Rédaction autobiographique

j’avais sept ans lorsque ma mère décida qu’il était temps pour moi de quitter le jardin d’enfants pour entrer dans une véritable école++ Par chance+ il existait à environ deux kilomètres de chez nous une école de garçons : l’école de la cathédrale++

j’ai peu de souvenirs des deux années que j’ai passées à l’école de la cathédrale+ entre sept et neuf ans++ deux moments seulement sont restés fixés dans ma mémoire++ le premier ne dura pas plus de cinq secondes+ mais je ne l’oublierai++

c’était mon premier trimestre et je traversais à pied le terrain de jeux du village pour rentrer chez moi après l’école+ lorsque soudain apparut un grand de douze ans+ une classe au-dessus++ il dévalait la route à toute allure sur sa bicyclette à environ vingt mètres de moi++ la route+ descendant d’une colline+ était en pente et quand il passa comme une flèche à ma hauteur+ le garçon se mit à pédaler en arrière à toute vitesse++ au même moment+ il lâche son guidon pour croiser négligemment les bras sur sa poitrine++ je me pétrifiais sur place pour le regarder++ quel merveilleux spectacle il offrait ++ un jour+ me dis-je+ un jour glorieux viendra où j’aurai moi aussi une bicyclette et je descendrai en trombe de la colline en pédalant à l’envers+ sans tenir mon guidon ++ si quelqu’un m’avait à ce moment-là demandé : « quel est ton voeu le plus cher dans la vie+ mon petit ++ devenir médecin ++ peintre ++ écrivain ++ »++ j’aurais répondu sans hésiter que ma seule ambition+ ma raison de vivre+ c’était de posséder une bicyclette et descendre comme le veut la route de la colline sans tenir mon guidon++ ce serait fabuleux++ je en tremblais rien que d’y songer++

ROald daHl+ Moi+ Boy+ Gallimard++

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