La poésie est-elle un moyen efficace de décrire la réalité ?
Dissertation : La poésie est-elle un moyen efficace de décrire la réalité ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mart__0 • 9 Décembre 2020 • Dissertation • 1 229 Mots (5 Pages) • 1 481 Vues
La poésie, et notamment celle de Baudelaire, doit-elle décrire la réalité ou la transformer ?
« Il n’y a de poésie que du concret. » a dit Louis Aragon, poète du XXème siècle, dans son œuvre Le Paysan de Paris parut en 1926. Le rôle de la poésie a toujours été source de contradictions pour les poètes, les avis divergent : La poésie doit-elle décrire la réalité du monde, ou alors la transfigurer ? En premier lieu, elle peut avoir pour but de retranscrire le portrait du monde réel afin de faire comprendre aux lecteurs les mystères de la société. Un avis antipodique pourrait alors définir le rôle de la poésie comme étant de transformer, comme par magie, via l’imagination du poète ou les procédés littéraires utilisés, le monde qui nous entoure en le sublimant ou le dépréciant. Enfin on pourrait penser que l’aboutissement de cet art serait en fait le syncrétisme de ses deux opinions ; le poète devrait alors transformer le monde qui nous entoure afin de mieux le dévoiler aux yeux de ses lecteurs.
Selon un poète latin nommé Horace, « Ut pictura poesis » c’est à dire « La poésie ressemble à la peinture. » Pour quelles raisons, le poète doit-il traité le réel ?
L’enfant d’Apollon tire son inspiration de la réalité, telle qu’elle est, du monde qui est le sien. Ce portrait peut être très réaliste et illustrer la vie sous une forme scabreuse. Baudelaire dans « Une Charogne » dresse le portrait d’une femme déchue dont le corps en putréfaction est rongé par « des mouches » et des « larves ». Le poète peint aussi un réel épanoui, dans tout son équilibre. Cette peinture est observable dans le poème « Le Chat », où Charles Baudelaire décrit amoureusement son animal de compagnie en utilisant un lexique mélioratif. La peinture d’une réalité plus nuancée entre la crudité et la plénitude du monde entourant l’écrivain, peut enfin apparaître notamment dans le poème « Le Squelette Laboureur ». Ce même homme poétique retranscrit sa vision du réel et de la mortalité de l’être humain via la tradition du memento mori.
Le poète sait aussi décrire la réalité profonde et la fait comprendre grâce à des procédés de métamorphoses et l’utilisation du langage poétique.
Le poète, étant un fin observateur et interprète du monde, dévoile la réalité absolue pour que le lecteur décèle le sens caché des vers en s’affranchissant des barrières fixées par la raison. L’évocation du « langage des fleurs et des choses muettes » dans « Elévation » illustre bien cette idée de réalité cachée. De plus, dans « Correspondances » on remarque que la Nature est tellement métamorphosée par l’écrivain, qu’un dialogue muet, un dialogue sensoriel s’instaure entre les deux protagonistes « La Nature est un temple ou de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles », « Des forêts de symboles qui l’observent [l’homme] avec des regards familiers », « « l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, qui chantent les transports de l’esprit et des sens. » Cette métamorphose permet alors aux lecteurs de comprendre, par la poésie, la réalité du monde de manière plus creusée.
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