Le récit autobiographique
Dissertation : Le récit autobiographique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar caca prout • 8 Février 2023 • Dissertation • 2 228 Mots (9 Pages) • 375 Vues
Composition Français
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Dans le récit autobiographique, on retrouve la vie d’une personne célèbre ou non, ses souvenirs, ses exploits, ses erreurs mais surtout la trace qu’il souhaite laisser de lui. Cependant, une citation de Marguerite Yourcenar dans Les mémoires d’Hadrien remet en question l’autobiographie : « Quoi qu’on fasse, on reconstruit toujours le monument à sa manière. Mais c’est déjà beaucoup de n’employer que des pierres authentiques. ». Ce que souhaite exprimer Marguerite Yourcenar au travers de cette citation est que même si l’on raconte une histoire, elle sera toujours contée d’une manière différente. De plus, dans la deuxième phrase de la citation, elle nous explique que cela est quand même difficile de dire la vérité ; non pas dans le but de mentir mais au contraire, de se rappeler les souvenirs. A partir de cette citation, nous nous sommes posé la question de : « Les souvenirs relatés par l’auteur sont-ils toujours exacts ou parfois douteux ? ». A partir de là, nous allons donc nous interroger sur le genre autobiographique et ses limites - c’est-à-dire comment ils s’en souviennent, est-ce la vérité ou bien des mensonges. Premièrement, nous allons traiter de comment se rapprocher de l’authenticité avec des évènements plus ou moins marquants tout en restant dans la réalité. Dans un second temps, nous allons illustrer les limites, savoir si les reconstructions de notre mémoire nous jouent des tours. Pour finir, nous parlerons de comment nos réalités se confondent, des oublis volontaires et de si les réalités floues sont sincères ou trompeuse.
Des évènements sont des choses qui sont arrivés dans notre vie et qui nous ont marqués. Ces évènements marquants se sont inscrits tout le long de notre vie. Plus précisément, un évènement est quelque chose qui nous appartient. Et pour ce faire Marguerite Yourcenar utilise cette phrase : « Mais c’est déjà beaucoup de n’employer que des pierres authentiques ». Elle essaie de nous dire que les « pierres authentiques » - qui sont les évènements réels - ne sont pas toujours la vérité car avec le temps chaque version diffèrera de la précédente. De plus, dans Les Mémoires d’Hadrien on retrace les évènements de la vie de l’empereur Hadrien, ses réussites comme ses échecs. Par exemple, dans ses mémoires, il pourra nous expliquer les villes qu’il a fondées, les lois qu’il a mis en place, même s’il admet ses erreurs de jugement. On comprend par ces détails que l’on va retracer les évènements au cours de sa vie. De façon générale, dans les récits autobiographique les auteurs vont nous amener à explorer leur vie, dans une certaine logique. Toutefois, les biographes vont nous conter des évènements qui ont été plus ou moins marquant tout le long de leur vie.
Les événements relatés dans l'autobiographie peuvent être plus ou moins important ; pour illustrer, cela dépend de l'âge, du point de vue de l'auteur et de la gravité ou encore de l’ampleur de la situation. Par exemple, un enfant verra la situation différente par rapport à celui d'un adulte réfléchi. Dans L'Age d'homme de Michel Leiris, en 1939, l'auteur précise : « (telle est, du moins, l’image d’ogre que j’en ai gardée) ». Chaque personne voit différemment son environnement et cela peuvent être des traumatismes. Pour illustrer cela, nous avons le texte de Michel Leiris vu précédemment avec : « toute ma représentation de la vie en restée marqué ». Également, un évènement peut être marquant par sa gravité. Pour expliquer cela, on retrouve la différence entre la mort d’une personne et un amour de jeunesse. Ce sont deux choses différentes mais sur le moment, c’est un évènement qui sera un évènement marquant du côté de la mort tandis qu’un amour de jeunesse n’est pas aussi marquant mais cela restera un souvenir plus ou moins vague.
Les auteurs utilisent leurs souvenirs pour écrire leurs biographies, or ceux-ci disparaissent avec le temps qui passe. C’est pourquoi les auteurs ne se souviennent pas exactement de leurs souvenirs et comblent leurs oublis avec des évènements qu’ils ont inventés. Marguerite Yourcenar écrivit les phrases suivantes : « quoi qu’on fasse, on reconstruit toujours le monument à sa manière. Mais c’est déjà beaucoup de n’employer que des pierres authentiques ». Ici, l’auteure nous explique qu’elle veut éviter de mentir pour que le texte soit le plus authentique possible. Elle n’est pas seule à vouloir éviter le mensonge. En effet, Jean-Jacques Rousseau dans Confessions a écrit dans le Préambule : « Je n’ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bons […] ce n’a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire ». Grâce à cette phrase, il explique à son lecteur qu’il ne veut pas ajouter ou enlever des évènements qui sont importants dans ses biographies.
Les auteurs ne se souviennent pas exactement de leurs souvenirs et ces derniers sont parfois flous. Nous pouvons retrouver ces souvenirs imprécis dans certaines tournures de phrases. Dans le texte de Michel Leiris, Traumatisme d’enfance, de L’âge d’homme, l’auteur utilise les expressions « Si mes souvenirs sont justes » (l 4), « et, sans doute » (l 10), « Tout ce que je me rappelle » (l 17), « Ce souvenir est, je crois » (l 21). Le lecteur comprend alors que l’auteur a éprouvé des difficultés pour se souvenir de cet instant. Cependant, dans d’autres textes, l’auteur n’a conservé aucun souvenir. Il sollicite donc de l’aide à d’autres personnes qui interviennent dans le récit et il rédige son texte au conditionnel. C’est le cas de Jean-Jacques Rousseau dans Les rêveries du promeneur solitaire, où il écrit : « trois ou quatre jeunes gens qui me racontèrent ce qui venait de m’arriver » (l 13), « m’aurait passé sur le corps » (l 20), « je ne me souvenais de rien » (l 31).
On relate toujours un souvenir à notre manière, qui n’est pas la même quand on est jeune que lorsque l’on devient adulte.
Dans « Sido » de Colette, l’auteure nous parle de son enfance. Elle nous explique son milieu familial et plus précisément la relation entre ses parents. Ce n’est pas toujours la joie mais un moment particulier retient son attention. Son père, un vieil homme qui a fait la guerre, a déposé un délicat baiser sur la main de ménagère de sa mère Un instant rare, bien imprégné dans sa mémoire mais qui est perçu différemment selon son âge. Lorsqu’elle est encore une jeune enfant innocente, comme elle le dit : « J’étais petite encore, assez vilaine, occupée comme on l’est à treize ans de toutes choses dont l’ignorance pèse, dont la découverte humilie. » ; elle trouve ce geste humiliant mais avec du recul et de l’âge, cela la fait sourire. Elle garde en tête ce joli souvenir montrant l’affection de ses parents : « Il me fut bon de connaître, et de me remettre en mémoire, par moments, cette complète image d’amour […] »
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