Le possédé, Baudelaire
Dissertation : Le possédé, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Adrian Stanev • 19 Juin 2018 • Dissertation • 2 257 Mots (10 Pages) • 24 608 Vues
"Le Possédé" Charles Baudelaire
Le soleil s'est couvert d'un crêpe. Comme lui, (Riche)
Ô Lune de ma vie ! emmitoufle-toi d'ombre ; (léonines)
Dors ou fume à ton gré ; sois muette, sois sombre, (Riche)
Et plonge tout entière au gouffre de l'Ennui ; (léonines)
Je t'aime ainsi ! Pourtant, si tu veux aujourd'hui, (riches)
Comme un astre éclipsé qui sort de la pénombre, (léonines)
Te pavaner aux lieux que la Folie encombre, (riches)
C'est bien ! Charmant poignard, jaillis de ton étui ! (léonines)
Allume ta prunelle à la flamme des lustres ! (léonines)
Allume le désir dans les regards des rustres ! (léonines)
Tout de toi m'est plaisir, morbide ou pétulant ; (suffisantes)
Sois ce que tu voudras, nuit noire, rouge aurore ; (suffisantes)
Il n'est pas une fibre en tout mon corps tremblant (suffisantes)
Qui ne crie : Ô mon cher Belzébuth, je t'adore ! (suffisantes)
1) analyse formelle
Le poème est composé de 4 strophes, 2 quatrains d'alexandrins ainsi que 2 tercets d'alexandrin, c'est donc un sonnet. Les strophes sont isométriques car les vers ont le même nombre de syllabes et elles sont aussi horizontales car leurs nombres de vers est inférieur au nombre de syllabes par ver.
La première et la deuxième strophe sont composées de rimes embrassées (ABBA), la troisième strophe est composée de rimes plate (AAB) et la dernière est composée de rimes croisées (ABA).
Richesse des rimes: voir texte.
2) analyse du poème
1ère strophe
Ver 1 : "s'est couvert"= utilisation de l'indicatif= une certitude.
"crèpe" métaphore avec la lune.
"comme lui" = il parle du soleil.
Ver 2 : " ô lune" = personnification car il s'adresse à la lune comme à un humain.
" De ma vie" = évoque une relation affective.
" Emmitoufle-toi" =utilisation de l'impératif pour donner un ordre.
Ver 3 : " Dors ou fume" = ordre grâce à l'impératif mais un choix est quand même laissé.
" A ton gré" = autant qu'elle le souhaite.
" Sois" = impératif qui montre un ordre.
Ver 4 : " plonge" = ordre grâce à l'impératif.
" Au gouffre de l'ennui" = rapport avec le thème du gouffre de Baudelaire.
2ème strophe
Ver 1 : " je t'aime" = indicatif qui éprouve la certitude de son affection.
""pourtant"= adverbe qui éprouve une opposition.
" Si tu veux" = un choix est laissé.
Ver 2 : " comme un astre éclipsé" = comparaison entre la lune et l'astre éclipsé.
"sort" = indicatif qui montre la certitude du personnage.
Antithèse entre "l'astre éclipsé" qui est lumineux et "qui sort de la "pénombre" qui évoque quelque chose de sombre.
Ver 3 : " pavaner" = infinitif qui souligne un acte de pureté.
Ver 4 : " Charmant poignard" = oxymore car ce sont 2 termes de sens contraires).
3ème strophe
Ver 1 : "allume"= impératif qui montre un ordre.
"prunelle" qui remplace le mot "pupille" = métonymie.
"allégorie" car le ver signifie " démarrer le désir" d'une façon plus imagée.
Ver 2 : "allume" = impératif qui montre un ordre.
Antithèse car "allume" est répétée en début de ver.
Ver 3 : " tout de toi m'est plaisir" = marque une profonde affection.
Antithèse entre "affection" et "morbide ou pétulant".
4ème strophe
Ver 1 : "sois" = impératif qui montre un ordre.
" Voudras" = évoque un moment futur.
" Nuit noire" = pléonasme car il augmente la force de l'expression en utilisant un mot inutile.
" Sois ce que tu voudras" = il laisse le choix.
Ver 2 : tout le ver indique une forte attirance du personnage.
Ver 3 : " crie" = certitude, il est sûr de lui.
"Belzébuth"= le diable
" Je t'adore" = certitude de son amour intense.
La 4ème strophe permet de s'apercevoir que le poème est une une apologie du diable.
"La Grand'mère" Gérard de Nerval
Voici trois ans qu'est morte ma grand'mère, (riche)
La bonne femme, — et, quand on l'enterra, (suffisante)
Parents, amis, tout le monde pleura (suffisante)
D'une douleur bien vraie et bien amère. (riche)
Moi seul j'errais dans la maison, surpris (suffisante)
Plus que chagrin ; et, comme j'étais proche (riche)
De son cercueil, — quelqu'un me fit reproche (riche)
De voir cela sans larmes et sans cris. (suffisante)
Douleur bruyante est bien vite passée : (riche)
Depuis trois ans, d'autres émotions, (riche)
Des biens, des maux, — des révolutions, — (riche)
Ont dans les murs sa mémoire effacée. (riche)
Moi seul j'y songe, et la pleure souvent ; (suffisante)
Depuis trois ans, par le temps prenant force, (riche)
Ainsi qu'un nom gravé dans une écorce, (riche)
Son souvenir se creuse plus avant ! (suffisante)
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