La princesse de Clèves, Mme de Lafayette

Commentaire littéraire

La princesse de Clèves

Introduction

Au 17ème siècle, dans la cour du roi Louis XVIXIV, les passions sont au centre de la réflexion, notamment la passion amoureuse qui se confronte à la vertu. Madame de La Fayette (1634-1693) met en scène cette passion tout en témoignant de son époque avec La princesse de Clèves (1678) considéré comme l’un des premiers romans psychologiques ou roman d’analyse. Elle décrit les variations et les contradictions de la passion, et les lie à des notations morales, à des aperçus sur les constantes et les mécanismes de la psychologie humaine. Elle raconte l’histoire d’un amour impossible entre une jeune aristocrate mariée au Prince de Clèves avec le Duc de Nemours.

Dans l’extrait que nous allons étudier, la princesse de Clèves quitte la cour royale et part à Coulommiers. Le duc de Nemours, suivi par un espion du prince de Clèves, s’introduit en pleine nuit dans la propriété de la princesse pour voir la femme qu’il aime.

Comment est- ce que la façon de présenter l’extrait permet l’émergence des sentiments amoureux exacerbés ?

Je réponds à cette problématique en analysant la mise en scène, puis la passion du duc de Nemours pour la Princesse de Clèves.

Nous allons donc d’abord analyser la mise en scène théâtrale en regardant le décor de cet extrait. La scène se passe la nuit, c’est le cadre spatio-temporel (l. 15) « au milieu de la nuit ».

L’extrait se déroule du point de vue du duc de Nemours, “il vit beaucoup de lumière dans le cabinet ; toutes les fenêtres en étaient ouvertes” le nom « lumière » et l’adjectif « ouverte » sonnent comme une invitation. Le Duc de Nemours a accès à cette scène dans toute sa splendeur alors que lui est tapi dans l’ombre à regarder comme s’il se trouvait au spectacle, comportant un spectateur (le Duc de Nemours ) et un personnage ( la Princesse de Clèves).

Nous avons la description d’objets qui à première vue n’ont aucune importance, mais qui nous permettent d’avoir une vision précise du cabinet où se trouve la Princesse de Clèves : « table » (l. 6) « plusieurs corbeilles pleines de rubans » (l. 6) , le « lit de repos » et la « canne des Indes » ont un rôle poétique presque érotique.

La passion chez la princesse de Clèves s’exprime dans cet extrait par des gestes où chaque élément relie au Duc de Nemours «c’étaient des mêmes couleurs qu’il avait portées au tournoi. »l.7 « Il vit qu’elle en faisait des nœuds à une canne des Indes, fort extraordinaire, qu’il avait portée quelque temps »l.8 « elle prit un flambeau et s’en alla proche d’une grande table […] où était le portrait de monsieur de Nemours ;[…] se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner. » l.12, Madame de La Fayette emploie un oxymore « attention » et « rêverie »pour caractériser la façon dont elle regarde ce tableau.

Il y a également le champ lexical de l’amour « flambeau » l.12 « cœur »l.12 « passions »l.14.

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