châtiments. Terme biblique = punir. Transforme les vers du poète en véritable arme maniée par celui qui se disait dans une lettre "plus armé et plus combattant que jamais".
- Texte : « Fable ou Histoire » = poème de 20 alexandrins. Portrait de Napoléon III sous les traits d'un singe qui tente d'imiter son illustre prédécesseur. // à la fable de LF "Le Loup devenu berger". Hugo réalise en effet un pastiche de ce texte dans ce poème qui respecte tous les critères de la fable traditionnelle. Il place même son poème à la 3e place du livre III, exactement comme la fable dont il s’inspire, elle aussi placée en III,3 dans les Fables (et c’était déjà la place du poème dans ses brouillons)
LECTURE
Problématiques :
- Quel est le registre de ce poème ?
- Quel est l'enjeu politique de ce poème ?
- Quelles conceptions de la poésie se dégagent de ce texte ?
- En quoi peut-on dire que ce texte est un texte engagé ?
- En quoi ce poème est-il un acte politique ?
- En quoi ce poème est-il un apologue ?
Annonce du plan
- Une fable
Titre : met en balance 2 termes dont le 1er est « fable »
- Un récit
- cadre spatio-temporel :
* temps : v.1 : « Un jour » : indéfini, flou, permet la généralisation // fable
* lieu : « des bois, dans les épines, la forêt, un antre, caverne » : lieu du danger, du mystère, du non droit.
- Temps du récit : alternance imparfait/PS
- Narrateur externe, 3e pers du sg
- Schéma narratif
- Des personnages
- deux personnages : animaux personnifiés (parlent). 1 présent, l’autre absent
- « un singe » : * article indéfini.
* Apparition dès le 1er vers mais apparition dramatisée : précédé de son portrait « maigre et sentant un royal appétit ».
* champ lexical du déguisement : « peau de tigre, se vêtit, endossé, le couvrait, personnage » : acteur (// choix de l’animal : singer = imiter)
* se désigne par des périphrases v.6 : « le vainqueur des halliers, le roi sombre des nuits »
* se donne en spectacle : « Regardez, admirez-moi, voyez » : impératifs ; se fait entendre : champ lexical du cri : « grincer, criant, s’écria, rugissements »
* imitation suggérée :
> comédien
- « le tigre » : * absent mais imité
* désigné par une métonymie d’abord « peau de tigre » puis l’article défini « le » : valorisation
* répété 2 fois en 2 vers : « peau de tigre », « le tigre » : valorisation confirmée
* a précédé : utilisation du plus que parfait pour le présenter : « avait été »
- les bêtes : * invisibles au début du poème, puis désignées par le pluriel « les passants », l’indéfini « chacun » puis « les bêtes » : public
* naïveté : mise en relation des mots « peau » et « personnage » : répétition du son [p] + verbe « croyait », « admiraient »
* peur
> fidélité à La Fontaine : intertextualité évidente
- Une dramatisation
- Intrigue : massacre : champ lexical « horreur, meurtre, rapines, carnage, ossements »
- 3 actes : exposition v.3 « lui fut atroce » et présentation du personnage par lui-même v.6, acmé dramatique avec les actions du singe v.7-10, conséquence de ses actes v.11-17
- Récit construit sur une gradation :
* sonore : « grincer, criant, s’écriait, rugissements »
* dans la violence : d’abord paroles, puis dissimulation « s’embusqua » puis accumulation de verbes d’action : « entassa, égorgea, dévasta » : PS = mise au 1er plan
- Registre épique convoqué : rythme ternaire v.8 « l’horreur, le meurtre, les rapines » + v.15-16 « tout recule et frémit, tout émigre, tout tremble » avec l’enjambement qui rallonge le vers, discours direct, anaphore « tout »
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