Le document brut ou travaillé

Au fil des années l'Histoire fut marquée par des faits extrêmes. Touchants, bouleversants, dévastateurs, positif ou bien négatifs, ces évènements fondateurs de l'Histoire furent pour la plupart objets de différents témoignages. Les témoignages sont d’une extrême importance dans la construction culturelle et intellectuelle de nos sociétés. Ces souvenirs sont des exemples qui devraient permettre aux individus de ne pas commettre à nouveau les erreurs du passé.

Dans L'écriture ou la Vie (1994), témoignage sur sa déportation à Bunchenwald, l'écrivain Jorge Semprun affirme : « Seul l'artifice d'un récit maîtrisé parviendra à transmettre partiellement la vérité du témoignage. »

Mais nous pouvons nous demander si le témoignage sur un fait extrême de l'Histoire doit prendre la forme d'un document « brut » ou si celui-ci gagne à être travaillé dans un sens littéraire.

Le document “brut” est un document produit au moment même des faits témoignant quelque soit sa forme d’un événement de manière objective spontanée, il peut être produit en vue s’exprimer ses sentiments. Le document brut peut également prendre la forme d’un écrit ou d’un oral qui n’était, sur le moment, pas en vue d’être diffusé ou prix comme témoignage. Le document travaillé peut également être représenté sous diverses formes mais sera inspiré de documents brut ou de divers événement liés. Celui-ci peut plus souvent représenté une idée réfléchie, le document travaillé est mis en scène et réfléchi

Nous verrons dans un premier temps comment le témoignage sous forme d'un document « brut » peut avoir beaucoup d'impact. Puis, nous montrerons que celui-ci peut également nous toucher en étant travaillé. Finalement, nous démontrerons que, travaillé, le témoignage peut entraîner une déformation de la réalité et dans certains cas être moins fiables.

Tout d’abord, les documents dits “brut” comme témoignages pour fait extrême de l’Histoire peuvent renforcer l’impact et la certitude de cette attestation. Ils sont au plus proche de la réalité.

En effet, la plupart du temps les témoignages bruts sont produits par des personnes présentes au moment de l’événement qui cherchent à le décrire de façon objective. Les articles d’envoyés spéciaux et le photojournalisme nous le montrent bien. En effet la photo de Nick Ut représentant une petite fille brûlée suite à des bombes incendiaires témoigne de la violence occasionnée par la guerre du Vietnam. Ce genre de documents nous montre bien les dégâts de la guerre sans amplifications ou modifications des faits. Les récits des grands reporters de guerre cherchent également à restituer les faits réels; en règle générale de par la simplicité et la précision de leur récit ils parviennent à retranscrire les faits en étant au plus proche de la réalité. La lecture de ces articles en est d’autant plus impactante. En effet les détails extrêmement réalistes et directs de ces textes nous permettent de vivre les faits tels qu’ils sont. Ils nous plongent dans leur univers.

Le document brut permet à celui qui le lit ou le regarde de ressentir les même émotions que l’auteur. Le journal d’Anne Franck en est la preuve, écrit par une enfant victime de crime contre l’humanité, ce journal qui n’était même pas suseptible d’être publié témoigne pour tous les enfants juifs de son temps. Le journal, écrit jour après jour, exprime des propos frais et non modifiés. Le fait qu’il soit ici écrit par une enfant renforce encore plus cette idée.

Le témoignage brut permet également de décrire indirectement donc surement une époque et sa société. Les correspondances comme celles de Madame de

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