Le coup de foudre selon Manon Lescaut
Commentaire de texte : Le coup de foudre selon Manon Lescaut. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Donovan Cassez • 29 Août 2018 • Commentaire de texte • 1 144 Mots (5 Pages) • 1 984 Vues
Le coup de foudre
L’abbé Prévost écrit en 1731 son roman, Manon Lescaut. Cependant, bien qu’il soit un écrivain des lumières son œuvre libertine est jugée trop scandaleuse et est donc censurée en 1733 et 1735. Cet extrait nous montre la passion nouvelle et grandissante de DG pour M à travers leur rencontre amoureuse traditionnelle, malheureusement annonciatrice d’une tragédie. Cependant un traité moral est établis et laisse place à la compassion plutôt qu’a la condamnation de la passion.
Pb : En quoi peut-on dire que cette rencontre est vouée au malheur ?
- Une rencontre amoureuse traditionnelle
- Une rencontre romanesque
Tout d’abord on remarque que la structure du récit participe à la mise en valeur de la soudaineté de cette rencontre.
- La situation initiale traditionnelle : la promenade avec un ami.
- L’élément perturbateur : l’arrivé de la coche d’Arras indiqué par l’emploie des passé simple « vîmes » et « suivîmes »
- Surviens alors une déception avec la phrase « il en sortit quelques femmes, qui se retirèrent aussitôt ». Le lecteur s’attend à quelque chose mais rien ne se passe.
- Le récit démarre enfin suite à la rupture causée par la conjonction de coordination « mais »
- Manon est alors mise en avant dans cette phrase : « Mais il en resta une, fort jeune, qui s’arrêta seule dans la cour ». Cette solitude apparente la place hors de la scène et face au regard de DG. Nous voyons donc Manon du point de vue de DG
De plus la répétition du verbe paraître « paraissait », elle me parut », « sans paraître » et l’adverbe « sans doute » renseigne sur la perte de lucidité de DG face à Manon.
- Le coup de foudre
La Passion de s’éveille comme le montre le champ lexical de l’amour : « enflammé » « transport » « maîtresse de mon cœur » « désirs » « plaisirs »
Les allitérations en [m] : « je m’avançais vers la maîtresse de mon cœur » par leur douce sonorité mettent en évidence l’amour naissant dans l’âme de DG.
Enfin les tournures passives montrent que DG n’est plus maître de lui-même : « je me trouvais enflammé » « l’amour me rendais déjà si éclairé ».
- Le destin tragique
1) Une mise en scène théâtrale
La théâtralité de cette est dû au départ et la présence d’un seul personnage. Cela fait penser à une transition scénique.
Le narrateur use d’adverbes de manière et de locutions adverbiales et fait ainsi penser à des didascalies théâtrales : « sans paraître embarrassée » « elle me répondit ingénument » « d’une manière qui lui fit comprendre mes sentiment ».
De plus on retrouve des personnages types du théâtre : la jeune ingénue et le jeune premier. Cela se remarque par l’utilisation du champ lexical de la jeunesse : « fort jeune » « timide » « facile à déconcerté » « encore moi âgée que moi » « ingénument » « plus expérimenté que moi ».
Le champ lexical de la vertu : « toute mon innocence » « sagesse » « retenue » « politesse » ; et le dénuement suggérant la pureté : « moi qui n’avait jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec peu d’attention » font de DG un personnage adapté à la tragédie.
2) Une passion fatale
Les changements réguliers de temps montrent l’inéluctabilité du malheur qui va s’abattre sur cette passion. Les plus-que-parfaits ponctuent le texte, donnant ainsi ce présage tragique : « j’avais marqué le temps de mon départ » « moi qui n’avais jamais pensé » « plaisir qui s’était déjà déclaré ». Leur seul emploie suggère que tout est déjà scellé à l’avance.
On remarque que les sentiments sont sujets de nombreuses phrases : « l’amour me rendait déjà si éclairé ». Ils ont pris le dessus et ne laisse plus DG agir. La passion apparaît dès comme une force tragique.
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