La Princesse de Clèves, Le portrait
Fiche : La Princesse de Clèves, Le portrait. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MarianneP0605 • 6 Juin 2022 • Fiche • 1 839 Mots (8 Pages) • 568 Vues
OBJET D'ÉTUDE 1 : LE ROMAN
LECTURE 1 : La Princesse de Clèves, Mme de La Fayette, le portrait de Mlle de Chartres, 1ere partie
Introduction :
Cet extrait est tiré de La Princesse de Clèves, un roman publié anonymement en 1678 par Mme de Lafayette. Née en 1634 dans une famille de la petite noblesse, sous le nom de Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, cette auteure s’intéresse très tôt à la littérature, animant à Paris un salon précieux, où elle se lie par exemple avec Madame de Sévigné et La Rochefoucauld. Elle révolutionne par la suite la littérature française en inventant le roman d’analyse psychologique, avec la publication anonyme de son œuvre la plus connue, La Princesse de Clèves, qui rencontre un succès exceptionnel, et qui est considérée comme le premier roman moderne français. Elle suscitera cependant de nombreuses controverses, en particulier morales, dues à la description du tourment dans lequel l’héroïne est plongée après être tombée amoureuse d’un homme différent de son mari ; c’est la peinture détaillée de ce dilemme qui engendre la polémique.
En effet, le roman retrace l’intégration à la cour d’Henri II de Mlle de Chartres, une jeune fille qui se distingue par sa beauté, son sens moral et son rang social, introduite par sa mère, Mme de Chartres. L’héroïne est alors entraînée dans un jeu de galanteries, auxquelles elle s’efforce de résister afin de conserver sa vertu et de respecter l’éducation janséniste que sa mère lui a prodiguée, et qui est prônée par l’auteure. Cet extrait esquisse le portrait fait de Mlle de Chartres au moment de son arrivée à la cour ; il s’agit d’un passage clé, car il dépeint la base sur laquelle l’héroïne construira sa réputation et sa place à la cour.
Problématique :
Ainsi, nous nous demanderons ici :
Dans quelle mesure ce portrait expose-t-il les qualités dont dispose Mlle de Chartres pour affronter la cour ?
(Quelles sont les qualités dont est dotée Mlle de Chartres pour faire face à la cour?)
3 mouvements :
1er : de « il parut alors une beauté à la cour » à « héritières de France » : Une perfection physique et sociale
2ème : de « son père était mort jeune » à « d’aimer son mari et d’en être aimé » : une éducation et une morale idéales
3ème : de « Cette héritière » à « surpris avec raison » : Des qualités qui peuvent aussi être des faiblesses : un aperçu des difficultés futures.
1er mouvement : Une perfection physique et sociale
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1-2 1-3 4 | Une beauté beauté parfaite les yeux de tout le monde l’on parut ; attira les yeux ; admiration ; voir Une des plus grandes héritières de France | Métonymie + hyperbole tournures collective et impersonnelle Champ lexical de la vue Superlatif | Dés le début du portrait, l’auteure idéalise le portrait physique de la jeune fille : elle est dotée d’une beauté universelle, exprimée grâce à cette métonymie hyperbolique. De nouveau, Mme de Lafayette nous suggère l’universalité de la splendeur de Mlle de Chartres, décrite cette fois-ci à travers les yeux de la cour, qui lui voue une admiration unanime. Ici est signifiée l’importance du regard dans le milieu de la cour, ce qui met en valeur la beauté de l’héroïne : ses avantages physique ont une valeur d’autant plus grande que la jeune fille évolue dans une société où les apparences sont primordiales. Après nous avoir présenter les atouts physiques de Mlle de Chartres, Mme de Lafayette met en évidence son rang social avancé, grâce à cette tournure qui met en valeur le prestige de la jeune fille, par comparaison aux autres femmes issues de la noblesse française. Nous pouvons noter que l’héroïne décrite comme un être d’exception par rapport à la population du pays entier, c’est-à-dire à une très grande échelle, ce qui ajoute encore à sa valeur. |
