Le roman est-il donc un moyen de mieux connaître les hommes et le monde?
Cours : Le roman est-il donc un moyen de mieux connaître les hommes et le monde?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kévin Chassagne • 3 Avril 2020 • Cours • 814 Mots (4 Pages) • 659 Vues
Du latin “humanitas”, le terme se traduit par nature humaine. Elle désigne «les hommes» en général, le genre humain considéré dans son unité. La nature humaine est souvent affichée dans l'art sous forme de sculpture mais aussi présente dans les tableaux et la littérature. Le roman est-il donc un moyen de mieux connaître les hommes et le monde?
Dans une première partie, nous verrons en quoi le roman est-il un moyen de connaître l'être humain et dans une deuxième partie nous montrerons que le roman n'est pas la seule forme littéraire affichant l'être humain.
En premier lieu, le roman peut être utiliser afin de nous conduire dans un univers tragique et passionné auxquels amour et argent sont reliés. C'est le cas de Manon Lescaut de l'abbé Prévost. Ce roman nous décrit une passion exclusive, un amour sans bornes qui conduit au pire… mais un amour qui transcende aussi les êtres, qui les rend attirants, sympathiques malgré leurs défauts. Sans cesse, Manon et Des Grieux attirent les regards: l’amour les sublime. L’argent aussi est un thème essentiel de ce roman: les deux héros souffrent d’un manque cruel d’argent, ils sont tout deux très dépensier, et tous les moyens sont bons pour s’en procurer. Pour subvenir aux besoins du couple, Manon décide de prendre un amant, un riche fermier général qu’elle voit en secret. On assiste à sa première trahison. D’autres suivent bien sûr car Manon aime le luxe, la vie facile... L’époque évoquée dans ce roman, la fin du règne du monarque, voit la création du papier monnaie, de la banque. De nombreuses maisons de jeux s’ouvrent à Paris. Des Grieux se laisse aller vers une certaine déchéance morale : il accepte de tricher pour Manon, il entre dans un cercle de joueurs, devient, lui même, un joueur professionnel pour satisfaire les désirs de la belle Manon. Prévost nous montre les ravages de la passion tout en nous en faisant percevoir les délice de cette très forte émotion. Il rallie aussi dans son œuvre la nature de l’homme contemporain dominé par ses passions que sont l’amour, la luxure ainsi que l’argent. Cette œuvre du XVIII ème siècle est pleine de modernité, Prévost évoque là des thèmes éternels et d’actualité. Manon Lescaut est sans nul doute un roman à découvrir ou à redécouvrir nous permettant de connaître des facettes de l'homme parfois cachées.
Par ailleurs, le roman peut nous éclairer sur la vie des ouvriers du temps d’Émile Zola qu'il nous décris par le biais de Gervaise dans L'assommoir. Abandonnée lâchement par son infidèle compagnon Auguste Lantier, qui la ramena de sa province à Paris en lui faisant deux enfants, Gervaise Macquart doit redémarrer une nouvelle vie, en s’appuyant sur son métier de blanchisseuse. En acceptant d’épouser le zingueur Coupeau, un travailleur assidu, trop amoureux pour la battre et trop sérieux pour toucher à l’alcool, elle réussit effectivement à se reconstruire une vie, et notamment à ouvrir sa propre blanchisserie dans une boutique spacieuse où elle peut vivre avec son mari et ses enfants(dont Nana, née de Coupeau). La vie va basculer lentement le jour où Coupeau sera victime d’un accident du travail qui entraînera une longue période de guérson pendant laquelle le zingueur va se mettre à l’alcool et à des vices qui n’auront alors plus de cesse que d'altérer la vie de Gervaise, et même Gervaise elle-même. Il est difficile de rester insensible à la destinée des personnages, Zola a adopté une structure progressive et réaliste convenant parfaitement à cet exercice particulièrement délicat qu’est la description de la misère. Quand bien même la situation des deux amants, elle ne s’est pas encore dégradée au point de les faire revenir au point de départ, il est alors évident que c’est bien ce qui les attend. Leur vie se détériorant, l'alcool est un échappatoire facile qui va provoquer leur descente dans l'enfer. Loin de la vision politique du monde ouvrier de Germinal, L’Assommoir nous présente donc la vie quotidienne de prolétaires dans un Paris en pleine transformation, à l’époque d’Haussmann, et qui laisse sur la touche toute une classe séparée du statut d’esclave ou d'animaux par la seule liberté de se noyer dans l’alcool.
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