Lecture analytique, Céline "Le seul lâche sur terre"

Céline, « Le seul lâche sur Terre »

Narrateur, anti-héros

Témoin et lâche

Language relâché, un homme du peuple, pas à sa place, phrases sans verbes; « une immense, universelle moquerie », usage de termes familiers, enfantins « cochonneries »; « en plein bidon », montre sa stupeur avec les exclamations et les points de suspension: « serai-je donc le seul lâche sur Terre? Pensai-je. Et avec quel effroi!… »; « Jamais je ne m’étais senti aussi inutile ». Impuissance démontrée par « Je me pensais » ; « faut que je le dise » ; « pensais-je » ; « j’étais pris »; « n’ose plus remuer »; « frousse devienne panique », il n’est que spectateur, ne fait que réfléchir plutôt que d’agir. Il se définit lui-même comme un « planqué » et montre sa peur: « Je n’osais plus remuer », « ma peur devint panique » « et avec quel effroi… ». Il a une observation qui porte sur la guerre en général.

Contraste entre lui et la société

Il y a une opposition entre lui et le reste du monde, il y a souvent l’utilisation du « je », il fait bien la différence entre lui et les autres: « Moi d’abord ». utilise « nous », ou « on » pour désigner les soldats et se retrouve seul face aux autres. Une phrase oppose le narrateur « perdu », et « deux millions de fous héroïques et déchainés et armés jusqu’aux cheveux ». Des mots décrivants la scène, il n’est que spectateur: « sur motos », « en autos », « volants », « creusant », « caracolant dans les sentiers »,« hurlants », « sifflants », « pétaradants ». Il utilise la gradation « Allemagne, France et continents » pour montrer le monde sans s’inclure. Il responsabilise toute une société, l’auteur décide de nommer le colonel « général des Entrayes » ironie de son nom avec le mot entrailles. « Continuez, colonel, vous êtes dans la bonne voie »: la guerre est encouragée par le gouvernement et la société.

(2) La vision/dénonciation de l’auteur

L’horreur des Hommes et de la guerre

Par « sentence  des hommes et des choses » et « tout ce que contenait la sale âme héroïque et fainéante des hommes » il fait référence à la condamnation et en utilisant les termes négatifs de « sale » et « fainéante », il démontre leurs âmes de manière péjorative. Il critique l’ensemble de l’humanité. Lorsque le narrateur emploie les termes « faut que je dise toute suite », c’est qu’il veut dénoncer quelque chose. Il montre en masse l’impact de la guerre: « des êtres » , « des hommes », « tirailleurs », « comploteurs », « beaucoup », « plusieurs millions ». Il compare les hommes avec les animaux « pire qu'un chien », « plus enragés que mille chiens », « plus vicieux ». Il donne de la guerre une image apocalyptique et terrible « imbécillité infernale », « fous héroïques » et « croisade apocalyptique ». Le narrateur évoque le plus possible tout ce qu’il peut, qui est relié à la guerre.

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