L'Épitaphe, François Villon
Commentaire de texte : L'Épitaphe, François Villon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Simo Benboubker • 25 Septembre 2017 • Commentaire de texte • 997 Mots (4 Pages) • 3 340 Vues
Commentaire l’Epitaphe :
François Villon ; né en 1432 et en mort en en 1465 est l’un des poètes les plus connus du Moyen-âge, il a écrit de nombreuses ballades sur la mort tel que la ballade des pendus. Bien qu’aucune hypothèse quant au lieu où Villon a écrit cette ballade n’ait pu être garantie, il est probable que le poète était en prison lors de l’élaboration. En effet, le titre même, l’Epitaphe Villon signifiant l’inscription sur une pierre tombale pourrait rectifier ses pensées avant la pendaison à laquelle il était condamné. Ainsi la ballade est présentée comme une forme de testament de la part du pète. Nous pouvons donc nous demander comment le poète provoque-t-il la compassion ? Nous allons analyser en premier lieu la présence de 2 mondes pour ensuite parler de l’originalité de la demande qui soulignent le fantastique. Pour enfin évoquer la valeur universelle.
- LE FANTASTIQUE SOULIGNE PAR LA PRESENCE DE 2 MONDES :
1-Villion donne la parole aux pendus / les vivants se taisent :
-la situation d’énonciation est surprenante, d’ordinaire la ballade évoque un drame personnel, sentiments du poète, ici c’est 5 ou 6 pendus qui prennent la parole sous le pronom personnel « nous » (v3/5).
On relève aussi un paradoxe lorsque les pendus parlent alors que les humains dans ce poème n’interviennent à aucun moment.
-les pendus ne remettent pas en cause le jugement de leur peine mais ils cherchent par la prière des vivants l’absolution.
2-Description des corps sur le modèle des transis- les passants les contemplent, les insultent, se moquent :
-la description des corps le lecteur en effet, on ressent un sentiment de dégout qui est accentué par les champs lexicaux de la décomposition (v7/21/22). De plus, les pendus craignent d’être abandonnés, méprisés par les vivants (v11/12/34).cette déshumanisation présente les pendus comme des victimes car ils ont recourt à la prière et l’aide des vivants durant toute la ballade.
II- LE FANTASTIQUE SOLIGNE PAR L’ORIGINALITE DE LA DEMANDE :
1-Prière argumentée :
- Villon appelle à la fraternité et la charité chrétienne. (v1 : Frères humains / v3 : pitié). Il demande aux lecteurs de faire leur prière à dieu. Forme de rédemption.
Les pendus conseillent aussi aux humains de ne pas faire les mêmes erreurs. (v19)
- Notion de rédemption et de pardon (v4), champ lexicale de l’affliction (v7/24).
2- Ballade liée à la mort :
- La mort est omni présente dans ce poème ; en effet François Villon en parle sans détour, rappelant plusieurs fois le sort qui a été renversé à ces « cinq, six » (v. 5) personnes qui ont été pendues (« ci attachés », v. 5) : « fumes occis » v. 12, « sommes transis » v. 15, « Nous sommes morts » v. 19.
- On ne peut ignorer l’horreur de la scène qui nous est présentée, car Villon prend soin de nous la dépeindre avec force détails.
- Le champ lexical de la décomposition est ainsi très présent dans le poème. Même après la mort, les pendus n’ont pas fini de souffrir : la chair est « dévorée et pourrie » (v. 6), la pluie les « a débués et lavés » (v. 21), « le soleil desséchés et noircis » (v. 22).
- On remarque que ce sont principalement des éléments naturels qui tourmentent les suppliciés : la pluie, le soleil mais aussi le vent (« comme le vent varie / A son plaisir sans cesser nous charrie », v. 26-27) et les oiseaux.
- L’image la plus frappante est sans doute celle des corbeaux qui leur mangent les yeux et arrachent les poils (« Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés, / Et arraché la barbe et les sourcils », v. 23-24, « becquetés d’oiseaux », v. 28). Cette image sinistre, ainsi que les nombreuses rimes en –i donnant un caractère lancinant à la ballade, renforcent l’atmosphère macabre du poème.
- VALEUR UNIVERSELLE :
1-Memento mori
- La confrontation de ces deux mondes bien distincts n’empêche pas Villon de montrer à quel point la barrière est fine entre ces deux groupes : il est évident que les vivants finiront eux-mêmes par mourir.
-Ce rappel de la condition mortelle de l’homme constitue ce que l’on appelle un memento mori, expression latine signifiant « souviens-toi que tu vas mourir ».
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