L’altruisme, un défi contemporain
Dissertation : L’altruisme, un défi contemporain. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Manns4 • 22 Février 2020 • Dissertation • 2 320 Mots (10 Pages) • 1 392 Vues
– L’Altruisme, un défi contemporain ?
a) Définissez la notion d’altruisme et donnez-en quelques exemples concrets appartenant à la vie quotidienne, à l’actualité ou à l’Histoire.
Le mot "altruisme" est employé pour la première fois en 1854 par Auguste Comte dans le "Catéchisme positiviste". Le mot venant du latin « alter », signifiant autre, suivit du suffixe -isme, servant à former des mots correspondant à une attitude, un comportement, une doctrine, un dogme, une idéologie ou une théorie.
L’altruisme est un acte d’empathie gratuit qui consiste à vouloir faire le bien pour les autres de façon totalement désintéressée, qui peut être instinctif ou réfléchi. Un acte altruiste ne procure pas d’avantage ni de bénéfice personnel, en revanche il peut procurer une satisfaction personnelle.
L'altruisme est une disposition de caractère qui conduit à s'intéresser, à se dévouer, à se consacrer aux autres, à les aider, à faire preuve de générosité envers eux, sans rien attendre en retour. La personne altruiste aime les autres et ne souhaite pas tirer un quelconque bénéfice de ce qu’elle fait pour eux. Elle s’intéresse aux autres, au-delà de sa propre personne. L’empathie est une des caractéristiques principales de l’altruisme, à travers la possibilité de ressentir ce que ressentent les autres. L’altruisme est au centre de la morale positiviste.
Il s'agit d'adopter une attitude généreuse dans le but d'aider. L'altruisme est opposé à l'égoïsme et contre les théories économiques classiques tel que le libéralisme, qui prône la création de richesse personnelle. Pour vivre en société, en plus des normes, il faut de l’empathie et de l’aide entre les individus. Moscovici considère l’altruisme comme une relation entre les individus et surtout comme une relation entre individus et société. Particulièrement dans notre société occidentale fondée sur la suprématie du gain et de l’individu.
Afin d’améliorer son altruisme, il est essentiel de prendre soin de soi. En effet certains diront qu’il faut d’abord pouvoir s’aimer, avant d’aimer les autres sans retour.
Seulement, la réalité de l’altruisme est souvent niée, sous prétexte qu’il dissimulerait l’égoïsme. Ainsi, le sociologue américain Peter Blau qui définissait la théorie de l’échange social comme un échange où l’un des deux partenaires peut s’engager sans connaître exactement la contrepartie qui lui sera proposée, affirmait : « Un apparent altruisme imprègne la vie sociale ; les gens, sont désireux de faire du bien et de rendre la pareille. Mais sous ce désintéressement apparent, on peut découvrir un égoïsme sous-jacent ; la tendance à aider les autres est souvent motivée par l’attente qu’agir ainsi procurera des bénéfices sociaux. »
D’autres, donnent également à ce comportement une connotation négative. Pour certains, l’altruisme pur, vrai, sans arrière-pensées n’existe pas. Ce ne serait que de l’égoïsme déguisé.
Le cas des sciences humaines qui, jusqu’à la Fin du XXe siècle, sont restées imprégnées de cette théorie, qualifiée d’« égoïsme psychologique », selon laquelle toutes les actions humaines, même les plus altruistes, sont en dernier ressort motivées par des désirs égoïstes. Ceux qui croient agir pour le bien d’autrui cherchent à se tromper eux-mêmes, pour se donner bonne conscience.
Depuis quelques années, des chercheurs tentent de savoir, via l’expérimentation, si oui ou non l’altruisme pur existe. Le débat s’est surtout centré sur les travaux de Daniel Batson et de Robert Cialdini. L’un et l’autre admettent que l’empathie ressentie pour une personne en difficulté conduit généralement à l’aider. Mais cela ne dit rien sur la cause de la motivation. Et c’est ici que les deux psychologues divergent. Selon D. Batson, il existe de nombreux cas où des personnes en aident d’autres sous l’effet d’une motivation réellement altruiste. Selon sa théorie « empathie-altruisme », l’empathie ressentie par quelqu’un face à une personne en détresse peut le motiver pour qu’il œuvre dans l’intérêt de cette personne et non pour son propre intérêt ou pour se donner bonne conscience.
Au contraire, R. Cialdini considère que la détresse d’autrui produit un sentiment de mal-être chez l’observateur, qu’il va chercher à éliminer. C’est donc une réaction égoïste (éliminer la cause d’un mal-être pour se sentir mieux) qui déclenche l’aide.
Voici maintenant quelques exemples concrets d’altruisme de la vie quotidienne :
Au quotidien, nombreux sont les actes altruistes, qu’ils soient courants, comme le fait de donner de l’argent à des sans-abris ou à une association, ou plus rares, comme le sauvetage d’une personne en pleine noyade dans un lieu non surveillé.
Faire preuve d’altruisme peut aussi se traduire par de petits gestes simples, comme le fait de laisser sa place, dans les transports en communs, à une personne âgée ou handicapée, le fait de trier ses déchets ou encore de limiter sa consommation superflue d’eau. Cela peut également s’exprimer par un simple sourire destiné à une personne que l’on croise dans la rue ou à la dispense d’un cours particulier à une personne en difficulté.
Par la suite voici, un exemple concret d’altruisme de l’actualité :
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Carola Rackete, la capitaine du Sea-Watch, un navire transportant des migrants, a fait preuve d’une grande bonté en forçant le blocus des eaux territoriales italiennes, imposé par le ministre de l’intérieur Matteo Salvini, pour accoster dans la nuit, au port de Lampedusa.
Elle est arrêtée par la police en Italie, le mercredi 26 juin 2019, à 3H00 (1H00 GMT), avant que ne débarquent les 40 migrants bloqués à bord depuis 17 jours, car le navire avait dû s'arrêter à un mille en face du petit port de Lampedusa et restait bloqué là depuis.
En effet, elle a fait preuve d’altruisme cette nuit-là, en faisant passer ses propres devoirs et intérêts après ceux des autres – ici, les migrants souhaitant et nécessitant accoster sur le sol italien – sachant pertinemment que ses actes auraient des conséquences. Effectivement elle est incarcérée jusqu’au 2 juillet 2019, où les deux chefs d'arrestation « résistance avec violence envers un navire de guerre » et « obstruction à la force publique » ne sont pas retenus car la juge estime notamment que le décret italien de Matteo Salvini n'est « pas applicable aux actions de sauvetage », qui est un acte pur d’altruisme.
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