Le Rouge et le noir

Sujets de dissertation

Comment Stendhal a-t-il réussi à créer des personnages dans toute leur complexité ?

• Un style partagé entre plusieurs formes d’écriture
• Sa figure centrale : Julien Sorel
• D’autres personnages tout aussi ambivalents

Pourquoi peut-on dire que Stendhal, à la croisée de deux mouvements littéraires ?

• Des aspirations romantiques…
• …à une chronique du XIXè siècle

En quoi le Rouge et le Noir est-il un roman d’apprentissage ?

• La découverte de la société sous la Restauration
• Les feux de l’amour
• La découverte de soi

 Les personnages de le Rouge et le Noir sont-ils crédibles ?

• Des personnages auxquels on s’identifie
• Mais un romanesque trop envahissant
• Une complexité qui oblige à réfléchir

Comment Stendhal a-t-il réussit à créer des personnages dans toute leur complexité ?

• Un style partagé entre deux esthétiques.

1. Le Romantisme : le portrait d’une génération à l’aube de la Restauration. Désillusion du peuple de voir ressurgir une tendance ultra-conservatrice et répressive. Pourtant les bouleversements sociaux initiés par la révolution se poursuivent: des forces nouvelles s'affirment et concurrence la vieille aristocratie, comme la bourgeoisie commerçante financière et industrielle. Les idées républicaines et bonapartistes progressent (Julien Sorel est représentatif de cette évolution). L'énergie qui habite Julien témoigne de l'élan qui a traversé cette époque et chassé du pouvoir la dynastie des Bourbons.
2. le Réalisme : l'époque de la restauration est bien marquée par les lieux décrits précisément. La psychologie des personnages. Le sous-titre du roman est : « chronique de 1830 ». On assiste à l'évolution des paysans enrichis et des bourgeois Stendhal dit dans le roman que le roman est « un miroir promené le long d'un chemin ».
3. Une écriture reconnaissable : Stendhal a un style très particulier. Il privilégie l'action à la description (sauf lorsque son héros observe la nature) ; il utilise la technique du monologue intérieur pour renseigner sur la psychologie des personnages ; il aime varier les points de vue en y incluant aussi la distance ironique du narrateur.

• Sa figure centrale: Julien Sorel

1. l'ambition et la fougue caractérisent le personnage. Julien aime l'érudition et la lecture, en décalage avec les valeurs de son milieu d'origine. Il essaiera de mettre son intelligence et sa culture au service de son ambition (le latin et la Bible pour briller en société et en particulier au séminaire.) il idolâtre Napoléon et les écrivains des Lumières mais dissimule sa passion pour se faire accepter, en particulier dans une famille royaliste. il veut réussir, obtenir une place dans la société tout en cherchant à se venger de l'humiliation infligée par les classes dominantes. S'il se destine à la carrière de prêtre, il ne manifeste jamais la moindre foi religieuse. Il admira la culture et le train de vie luxueux des aristocrates parisiens ; ils cherchent à leur ressembler tout en détestant leur mépris à l'égard de tous ceux qui n'appartiennent pas à leur classe.
2. De romantique, Julien a la conscience de l'ambition en lien avec le culte de Napoléon ; il marque souvent son goût pour la solitude et fuit la société lorsqu'il est en colère pour se réfugier dans la nature. Ainsi on peut aisément penser un extrait de Châteaubriand René ou bien au célèbre tableau de Friedreich «  le voyageur au-dessus d'une mer de nuages »
3. un caractère complexe : durant tout le roman Julien va se chercher, persuadé que sa priorité est l'ambition de gravir les échelons de la société. Il ira ainsi de maladresse en maladresse, entre erreurs de comportement et réactions trop spontanées. Ce n'est que la solitude finale en prison qui lui permettra de réfléchir au véritable bonheur, loin de toute volonté d'ambition.

• D’autres personnages complexes

1. les religieux : à part l'abbé Pirard, et l’abbé Chélan qui représentent les jansénistes, les jésuites n'échappent pas au regard acerbe de Stendhal : ils sont présentés comme des hypocrites attiré par l'argent et le pouvoir.
2. les femmes : la complexité est créée par 2 portraits en opposition et aussi complémentaires : Madame de rénal et Mathilde de la mole. La première, mal mariée mais respectueuse des règles de la société, une mère avant tout, amoureuse sincère de Julien. La 2nde est une jeune fille aristocrate fière et trop romanesque. En société elle s'ennuie et la personnalité de Julien lui plaît parce qu'elle représente son idée romanesque du combat social.
3. Les hommes de pouvoir : le père de Julien est un tyran vulgaire ; monsieur de Rênal est arrogant et médiocre ; monsieur de la Mole est plus généreux et ouvert mais il est aussi à la merci d'un comportement rigide et vaniteux quand il apprend la liaison de Julien avec sa fille.

La conclusion doit porter sur le bilan qu’on a des portraits en actes dans ce roman,  variés mais ayant tous en commun de condamner cette France de la Restauration : un immobilisme d’une organisation sociale verrouillée par des codes.

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