Le théâtre de l'absurde
Dissertation : Le théâtre de l'absurde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aaaaabn • 17 Avril 2022 • Dissertation • 1 243 Mots (5 Pages) • 399 Vues
Safieddine
Alexandre
Dissertation
Dans la seconde moitié du XXe siècle, pour exprimer l’absurdité de la vie humaine, certains dramaturges prennent le contre-pied du théâtre traditionnel. C’est le cas de Samuel Beckett dans son œuvre Oh les beaux jours dans laquelle le monde ancien et ses codes sont mis à distance. En effet, le théâtre de l’absurde ne cherche plus à imiter le réel, les auteurs ne veulent plus divertir le spectateur mais susciter sa réflexion. Ainsi, quand on nous demande : « Comment le théâtre de l’absurde peut-il faire prendre conscience des questions essentielles ? », on sous-entend que les dramaturges sont de véritables dénonciateurs des conditions qui fondent le monde de l’époque. Cela reviendrait à se poser la question suivante : Le théâtre de l’absurde est-il un moyen pour les dramaturges d’avertir le spectateur sur le monde qui l’entoure ?
Après avoir étudié l’origine et les caractéristiques du théâtre de l’absurde, nous verrons les différents thèmes de ce style de théâtre.
Malgré une première moitié du XX siècle marquée par les deux guerres mondiales, l’activité créatrice reste importante avec la naissance d’une doctrine nouvelle : l’existentialisme.
Ce courant philosophique est fondé sur le fait que l’homme est libre et responsable de ses actes. C’est alors dans ce contexte historique qu’apparait la doctrine de l’absurde. Cette appellation a été donnée par Camus dans son essai Le Mythe de Sisyphe qui révèle la prise de conscience de la solitude de la condition humaine. Pendant cette période, les auteurs peinent à donner du sens à un monde où la vie semble ne pas avoir de but. C’est pour cela qu’ils essaient de faire prendre conscience au spectateur que seule liberté se trouve dans sa révolte et son refus des règles communes. Au théâtre, ce refus est marqué par la mise en scène.
Effectivement, dans le théâtre de l’absurde, l’action peut être totalement inexistante. Comme dans Oh les beaux jours où Beckett développe à l'extrême la notion d'enfermement, en coinçant le personnage principal, Winnie, dans un mamelon de terre. Les personnages attendent en vain un évènement qui ne les sortira pas de leur condition. De plus, le décor est un élément qui accentue une fois de plus le côté absurde de la pièce. Winnie représente ici une humanité abandonnée qui persiste à s’émerveiller de tout alors qu’elle se trouve dans un paysage désertique, privé de vie. Enfin, les didascalies sont abondantes dans le théâtre de l’absurde. Elles présentent le décor, les personnages et suggèrent également une réflexion. Originellement utilisée à but informatif pour les metteurs en scène, les didascalies sont transformées par Beckett afin d’enrichir le sens des dialogues. Elles sollicitent la participation du spectateur suscitant ainsi sa réflexion.
Le théâtre de l’absurde présente également des personnages privés d’identité et de réflexion. Ils sont le contraire du héros tragique. Ici, les noms des deux seuls personnages de la pièce : Willie et Winnie, sont très similaires montrant une fois de plus la monotonie des conditions de la vie humaine. De plus, dans une pièce de théâtre, la cohésion entre le langage et les idées est nécessaire. Pourtant, l’absurde est défini comme contraire à la raison et au sens commun. Cela explique donc la présence de phrases toutes faites, d’expressions et de parodies propre au domaine de l’absurde dans Oh les beaux jours de Samuel Beckett. En effet, dans cette pièce, le dramaturge déploie un bel exemple d'humour et de dérision, en soulignant à de multiples reprises l'absurdité de la situation de son personnage : « WINNIE.- A quoi qu'elle joue ? dit-il - à quoi que ça rime ? dit-il - fourrée jusqu'aux nénés - dans le pissenlit ». Cet extrait nous expose bien le refus des codes linguistiques et littéraires en vigueur jusqu’ici.
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