Le bonheur dans Candide
Fiche : Le bonheur dans Candide. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar delcaussefabien • 5 Mars 2019 • Fiche • 762 Mots (4 Pages) • 8 878 Vues
Le bonheur dans Candide ou l’Optimisme (Voltaire, 1759)
Introduction
L’idée du bonheur individuel est assez récente. Elle date de la Renaissance. C’est d’ailleurs ce que dit Saint-Just, un révolutionnaire de 1793 : « Le bonheur est une idée neuve en Europe ». Avant, au Moyen Âge, l’individu avait trop peu d’importance pour que la recherche du bonheur soit une valeur reconnue comme elle l’est dans nos sociétés modernes. La Constitution des États-Unis cite, au titre des droits inaliénables de la personne humaine, the pursuit of happiness (la poursuite du bonheur). Une telle chose, tout autant que la notion même de droits de l’homme, aurait été inimaginable quelques siècles plus tôt.
Dans Candide, la quête du bonheur est le thème central. C’est ce qui meut le personnage principal. Cette quête prend une forme particulière, sur le modèle des : la recherche de Mademoiselle Cunégonde.
1 – Quelques bonheurs possibles
A – L’amour et l’amitié
L’amour est très décevant. Il n’est qu’une apparence née du désir. La femme qu’aime Candide se révèle être en fait une fille aux mœurs dissolues. Le plus réel dans l’amour, c’est les maladies qu’il transmet.
Les plaisirs de l’amitié sont plus profonds et plus vrais (Jacques, ch. III ; Martin ; Cacambo) ; cependant ils ne suffisent pas.
B – Le bon sauvage
Idée développée au XVIIIe siècle, en particulier par Jean-Jacques Rousseau : à l’état de nature l’homme serait bon. Ce serait là une possibilité de bonheur.
Voltaire ne soutient pas cette idée. Pour lui la civilisation est nécessaire et bonne. Il s’en prend à Rousseau, en particulier dans le chapitre XVI, où il montre des sauvages qui s’accouplent avec des singes et pratiquent le cannibalisme.
C – La satisfaction par les biens matériels
Au chapitre XXV, il nous montre un seigneur vénitien, qui a tout pour être heureux (privilèges, richesse, esprit, goût, culture, etc.) Pourtant il s’ennuie. Revenu de tout, blasé et seul, il ne sait que faire de sa vie.
On voit bien également que les moutons de Candide et leur fabuleux chargement de richesse ne suffisent pas à lui procurer le bonheur.
D – Le pouvoir
L’histoire des six rois qui ont été détrônés montre bien qu’il s’agit encore une fois d’une illusion. (ch. XXVI). Dans le pays heureux, l’Eldorado, le pouvoir a très peu d’importance.
2 – Les lieux du bonheur
Il existe dans Candide trois lieux du bonheur, autour desquels le conte s’articule (l’un occupe le début, l’autre la fin, le troisième le centre). Chacun représente un bonheur possible.
A – Le château (chapitre I)
Représente le bonheur de l’enfance. Le paradis terrestre. Un monde où tout va bien en apparence. En réalité :
- hypocrisie (les interdits sont cachés)
- hiérarchie très importante
- bêtise (les discours de Pangloss)
Ces gens ne sont heureux que parce qu’ils ne connaissent pas le monde. Ce sont des « imbéciles heureux » (c’est-à-dire heureux parce qu’imbéciles).
B – L’Eldorado (chapitre XVII et XVIII)
Un monde où tout est vraiment parfait. Un monde qui correspond exactement à l’idéal de Voltaire. Mais :
- ce monde est irréel, impossible. Voltaire insiste sur ce point
- d’autre part, c’est un monde vieux : le désir et la passion n’y ont pas de place. C’est un monde parfait pour des gens parfaits, pas pour des hommes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Candide s’en va.
C – Le jardin (chapitre XXX)
Tous les personnages survivants (sauf le baron) vivent ensemble dans une métairie. Candide a épousé Cunégonde. « Il était tout naturel d’imaginer que Candide […] mènerait la vie du monde la plus agréable. » Mais en fait pas de bonheur :
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