2ème mouvement : Une éducation et une morale idéales
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4-5 5 6 8 9 10 11-12 11-14 13 13-14 16 | Son père était mort jeune, et l’avait laissée sous la conduite de madame de Chartres sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite extraordinaires pas seulement ; aussi ; et La plupart des mères s’imaginent qu’il suffit opinion opposée agréable […] dangereux elle faisait souvent à sa fille des peintures de l’amour ; elle lui montrait ; la persuader ; lui apprenait ; elle lui contait ; elle lui faisait voir le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques… Malheurs […] tranquillité combien il était difficile de conserver cette vertu ; par une extrême défiance de soi-même ce qui seul peut faire le bonheur d’une femme, qui est d’aimer son mari et d’en être aimée | Analepse Plus-que-parfait accumulation de termes laudatifs hyperbole termes additifs modalisateurs Antithèse Champ lexical de l’éducation/ la démonstra-tion + voix active accumulation antonyme - tournure restrictive et exclusive - présent de vérité générale - chiasme | Ce saut dans le passé du personnage, associé à la valeur d’antériorité du plus-que-parfait, suggère que l’éducation de l’héroïne a débuté très tôt. Mme de Lafayette insiste sur les valeur de madame de Chartres, qui a été chargée de l’éducation de l’héroïne ; cela représente un gage de la qualité de l’éducation reçue par Mlle de Chartres. En effet, en vantant la morale de la mère, l’auteure fait indirectement l’éloge de la fille, sur qui rejaillissent ces louanges. Ce sont, en outre, des valeurs du classicisme qui sont citées ; nous retrouvons la doctrine classique de Mme de Lafayette. Non seulement la mère (et donc la fille) possède de grandes qualités, mais en plus elles sont chez elles exceptionnelles ; sa morale est supérieure à celle de n’importe qui d’autre, elle représente l’idéal de la femme honnête aux valeurs classiques. Expriment l’exhaustivité de l’éducation donnée à Mlle de Chartres Nous pouvons en déduire que l’auteure n’adhère pas à la position des autres mères en ce qui concerne l’éducation ; elle met en doute leur opinion, ce qui met en valeur celle de Mme de Chartres. De plus, en distinguant Mme de Chartres de « la plupart des mères », l’auteur met en avant le caractère exceptionnel de celle-ci. De nouveau, l’éducation de Mlle de Chartres nous est présentée comme exceptionnelle. Mme de Chartres montre les bons côtés pour mettre en exergues les mauvais, dans un système d’éducation peu commun. Elle ne choisit pas la voie de la facilité. L’auteure insiste une fois encore sur l’importance et l’efficacité de l’éducation de Mme de Chartres. De plus, l’utilisation de la voix active pour des verbes dont la mère est le sujet met en relief la place centrale de cette dernière dans l’éducation de l’héroïne ce qui, après l’énumération des nombreuses valeurs de Mme de Chartres, donne de la valeur à la morale de la jeune fille. Mme de Lafayette, à travers Mme de Chartres, expose les dangers des hommes de la cour. Tout ce qui est lié à l’amour, à la passion et aux galanterie est jugé nocif ; il s’agit d’un des aspects de la doctrine janséniste prônée par l’auteur et par la mère de l’héroïne. La fidélité et la vertu sont des valeurs jansénistes mises en exergue, par comparaison à l’infidélité et à ses conséquences C’est ici encore une morale janséniste qui est exprimée. Cette définition du bonheur, présentée comme universelle grâce à la valeur du présent, est paradoxale et contraire à ce qui vient d’être dit, à savoir que l’amour n’apporte que le malheur. Ainsi, l’amour serait à la fois l’unique clef du bonheur (tournure exclusive) et son ennemi fatal, ce qui fait de ce dernier un objectif impossible à atteindre ; cela s’approche d’une « tragédie ». |
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