La littérature n'est-elle qu'un engagement ?

Dissertation : La littérature n’est-elle qu’un engagement ?

La spécificité de l’homme par rapport aux autres créatures animées, c’est qu’il crée des œuvres d’art. Parmi ces œuvres, la littérature tient une grande place ; elle peut en particulier servir comme outil au service d’une cause politique, sociale, morale : c’est ce qu’on appelle la littérature engagée. Mais la littérature peut-elle se réduire à cet engagement ? Nous verrons d’abord en quoi elle peut être un outil, puis dans quelles mesures elle dépasse ce schéma.

Pour commencer, la littérature est une aide pour soutenir un point de vue.

Tout d’abord, la littérature peut être un outil servant à défendre un engagement politique. Dans un autre genre littéraire, le roman 1984 de Georges Orwell dénonce un système politique précis à travers la vie du personnage Winston Smith. Londres à la fin de la seconde guerre mondiale est dirigée par le parti communiste : la vie privée est inexistante, la surveillance des citoyens est permanente, la propagande est omniprésente, tout est laid, abimé, dans un monde sans couleurs. Dès l’incipit Orwell décrit un monde totalitaire, qui va provoquer un désaccord du lecteur face à ce système politique. Orwell est ici engagé contre le totalitarisme. Dans un autre contexte, le poème engagé de Victor Hugo : Souvenir de la nuit du 4 extrait du recueil Châtiments dénonce la politique de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851 en mettant en avant la mort d’un petit garçon innocent lors d’un coup d’état. La dénonciation naît du pathétique qui contribue à mettre l'injustice en avant et à toucher le lecteur. Ainsi la littérature peut être une technique de persuasion pour défendre son opinion politique.

Ensuite, l’art de la littérature peut aider les auteurs dans un engagement social. Zola, auteur naturaliste, nous montre dans son œuvre les Rougon-Macquart , une famille d’ouvriers du XIXème siècle, qui reflète la couche sociale des plus démunis, intellectuellement comme financièrement. Dans l’Assommoir, Zola nous décrit la vie d’une pauvre femme, Gervaise qui subit les ravages causés par la misère et l’alcoolisme. Avec son œuvre de vingt romans, l’écrivain naturaliste à voulu montrer l’influence de l’hérédité d’un milieu social sur les personnages et leurs destins. Il a aussi eu le désir de dépeindre des personnages qui n'avaient pas encore accès à la littérature, de la manière la plus précise possible, y compris dans ses aspects immoraux ou vulgaires. Ainsi Zola s’est engagé dans ces œuvres, même si elles ont pu paraitre choquantes et crues, c’est bien le but du naturalisme : faire découvrir à tous la réalité humaine.

Enfin l’art littéraire peut servir à défendre un engagement moral et universel.

Dans le conte philosophique Candide ou l’optimisme, Voltaire, à travers le point de vue du personnage « Candide » arrivant dans la ville de Surinam, s’engage contre l’esclavage. En effet Candide voit un « nègre » et commence à discuter avec lui. C’est un esclave à qui il manque une jambe et une main perdus à cause de son exploitation. Ici

...