La place de l'homme dans les genres argumentatifs indirects
Discours : La place de l'homme dans les genres argumentatifs indirects. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar blast • 15 Décembre 2017 • Discours • 3 893 Mots (16 Pages) • 820 Vues
Chapitre 1 : La place de l’Homme dans les genres argumentatifs indirects
Introduction
L’argumentation est un genre dans lequel l’auteur peut faire passer des idées. Il utilise une voie directe (la lettre ouverte ; l’essai ; le pamphlet ; les chroniques ; discours à une assemblée), soit il emprunte une voie indirecte, c’est-à-dire qu’il passe par une forme généralement narrative pour défendre une thèse. (Apologue : fable / conte / parabole ; le récit de voyage ou l’article d’encyclopédie)
Quels sont les différents moyens mis en œuvre par les auteurs pour défendre (plaidoyer) ou accuser (réquisitoire) ?
- Comment parvient-on a dénoncer par le biais de la fable classique ?
- Pourquoi appelle-t-on Jean de la Fontaine un auteur classique ?
Texte 1 : Le Loups et l’Agneau
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
Jean de la Fontaine, Fables, « Le loup et l’agneau
Introduction :
Depuis l’antiquité, la fable est un genre privilégié pour exprimer ses idées.
Jean de la Fontaine est un fabuliste du XVIIe siècle qui reprend les écrits des auteurs antiques (Esope et Phèdre). Son intérêt pour la nature et les animaux vient de sa première formation en tant que garde forestier
Son protecteur, Nicolas Fouquet est emprisonné par Louis XIV. La Fontaine doit alors faire ses preuves en tant qu’honnête homme de Cours (celui qui sait bien se comporter à la Cours, c’est un flatteur) dans le but de divertir, de plaire et d’instruire.
« Je me sers d’animaux pour instruire les Hommes ».
Sous une apparence enfantine et naïve la fable se fait cynique, elle dénonce les vices de l’Homme.
Notre fable met en scène un loup et un agneau au même ruisseau, pressés par la soif, et met en évidence les rapports de force évident au XVIIe siècle.
Comment la Fontaine parvient-il à dénoncer les mœurs et vices de l’époque ?
En quoi ce texte est-il argumentatif ?
Quel est le parcours argumentatif de cette fable ?
Comment dénonce cet apologue ?
Introduction des axes :
Premièrement nous verrons que la fable constitue un récit original puis nous comprendrons qu’elle dénonce une réalité plus cruelle.
1er axe :
1er sous-axe
La fable : un récit original.
La fable est un genre appartenant à l’argumentation indirect et à l’apologue : c’est donc un court récit imagé destiné à donner une morale.
La forme versifiée rend le texte vivant et plaisant par des vers.
Le dialogue rapporte des paroles au discours direct ce qui met en valeur soit l’originalité de la fable soit la vivacité. Notons que la place donnée au récit est très courte, de qui met en valeur « l’âme » du texte. N’oublions pas que le narrateur respecte tout de même les étapes du schéma narratif :
- Situation initiale
- Elément perturbateur
- Péripétie
- Résolution
- Situation finale
Toutes ces étapes rendent le récit dynamique et participe au rythme soutenu que présente cet apologue.
2e sous-axe
La fable : un genre rythmé
Sa construction est en apparence classique mais nous nous rendons compte que la Fontaine prend des libertés avec la versification : le vers libre présente, de façon alternative, des alexandrins ; des octosyllabes…
Les allitérations répètent des sons consonnes
Les assonances répètent des sons voyelles
Les allitérations et les assonances évoques les sonorités propres à chaque animal. L’allitération en « r » mime la férocité du loup
Tous ces procédés rendent cette fable moderne participe à la modernité de la fable et donc à son originalité.
Même les rimes sont variés elles sont suivis croisés ou embrassés. On a les trois types de richesse des rimes (riche, pauvre, suffisante)
- Riche : 3 sons ou ++> VAL v/a/l
- Suffisante : 2 sons > AL a/l
- Pauvre : 1 son > i /i/
Alternance de rime féminine et masculine (féminine : e)
La ponctuation expressive renforce le rythme du texte et viens le cadencer et le souligné par le biais de nombreux enjambements.
3e sous axe :
Dans la fable précédente, le rat des champs est effrayé par un bruit. Ici le bruit a pris la forme d’un loup.
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