Le Lac, Alphonse de Lamartine
Dissertation : Le Lac, Alphonse de Lamartine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jacket • 19 Août 2018 • Dissertation • 2 984 Mots (12 Pages) • 1 598 Vues
Plan détaillé du commentaire composé
- FICHE 1: INTRODUCTION
Le Lac (1820) Alphonse de Lamartine Né en 1790 à Maçon (Saone-et-Loire), atteint d’une maladie chronique, il passe le mois d’octobre 1818 a Aix-les-Bains, en convalescence, où il fera la rencontre heureuse de Julie Charles, dont il est question tout au long du poème en étude, une femme mariée mais souffrant de la tuberculose qui aura raison d’elle. Les deux jeunes gens fileront donc un court mais parfait bonheur au bord du lac du Bourget.
C’est donc suite au décès de sa douce Julie que Lamartine, désespéré, rédige ses longs poèmes à sa douce qu’il nommera Evire y évoquant dont ses souvenirs, dont Le Lac. Ce poème est la dixième méditation issue du recueil « Les Méditations poétiques » publié en 1820 , qui connut un fort succès et constituera le premier manifeste du romantisme français. Il évoque la tragédie du temps et de la mort, qui efface le souvenir de l’homme tout en soulignant que seule la nature aide à conserver les souvenirs ou la trace des moments vécus.
II. FICHE 2: CONTEXTE SOCIO HISTORIQUE
Le XIXème siècle est celui de plusieurs rebondissements et changements politiques majeurs en France: les Cent jours, leConsulat, Empire, Restauration, Monarchie de Juillet, Seconde République, Second Empire et Troisième République. La France va donc se retrouver dans une instabilité politique et identitaire qui va grandement inspirer les auteurs. Ainsi à la suite de la Restauration (vers les 1814-1830) et la monarchie (1820-1848) en réaction contre le classicisme, le XIXème siècle connaitra la naissance artistique du « Romantisme ». Goethe a décrit ce siècle comme suit: "le classicisme c'est la santé, le romantisme c'est la maladie ».[1]
Avec une éducation jésuites, un contact direct avec les réalités campagnardes, un gout pour la lecture et un voyage à Naples, Lamartine est aussi considéré comme l’un des pionniers de ce courant. Lamartine ayant vécu et palper de près ces changements politiques en tirera profit d’abord en devenant garde du corps du roi Louis XVIII avant d’entamer une brillante carrière de diplomate. C’est donc grâce à ces changements qu’il fréquenta les salons et à explorer les veines du lyrique avant de se mettre à l’écriture vers 1815 et vers 1816 s’étant réfugié pendant les cents jours qu’il fera la rencontre de Julie Charles dont il s’inspirera de l’histoire pour rédiger les « Méditations Poétiques » considérée comme la première manifestions du Romantisme français
« Je suis le premier qui ait fait descendre la poésie du Parnasse, et qui ait donné à ce qu'on nommait la Muse, au lieu d'une lyre à sept cordes de convention, les fibres mêmes du coeur de L'homme, touchées et émues par les innombrables frissons de l'âme et de la nature »[2]
III. FICHE 3: COMPOSANTE DU TEXTE
- Du genre du texte:
- Il s’agit de ce que l’on pourrait nommé comme une anecdote amoureuse car à l’image de certains poèmes, « Le Lac » est un poème d’amour sous la forme d’une élégie qui est considérée comme un genre au sein de la poésie lyrique, en tant que poème de longueur et de forme variables caractérisé par un ton plaintif particulièrement adapté à l’évocation d’un mort ou à l’expression d’une souffrance amoureuse due à un abandon ou à une absence[3] (présences des strophes saphiques : trois alexandrins et un hexasyllabe en passant par l’hexasyllabe plus court; puis une strophe purement élégiaque, avec l’alternance d’alexandrins et d’hexasyllabes). En effet Lamartine évoque les moments/ ces instants de bonheur, les moments heureux qu’il a passé près du Lac au près de sa bien aimée marqués par l’emploi des expressions au superlatifs et du champs lexical de la joie et du bonheur.
« Des plus beaux de nos jours v.24 », « moments d’ivresse », « de bonheur » , « ces extases sublimes v.47 »
« le vent jetait l’écume de tes ondes / Sur ses pieds adorés », « le bruit des rameurs qui frappaient en cadence / Tes flots harmonieux. »
- Pourtant il ne s’agit pas d’un amour avec une fin heureuse mais plutôt d’un amour qui a mal fini ou malheureux car la personne ou la femme dont il est question n’est plus là. L’auteur évoque ainsi les souvenirs de cette femme. Le poète relate donc son malheur; celui d’avoir perdu sa bien aimée. Aussi l’auteur fait une sorte de prosopopée en la faisant revenir de son sommeil profond (la mort) s’adressant à lui. Ainsi le lac est le lieu du rendez-vous manqué.« O lac, l’année a peine a fini sa carrière / Et, près des flots chéris qu’elle devait revoir » (v. 5-6). Julie n’est pas revenue, elle est morte et bien qu’une année soit passée, la douleur du poète est toujours aussi présente. C’est donc sur le lieu de son bonheur passe, que le poète revient : « Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre » (v. 7). Le « seul », place a la coupe de l’hémistiche, insiste sur la douleur de cette absence. Pour la prosopopée on retrouve à titre d’exemple l’extrait : « Tout à coup », « la voix qui m’est chère / Laissa tomber ces mots ».
B. Thème du texte
- L’auteur oriente son poème vers trois axes principales entourant le Temps. Ce dernier constitue donc la thématique principale de ce poème. Il fait une méditation philosophique sur la nature que garde les souvenirs du bonheur passé ou la profonde méditation du héros ( Tout ce qui nous reste du temps c’est les souvenirs), la rapidité d'écoulement du temps ou l’effet du temps sur les souvenirs (comment le temps passe vite ou encore l’impuissance de l’homme face à cette fuite du temps ou la force destructrice du temps ( Comment on ne peut rattraper ce qui est déjà passé ). L’auteur s’y attelle donc en utilisant un champs lexical du temps avec des divisions temporelles.
« la nuit », « le jour », « l’aurore », « le soir », « les heures », « l’année », « moments », « l’éternité » accompagnés d'adjectifs significatifs : « l’heure fugitive », « nuit éternelle ». On observe la métaphore du temps du temps « l’océan des âges » (21, 35-36)
« Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, / Dans la nuit éternelle emportés sans retour, / Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges / Jeter l’ancre un seul jour ? ».
« Il en ressort un cri, devenu célèbre : « Ô temps ! suspends ton vol ».
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