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Le personnage de Frère Jean des Entommeures

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Par   •  27 Octobre 2015  •  Analyse sectorielle  •  565 Mots (3 Pages)  •  7 424 Vues

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Le personnage de Frère Jean des Entommeurs dans Gargantua

Frère Jean est l’un des personnages le plus intéressant à analyser car il est très complexe. Il est, pour Rabelais, le modèle du moine idéal. C’est un personnage qui porte la charge virulente contre l’Église, pourtant celui-ci n’est pas un personnage négatif car c’est un religieux qui a réussi à se libérer de l’austérité de l’Église catholique (description de Frère Jean p .223).  On peut voir qu’il est le contraire du moine traditionnel car on a une énumération d’adjectifs mélioratifs (pimpant, joyeux, etc.).

Pour Rabelais, les moines doivent ressembler à Frère Jean. Guy Demerson dans son livre François Rabelais montre qu’il critique l’Église qui ne s’occupait que de politique, de diplomatie et de finance et qu’elle ne s’occupe pas assez des hommes et de la religion. Contrairement aux moines de son époque, Frère Jean est dans l’action comme le montre son nom de famille puisque Des → héritage familial → bravoure, et Entommeurs → celui qui fait du hachis de ses ennemis. C’est donc en plus de cela un descendant de valeureux guerriers.

Rabelais critique l’emploi de la violence mais encore plus l’inaction des autres moines (voir p.289). Au chapitre 44 p.315, on voit que Frère Jean a évolué « c’est assez massacré… ». C’est un personnage dont l’évolution est essentielle car quand il sort de l’emprise de l’Église (exemple p.335), Frère Jean à une influence très positive à la fin de la guerre picrocholine car il retient les derniers soldats qui voulaient tuer les derniers fuyards. Il s’améliore donc en quittant l’Église. Frère Jean va même prendre le contrôle de l’abbaye de Thélème mais il n’est pourtant pas un esprit très éclairé, quasiment inculte (p.288). Ceci est la faute de l’Église qui ne voulait pas développer l’esprit critique. Il va créer dans son abbaye une utopie à la Thomas More. Rabelais place Frère Jean à la tête de son utopie car il possède la bonté (qualité humaniste) et pour lui ses principes sont la bonté et la foi en l’Homme (voir p.301). Bien qu’il ne reniera jamais sa foi catholique, Rabelais, à travers le personnage de Frère Jean porte un regard révolutionnaire sur l’église, ce qui fait que son œuvre a été censuré.

Chez ce moine, sa joie de vivre domine comme le montre métaphoriquement par son goût prononcé pour la boisson. Dès le prologue, Rabelais dit que l’alcool montre l’ouverture d’esprit (« jamais l’homme… le bon vin » p.225). L’autre caractéristique est son humour (interdit par l’église au Moyen-Âge) ce qui fait de lui le double de Rabelais, or rire était interdit par l’ordre des Bénédictins (auquel a appartenu Rabelais). Son goût pour les calembours est visible avec  « service du vin / service divin » (p.225) ou encore « Monsieur le prieur / Monsieur le postérieur » (p.313)

Conclusion

À travers le personnage de Frère Jean, Rabelais pousse le lecteur à comprendre les dangers lorsqu’on suit de trop près les dogmes et les décrets religieux, ce qui le rapproche d’assez près des idées de la Réforme avec Calvin et Luther → reflète l’Humanisme. C’est un message de tolérance et d’ouverture religieuse envers les autres que prône Rabelais. L’œuvre se clôt par une guerre religieuse ce qui veut dire que le message de Rabelais n’a pas été suivi. Dans les 3 derniers tomes, Frère Jean réapparaît ce qui montre l’importance de Frère Jean pour ce dernier.

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