Le théâtre de l'absurde
Fiche : Le théâtre de l'absurde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar insnmr • 19 Mai 2017 • Fiche • 1 470 Mots (6 Pages) • 4 425 Vues
Le théâtre de l’absurde
I) Qu’est-ce que le théâtre de l’absurde ?
Avant le « théâtre de l’absurde » existe une littérature de l’absurde. Pour l’écrivain Albert Camus (Le Mythe de Sisyphe, 1942), le sentiment de l’absurde naît lorsque l’homme, épris d’un désir de compréhension du monde, se retrouve confronté à l’absence de sens du monde et de l’existence.
Le théâtre de l’absurde naît réellement suite à la Seconde guerre mondiale dont qui a mis en évidence les horreurs dont l’homme est capable.
Privé de Dieu, confronté au naufrage de l’humanité, l’homme apparaît condamné à une existence vide de sens. La seule certitude qui demeure est celle de la mort.
Les personnages de Ionesco et de Beckett (qui sont les deux dramaturges considérés comme les chefs de file du théâtre de l’absurde) sont des pantins, les possibilités de communication entre eux sont détruites ; ce qui ôte toute cohérence à l’intrigue et toute logique aux propos tenus.
Donc pour résumer, quelques caractéristiques :
→ Rupture par rapport aux genres classiques (la comédie, la tragédie).
→ Opposition radicale au réalisme.
→ Absurdité des situations
→ Déstructuration du langage qui met en avant une existence dénuée de signification
II) Eugène Ionesco
Ionesco est originaire de Roumanie. Il est marqué par les horreurs de la guerre (le nazisme en Roumanie). Il exploite l’absurdité de l’existence, notamment à travers la banalité du langage et ensuite la déstructuration même du langage. Il est également important de noter que le théâtre de Ionesco peut avoir une dimension politique (lutte contre le totalitarisme, questionnement sur la résistance).
En 1966, dans Notes et contre-notes (ouvrage théorique), il expose sa vision du théâtre :
« Si l'on pense que le théâtre n'est que théâtre de la parole, il est difficile d'admettre qu'il puisse avoir un langage autonome. Il ne peut être que tributaire des autres formes de pensée qui s'expriment par la parole, tributaire de la philosophie, de la morale. Les choses sont différentes si l'on considère que la parole ne constitue qu'un des éléments de choc du théâtre. D'abord le théâtre a une façon propre d'utiliser la parole, c'est le dialogue, c'est la parole de combat, de conflit. Si elle n'est que discussion chez certains auteurs, c'est une grande faute de leur part. Il existe d'autres moyens de théâtraliser la parole : en la portant à son paroxysme, pour donner au théâtre sa vraie mesure, qui est dans la démesure ; le verbe lui-même doit être tendu jusqu'à ses limites ultimes, le langage doit presque exploser, ou se détruire, dans son impossibilité de contenir les significations.
Mais il n'y a pas que la parole : le théâtre est une histoire qui se vit, recommençant à chaque représentation, et c'est aussi une histoire que l'on voit vivre.
Le théâtre est autant visuel qu'auditif. Il n'est pas une suite d'images, comme le cinéma, mais une construction, une architecture mouvante d'images scéniques.
Tout est permis au théâtre : incarner des personnages, mais aussi matérialiser des angoisses, des présences intérieures. Il est donc non seulement permis, mais recommandé, de faire jouer les accessoires, faire vivre les objets, animer les décors, concrétiser les symboles. »
1) La Cantatrice chauve (1950)
- Caricature de la bourgeoisie anglaise
- Ionesco, qui voulait apprendre l’anglais, a été inspiré par la méthode Assimil pour écrire cette pièce → Dialogue basique avec des phrases brèves et plates. Ionesco s’aperçoit qu’une langue véhicule de nombreux clichés. Il veut montrer que communiquer des banalités est une manière de ne pas communiquer, de ne pas se dire les choses.
- Les personnages sont incapables de se dire des vérités et à avoir un dialogue vrai et profond. Tout n’est que politesse, le discours est policé et attendu.
- L’absurde est le coeur de la pièce, puisqu’il n’y a ni logique, ni intrigue.
- Aspect ridicule et grotesque → Ionesco utilise la répétition, les clichés, les coïncidences et la contradiction. Le monde de l’étrange, du bizarre, de l’inexplicable est roi dans le théâtre de Ionesco.
- Non sens total du langage, surtout à la fin de la pièce (utilisation d’onomatopées, de néologismes, de mots détournés) Derrière le comique, la pièce cache un discours étriqué, fermé emprunt de mutisme, d’angoisse et d’absurdité.
2) Rhinocéros (1959)
- Relire la fiche de ton manuel (« Rhinocéros, une allégorie du mal ? ») + relire les extraits dont le début de l’acte I (scène d’exposition, contraste entre Jean et Béranger, irruption du rhinocéros qui crée la surprise)
- Dimension métaphorique de la pièce : contexte des totalitarismes, attitudes de passivité (transformation des personnages en rhinocéros) / de résistance (la transformation en rhinocéros n’affecte pas Béranger)
3) Le roi se meurt (1962)
- Le Roi se meurt, et le roi représente chacun d’entre nous. Ionesco nous donne à voir le comportement et les manières de l’individu face à sa fin.
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