La comédie
Dissertation : La comédie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar maryloufauvel • 2 Mai 2019 • Dissertation • 2 029 Mots (9 Pages) • 530 Vues
DISSERTATION 1 :
« L'unique but de la comédie est-il de faire rire les spectateurs ? » Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les textes du corpus, ceux que vous avez étudié en classe durant l'année et vos lectures personnelles.
La comédie est une pièce de théâtre destinée à provoquer le rire par le traitement de l'intrigue, la peinture satirique des mœurs, la représentation de travers et de ridicules. Au XVIIe siècle, la majorité des pièces de théâtre étaient des comédies. De nombreux auteurs comme Corneille, Molière, Lonesco ou encore Rabelais ont utilisé les effets du rire pour différentes utilités et même de nouveaux buts. Comme disait Rabelais : « Le rire est le propre de l'homme » et on peut comprendre à présent que ces grands auteurs connus aujourd'hui pour leurs classiques ont utilisé ce rire propre à l'homme pour développer différentes visées sur le spectateur. On peut être tenté de se dire que puisque le spectateur est un homme, le rire lui est propre également. Or, dans les nouveaux buts des auteurs du XVIIe siècle, le rire est là, certes, mais avec des visées plus profondes.
On peut alors se demander si la comédie a pour seul objectif d'amuser le public. Se poser la question semble intéressant puisque la majorité des gens pensent que le rire est seulement positif, tandis que d'autres personnes sentent que derrière cette manifestation physique, le rire a plusieurs sens qui ne sont pas forcément liés à la joie.
Ainsi, nous nous intéresserons à la fonction principale de la comédie qui est de faire rire les spectateurs, puis nous verrons une visée du rire plus didactique et enfin nous analyserons un rire tragique qui mêle à la fois les caractéristiques du rire principal mais aussi celles du rire plus grinçant que l'on retrouve dans la visée didactique.
Tout d'abord, l'objectif principal de la comédie est de faire rire les spectateurs. Cet aspect vient de la Commedia dell'arte, genre théâtrale apparu en 1528, où des acteurs masqués improvisent des comédies marquées par la naïveté, la ruse et l'ingéniosité. Ce théâtre a également donné naissance au carnaval et a inspiré de nombreux auteurs, en particulier Molière. De là, nous verrons les moyens employés dans la comédie pour faire rire les spectateurs.
Avant tout, le rire est engendré par un comique de geste et de situation. C'est le cas de Staphyla dans L'Aulularia de Plaute, elle subit des violences physiques par son maître Euclion : « Et pourquoi est ce que tu frappes la pauvre femme que je suis ? » (Acte I, scène 1, vers 42-43). La pauvre esclave ne reculant pas assez vite, elle se fait pousser et frapper. Cela est injuste et terrible pour elle, mais la manière dont cela est fait fait rire les spectateurs.
Par ailleurs, le comique de langage, caractère et de farce amène également au rire. C'est ainsi que dans Les Fourberies de Scapin de Molière, la violence verbale de Scapin fait rire le public. Celui-ci, de base esclave donne des ordres à son maître, comme le souligne ces deux impératifs : « Mettez-vous bien jusqu'au fond », « ne branlez pas » (Acte III, scène 2, vers 1-3), ou encore lorsque Scapin insulte Géronte son maître : « cé fat dé Géronte, cé maraud, cé vélître » (vers 18). Cette bordée d'insultes selon un rythme ternaire dite par le spadassin soi-disant et souligné par la répétition du pronom démonstratif « ce » souligne la proximité de Scapin avec Géronte et amplifie le côté comique de la scène. On peut voir dans cet extrait les caractéristiques de la Commedia dell'arte où Géronte fait preuve de naïveté, Scapin de ruse et d'ingéniosité en portant le masque d'un second personnage : le spadassin. La farce de Scapin faite à Géronte fait rire les spectateurs, puisque celui-ci n'y voit que du feu.
En somme, afin de faire rire les spectateurs, de nombreux comiques sont utilisés au théâtre : le comique de geste, de situation, mais aussi de langage, de caractère et de farce. Ainsi nous pouvons à présent nous intéresser aux véritables raisons qui poussent à utiliser le comique au théâtre.
Ensuite, la comédie comporte souvent une visée didactique derrière le rire des spectateurs. Quoi de mieux que de critiquer à travers l'humour afin d'éviter la censure ? Autrefois, en particulier au XVIIe siècle, la liberté individuelle n'existant pas, les philosophes et grands écrivains tentaient de faire ouvrir les yeux au peuple en montrant les injustices ridicules dans les comédies et ainsi pousser à faire évoluer la société. De là nous verrons les idées des Lumières qui commencent à arriver, puis leur manière de critiquer et faire passer une morale dans la société, le tout, dans l'objectif de voir évoluer le monde.
D'une part, l'envie de faire avancer la société a poussé les philosophes et écrivains à trouver des solutions et des moyens de les faire passer au peuple. C'est ainsi que la devise de Molière était : « Corriger les mœurs par le rire » du latin « Castigat ridendo mores ». Par là, Molière pensait faire refléter les erreurs et actions ridicules de l'homme et ainsi faire réfléchir la population pour améliorer la société. On retrouve cette pensée chez Corneille, également, dans La Veuve : « La comédie n'est qu'un portrait de nos actions et de nos discours, et la perfection des portraits consiste en la ressemblance. ». Ce parallélisme appuie cette pensée. Dans la préface du Mariage de Figaro de Beaumarchais, on retrouve encore la même idée : « On ne peut corriger les hommes qu'en les faisant voir tels qu'ils sont. ». On retrouve bien différents auteurs du XVIIe et XVIIIe siècle critiquant chacun leur société.
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