La princesse de Montpellier
Dissertation : La princesse de Montpellier. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Photon Island • 30 Décembre 2018 • Dissertation • 2 019 Mots (9 Pages) • 560 Vues
Madame de Lafayette est une écrivaine et femme de lettre française du XVIIe siècle, la période du classicisme. Celui-ci se caractérise par la recherche de l’esthétique et de l’ordre. Lafayette est connue pour ses origines nobles et son utilisation de la nouvelle, un genre créé par Jean Segrais en 1656 avec son recueil de Nouvelles Françaises. En 1662, elle écrit La princesse de Montpensier. C’est une nouvelle fictive et historique dans laquelle elle introduit des personnages appartenant au siècle précédant le sien comme, par exemple, le Duc d’Anjou, le Prince de Montpensier ou encore, Charles IX. Dans cette nouvelle, Marie de Mézières aime depuis l’enfance le duc de Guise mais est contrainte d’épouser un autre homme qui se trouve être le cousin de son amant, le Prince de Montpensier. Elle devient alors princesse et se résigne à son sort. Mais ses sentiments referont surface lorsque son regard recroisera celui de son amour de jeunesse, ravivant une flamme qu’elle croyait éteinte. De ce fait, la passion est un thème très largement abordé dans cette histoire et apparait d’ailleurs dés la première phrase : « L’amour ne se lassait pas de trouver sa place parmi tant de désordres, et d’en causer beaucoup dans son empire », il est ainsi présenté comme fauteur de troubles. Dans son adaptation cinématographique, Bertrand Tavernier, un réalisateur, scénariste, producteur et écrivain Français, livre sa propre interprétation des passions amoureuses. Ces dernières diffèrent radicalement de la femme de lettre du XVIIe siècle. Dans ce devoir de recherche, nous nous intéresserons alors à la manière dont ces deux auteurs mettent en valeur la passion des personnages. Autrement dit,
Quelle vision de l’amour expriment Bertrand Tavernier et Madame de Lafayette ?
Dans un premier temps, nous étudierons l’importance de l’amour dans ces deux œuvres puis dans un second temps, de quelle manière l’amour se distingue dans les deux œuvres et enfin, dans un dernier, nous constaterons que Lafayette à un regard plus pessimiste que Tavernier sur l’amour.
1-L’importance de l’amour dans ces deux œuvres.
Au XVIIe siècle, les jeunes femmes étaient prisonnières de leurs traditions et leur mariage était entièrement orchestré par la volonté de leurs parents afin de pouvoir tirer le meilleur profit possible de ces alliances. C’est à cette image que Madame de Lafayette a créé le personnage de Marie de Mézières. Celle-ci est en effet promise en premier lieu au Duc de Maine malgré son attachement pour le Duc de Guise, son frère ainé. Cette union est finalement rompue au profit d’un mariage plus avantageux pour la famille bourbon, et les sentiments des futurs époux sont laissés pour compte. Mlle de Mézières finit donc par épouser le prince de Montpensier. Dans sa nouvelle, Madame de Lafayette dissocie donc totalement les termes amour et mariage. Ainsi lorsque Mlle de Mézières tente d’échapper à cette union, elle est tourmentée par ses parents. Le mot « tourmenter » à cette époque avait un sens beaucoup plus fort qu’aujourd’hui et signifié « torturer », ce qui montre la violence de cette décision. Bertrand Tavernier se sert d’ailleurs de ce mot pour créer une scène d’un violence rare entre la jeune fille et son père. Il dit par ailleurs à la page 126, dans la catégorie « Le regard de Tavernier » : « Marie avait donc pu être battue, frappée, menacée d’être enfermée dans une prison, ou plus sûrement dans un couvent ». Dans l’œuvre de Madame de Lafayette, les frontières entre amour et mariage sont radicales, or dans celle de Tavernier, ces frontières sont plus minces. En effet, Marie aime Henry mais cela ne l’empêche pas de développer une relation plus intime avec son mari. On retrouve par exemple une scéne dans laquelle la princesse retrouve son mari dans sa chambre afin de partager un instant intime avec lui le temps d’une nuit et cela, sans obligation. De plus, le prince, malgré le fait qu’il a également subit le mariage, finit par développer des sentiments amoureux pour sa femme alors qu’il n’est pas dit dans la nouvelle qu’il l’aime. Le comte de Chabannes déclare d’ailleurs à Marie à 1h37, « il est venu au prince votre époux plus de passion que n’en produit habituellement le mariage ».
L’amour entre le duc de Guise et Marie est réciproque. Cependant, ce ne sont pas les seuls à être amoureux. C’est cet amour qui donne lieu à des ressentiments et de la jalousie entre différents personnages. Cette jalousie est tout particulièrement ressentit par le Prince de Montpensier, car celui-ci se sent menacé par les nombreux rivaux qui tentent de courtiser sa femme. La nouvelle s’attarde sur sa jalousie naturelle et les termes « jalousie » et « jaloux » reviennent une quinzaine de fois sous la plume de Madame de Lafayette. Dans le film, le prince va jusqu'à se montrer jaloux de Chabannes lui reprochant d’avoir prononcé son prénom. Son plus grand rival est sans hésitation le Duc de Guise, pour qui il ressent dés le début une profonde aversion. Par exemple, la scéne chez la reine donne lieu à une scéne de jalousie du prince envers sa femme suivant laquelle il s’emporta avec une violence épouvantable. Dans le film, cela mène à un combat d’épée entre Philipe et Henry. Tavernier ajoute également une scéne dans laquelle il se montre violent physiquement avec Marie suite au bal. Sans l’intervention de Chabannes, Marie aurait été frappé très violement. Par ailleurs, la jalousie est motrice de l’intrigue car elle permet de créer de nouvelles péripéties. On observe notamment cela lorsqu’elle pousse le Duc de Guise à épouser la princesse de Portien. Cette décision à pour but de mettre fin à la jalousie de Marie qui le croyait alors intéressé par Marguerite. La jalousie est donc omniprésente dans les deux œuvres et montre bien la complexité des rapports amoureux.
L’amour est représenté comme une entité appart entières qui est particulièrement puissante car elle exerce un control sur les différents personnages. Il
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