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Le texte théâtral, à lire ou à jouer ?

Dissertation : Le texte théâtral, à lire ou à jouer ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Juin 2015  •  Dissertation  •  1 741 Mots (7 Pages)  •  1 859 Vues

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DOLIGER                                                                                                                  Mercredi 29 Avril

Émeline

602 A

Dissertation n°2

        

        Le théâtre est un art dont le but est de produire des représentations devant un public, de donner à voir, à entendre une suite d'événements, d'actions, par le biais d'acteurs qui se déplacent sur la scène et qui utilisent ou peuvent utiliser le discours, l'expression corporelle, la musique.  Cependant, cette définition ne satisfait pas tous les dramaturges ou spécialistes du théâtre car certains se questionnent quant à l'intérêt d'un texte théâtral, à être joué. Pour quelques uns c'est un objet de lecture, pour d'autres un objet de spectacle. Anne Ubersfeld dit en 1980 : « L'une des caractéristiques les plus étonnantes du texte théâtral, la moins visible mais peut-être la plus importante, c'est son caractère incomplet. [...] Ce sera le travail du metteur en scène de donner les réponses ». Il conviendra donc de répondre à la question suivante : la représentation théâtrale permet-elle de corriger le caractère incomplet d'un texte théâtral ou se suffit-il à lui même ? Pour cela, nous étudierons dans un premier temps le plaisir et les intérêts de la lecture, puis dans un second temps nous nous pencherons sur le plaisir de la représentation théâtrale vers une interprétation personnelle.

        Le texte théâtral est double ; il se lit et il se joue. Il s'agira dans un premier temps, d'étudier le plaisir et les intérêts de la lecture d'une pièce. Pour commencer, nous pouvons penser que le texte théâtral constitue un guide suffisant pour apprécier une pièce. En effet, les répliques et didascalies internes articulent le récit et nous permettent tout à fait de déceler l'intrigue, les rebondissements, de saisir la dynamique de la pièce ou encore d'imaginer les personnages physiquement et moralement. Tout ces éléments se retrouvent notamment dans la scène d'exposition où plus précisément dans la didascalie initiale. De plus, d'autres éléments de mise en scène tels que les décors, les déplacements et mouvements des comédiens ou les intonations peuvent être indiqués par les didascalies externes.

        Pour poursuivre, même si le texte théâtral semble constituer un élément suffisant à la compréhension d'une pièce, la lecture seule constitue également un espace sans contraintes et de libre accès pour le lecteur. La lecture est propre à chacun, aussi certains la préfère au soleil, allongé sur une chaise longue, dans un parc public et d'autres sous plusieurs couches de duvet, en hiver, près de la cheminée. En outre, le lecteur peut avancer dans le récit à sa guise : il peut fragmenter sa lecture, relire un passage qu'il n'a pas compris ou qui lui a particulièrement plut ou même décider de commencer par le dernier acte. Mais encore, l'absence de visuel permet au lecteur de se représenter les personnages et espaces librement et de construire son interprétation personnelle de la visée de l'auteur.

        Par conséquent, le lecteur devient actif intellectuellement puisque bien entendu, la lecture fait appel à l'imagination. D'une part, il peut se glisser dans le rôle d'un comédien en réfléchissant à la posture du personnage, au ton des répliques et aux gestuels. D'autre part, il peut s'imaginer être le metteur en scène et dans ce cas réfléchir à la mise en scène, aux décors, aux lumières, aux musiques ou aux costumes. Le lecteur peut ou non choisir de s'attarder sur le sens de la pièce : sa visée critique ou humoristique, s'il est assidu il peut entrer dans l'univers de l'écrivain, prendre goût à son style, remarquer ses techniques ou analyser ses pensées. Cependant, même si dans un premier temps la lecture d'une pièce est un plaisir pour autant son sens reste modulable par le lecteur et seul sa mise en scène permet de le figer, au risque de décevoir le spectateur.

        Dans un deuxième temps, nous nous pencherons sur le plaisir de la représentation théâtrale vers une interprétation personnelle. Pour continuer, attardons nous sur l'art vivant qu'est le spectacle. En effet, la représentation sollicite les sens humains, par exemple nous touchons les sièges, nous écoutons les comédiens, nous commentons les actions, nous regardons les déplacements. Le théâtre est également un moment qui se vit, on peut y ressentir de multiples émotions et chaque représentation est unique, nous pouvons citer l'exemple de la pièce Couple ouvert à deux battants interprétée par deux circassiens où le théâtre est associé à l'art du cirque. Les comédiens peuvent également choisir de mêler le monde réel incluant les spectateurs et la salle avec la fiction théâtrale. Cette caractéristique est visible également chez Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, le spectateur est inclus dans la pièce, c'est un personnage. Cette mise en abîme est présente dans l'acte 1, scène 3 on peut y lire dans les didascalies « LA SALLE » ou encore « LE SPECTATEUR ». Parfois, le public peut être pris à partie par un comédien et intégré presque comme un personnage notamment lors des monologues ou des apartés. Pour poursuivre, la représentation du Soulier de Satin de Paul Claudel ou d'Antigone de Jean Anouilh permet de donner du sens à certaines paroles adressées directement au spectateur, elles sont prononcés par l'Annoncier et le Prologue.

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