Le pou de Lautreamont
Commentaire de texte : Le pou de Lautreamont. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Fabienne Dufour • 18 Mars 2020 • Commentaire de texte • 831 Mots (4 Pages) • 7 634 Vues
Le pou de Lautréamont
Je vais vous présenter la strophe 9 du chant 2 intitulé « le pou » issu « des chants de Maldoror » écrit par le poète Lautréamont. Ce poème est écrit en prose. Nous étudierons comment le poète fait du pou une bête monstrueuse pour l’humanité. Le poète omniscient apporte dans un premier temps son savoir sur le pou (L 1 à 9) , puis il décrit son pouvoir malgré sa petite taille(L10 à 17), pour enfin le personnifier en diable(L20/ et fin)
- Un poète omniscient qui apporte son savoir sur le pou( L1 à 9)
- L 1 apostrophe « vous ne savez pas » souligne l’ignorance du lecteur qui est renvoyé à une catégorie à laquelle le poète n’appartient pas . Il prend une distance voire un mépris par rapport au lecteur qui est renforcé par « vous autres »
- L 3 le poète se pose en être omniscient « attendez un instant, je vais vous le dire » « soyez certains » le savoir est apporté par le poète. Cette idée est renforcée par la présence de l’impératif qui montre la supériorité du poète.
- L1 à 7 énumération du vocabulaire lié au corps « os, tête, cervelle, yeux, rétine, colonne vertébrale , corps » amplifie le danger du pou dévorant entièrement sa victime.
- « extraire, pompe, dévorant » montre le travail minutieux et méticuleux du pou , geste presque professionnel qui personnifie le pou.
- L6 rupture car malgré le vocabulaire amplifiant le geste du pou « comme une goutte d’eau » casse la démonstration en montrant la petitesse du pou. « Malheureusement ils sont petits amplifie cet argument.
« Malheureusement » symbolisant la déception du poète, peut être surprenante, au vu de la description faite plus haut mais qui dévoile une volonté de mal.
- Un fort pouvoir malgré une petite taille (L10 à 16 )
- L 10 à 14 : « ils sont petits, liliputiens, courtes cuisses, infiniment petits » ces termes insistent sur la taille de l’attaquant. Le poète personnifie le pou à travers le mot liliputiens habitants de l’île de Liliput personnage fictif du roman le voyage de gulliver de Jonathan Swift et en les décrivant « comme courte cuisse » . Cette insistance sur la taille et la personnification mettent en évidence la faiblesse de l’homme. L’homme ne peut être faible que si un petit animal le met à mal de cette manière.
- L 10 à 17 le poète met à la fois 2 mondes pas comparables entre eux : un monde « infiniment petit, liliputiens » qui est en opposition à un monde infiniment grand « éléphant et cachalot. L’éléphant et le cachalot représentent la force et la robustesse. Une goutte d’eau ne devrait pas les détruire et pourtant ici « il n’en resterait pas la queue ». Le monde du minuscule côtoie le monde des titans et le pou est ici au-dessus de tout être. Cette confrontation valorise la superpuissance du pou.
- Le poète construit de la L 10 à 17 une démonstration autour de laquelle il prouve par un portrait dépréciatif « tête de mendiant, aveugle, main poilue » que l’homme est faible et malgré un jeu de taille favorable au cachalot ou à l’éléphant , il prouve un caractère invincible pour le pou qui gagnera de toute manière.
- Le pou ou la personnification du diable (16/ à la fin)
- L 16/17 , le poète intègre l’horreur dans sa prose avec « craqueront » et « torture »
- L 17/18 avec les mots lyriques « enchantement » et « imagination » mettent mal à l’aise le lecteur qui ne sait plus quoi en penser.
- L 18 « le pou est incapable de commettre autant de mal que leur imagination en médite » personnifie le pou en diable, personnage malfaisant, dont l’objectif est de répandre le mal. Le pou est doté d’une conscience sadique qui médite le mal et donc il y a préméditation à extraire le sang.
- L15/20 le pou transporte la personne en enfer, lieu de « torture » et de souffrance. le pou apparait comme une punition divine à laquelle l’homme ne peut pas échapper du fait de son ignorance. Face à cette punition le poète éprouve une satisfaction sadique « je suis là content de la quantité de mal qu il te fait ». Punition qu’il ne semble pas lui subir vu de sa position comme personne omnisciente et supérieure dans ce poème.
- L 21/22 le poète confirme sa supériorité par rapport au lecteur ou plus largement les hommes en utilisant l’interjection « ô race humaine ». Il prend une distance presque divine avec le lecteur et cette formule a un côté dramatique comme une fatalité à laquelle l’homme ne pourra échapper.
Le poète Lautréamont dans ce poème démontre bien le pouvoir extraordinaire du pou par discours provocateur , sarcastique. Nul ne pourra échapper sauf le poète lui-même qui se croit supérieur .
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