La Peste, Albert Camus
Fiche : La Peste, Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ttmomo • 27 Janvier 2018 • Fiche • 1 656 Mots (7 Pages) • 848 Vues
Objet d'étude : le personnage de roman, du XVII siècle à nos jours ; la question de l'homme dans les grands genres de l'argumentation.
Séquence 2 : La Peste, Albert Camus, 1947.
Problématiques principales : Quels personnages et quelle écriture dans ce roman ? ; quelle vision de l'homme ?
Séance 1 : Présentation de l’œuvre et de l'auteur.
Camus : 1913-1960. Né à Alger et élevé par sa mère analphabète dans un quartier populaire ; grâce à une bourse va au lycée ; puis études de philosophie. Il adhère deux ans au Parti communiste (1935-37) et crée le théâtre du travail tout en s'engageant contre le fascisme européen.
Souffre de tuberculose → ne fait pas la guerre malgré son désir ; par contre s'engage dans la résistance en 1943 (renseignement et journalisme clandestin). Après la guerre, il exerce quelques années en tant que journaliste et prend position sur tous les problèmes du monde (pour la paix en Algérie, contre la répression soviétique en Hongrie ...). C'est en 1947, avec La Peste, qu'il devient réellement une « figure » des milieux intellectuels mais se retrouve isolé des autres intellectuels, comme Sartre, quand dans son essai « L'Homme révolté » il montre son refus de l'idéologie marxiste (= communiste). En 1957 il reçoit le prix Nobel.
Sa pensée, complexe, pourrait se résumer avec son constat que dans ce monde sans Dieu, absurde, c'est la révolte non violente contre les formes du mal qui donne sens et dignité à l'Homme.
Sa bibliographie est très diverse :
- des pièces de théâtre : Caligula, Les Justes ...
- des récits, nouvelles et romans : L’Étranger, La Peste, La Chute ...
- des essais : Le Mythe de Sisyphe, L'Homme révolté …
La Peste : l'écriture s'étale entre 1938 et 1947. Il a lui-même dit que la peste est l'allégorie du nazisme (appelé « peste brune »), mais aussi de la vie humaine (portée métaphysique).
La Peste, avec Les Justes et L'Homme révolté, appartient à l'ensemble appelé « cycle de la révolte ». Avant, il y a eu « le cycle de l'absurde » (L’Étranger, Caligula, Le Mythe de Sisyphe).
Le roman rencontre un grand succès publique.
Séance 2 : Lecture littéraire de l'incipit (jusqu'à « lorsqu'elle survient ainsi dans un lieu sec. »
Problématique : Quel est le programme établi par cet incipit ?
1 La mise en place du cadre (correspond à la fonction informative d'un incipit).
A Oran
Le narrateur commence par affirmer l'aspect banal de la ville → « Oran est, en effet, une ville ordinaire » ;
Une description dépréciative. :
- « laide », vers la fin du texte « insignifiance du décor »
- prépositions privatives « sans » et négatives avec ni … ni : « sans pigeons, sans arbres et sans jardins, où l'on ne rencontre ni battements d'ailes ni froissements de feuilles »
- tournures restrictives : « le changement des saisons ne s'y lit que dans le ciel, le printemps s'annonce seulement par la qualité de l'air » « on ne peut plus vivre alors que dans l'ombre des volets clos »
→ la ville est caractérisée par ce qui lui manque.
Ou par ce qu'elle a d'excessif, comme le climat : « pendant l'été, le soleil incendie les maisons trop sèches » « En automne c'est, au contraire, un déluge de boue » « murs crépitants de chaleur » « lieu sec ».
B Une vie simple
Le narrateur commence la description des Oranais en annonçant trois thèmes : « comment on y travaille, comment on y aime et comment on y meurt. », simplifiant ainsi à l'extrême le parcours d'une vie.
La banalité des activités mise en avant : « ils ont du goût aussi pour les joies simples, ils aiment les femmes, le cinéma et les bains de mer » « ils se promènent sur les boulevards » « les vices des plus âgés ne dépassent pas les associations de boulomanes, les banquets des amicales ».
Il relève l'obsession de gagner de l'argent → vénalité des habitants avec le champ lexical du commerce : « s'enrichir », « commerce », « faire des affaires » « gagner beaucoup d'argent » « l'importance des affaires » « traites », « connaissements » « escomptes ».
On remarque qu'il semble surtout décrire les hommes (parce qu'il aborde le monde du travail), différenciant à un moment les jeunes « des plus âgés ».
En tout cas, comme partout en France, les gens gagnent de l'argent la semaine et font toujours la même chose le soir, attendant le week-end pour se détendre. Cette vie a un aspect routinier.
C Une ville différente
Alors que le narrateur insiste sur la banalité de la ville, dès le premier paragraphe il affirme aussi sa différence : « il faut quelques temps pour apercevoir ce qui la rend différente de tant d'autres villes commerçantes ».
C'est dans le quatrième paragraphe que cette différence est expliquée, à travers une construction logique rigoureuse → « on dira sans doute que cela n'est pas particulier à notre ville» … « sans doute, rien n'est
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