L'Éducation sentimentale, Texte 5 (458-459), Flaubert
Commentaire de texte : L'Éducation sentimentale, Texte 5 (458-459), Flaubert. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clairebnss • 3 Novembre 2018 • Commentaire de texte • 1 238 Mots (5 Pages) • 770 Vues
’Éducation sentimentale, Texte 5 (458-459)
La dernière page du roman
L’ES est un classique de la littérature française. Paru en 1869, il est classé comme un roman réaliste au sens où il s’appuie sur une observation scrupuleuse du réel, sur la primauté des faits vrais, et sur le souci du détail exact. Mais ceci n’est pas une fin en soi pour Flaubert qui a toujours affirmé l’importance capitale de la forme, càd du style.
Comme son titre l’indique, le roman appartient à la catégorie des romans d’apprentissage et raconte l’histoire d’une grande passion amoureuse, en même temps que l’aventure d’une génération qui a 25 ans en 1848, quand la révolution éclate.
Nous sommes en novembre 1869, càd à une date tout à fait contemporaine de la publication du livre et cette dernière page conclut à la fois la IIIe partie et le roman. 18 mois se sont écoulés depuis la dernière rencontre entre FM et Mme Arnoux. Frédéric et Deslauriers se retrouvent et font le bilan de leur existence. Le constat de leur échec les amène à exhumer un souvenir de leur passé, qui remonte aux vacances de 1837, càd une époque précédant le début du roman.
I. Le récit d’une aventure adolescente
A) le cadre spatio-temporel
(Frédéric et Deslauriers parlent de leurs deux vies : « qu’ils avaient manquées tous les deux ». Sentiment d’échec. Et pourtant, ils ne manquaient pas de rêves : l’un voulait « faire une histoire critique de philosophie » et l’autre voulait faire « un grand roman moyen-âge. » Ce texte marque la fin du roman, ils se rappellent une histoire de jeunesse qui avait eu lieu avant même le début du roman.
Cadre très précis décrit : phrase descriptive très longue (12 lignes), avec accumulation de détails. Saccadé, marqués par des virgules car c’est un souvenir qui revient petit à petit : « la cour du collège, la chapelle, le parloir, la salle d’arme… ». )
Précision cadre spatio-temporel : « c’était pendant celles de 1837, qu’ils avaient été chez la Turque. »
Lieu mytique, « situé au bord de l’eau, derrière le rempart ». « ce lieu de perdition projetait dans tout l’arrondissement un éclat fantastique ». Tout le monde sait que ce lieu est là, mais il est mystérieux car caché, un certain tabou : « on le désignait par des périphrases ».
Exotisme : « La Turque » : majuscule, notoriété, origine orientale, beaucoup « la croyaient musulmane ».
B) l’initiation de deux adolescents
Préparation excessive de Frédéric et Deslauriers : « s’étant fait préalablement friser, cueillirent des fleurs ». Comme s’ils avaient un rendez-vous amoureux, ridicule car ce sont des prostitués ».
Rite : offre son bouquet, « comme un amoureux à sa fiancée » : caractère ironique de la situation.
Préparation excessive et « l’appréhension de l’inconnu » fait perdre ses moyens à Frédéric qui « devint très pâle » et « s’enfuit ». Grande décéption, attente déçue.
C) la transgression :
Début action : « un dimanche, pendant qu’on était aux vêpres » : précision importante, c’est un moment où personne ne risque de les voir entrer dans ce lieu, car rite religieux le dimanche : c’est une transgression. En effet, hypocrisie sociale autour de ce lieu, les gens n’admettent pas qu’il les attire, ou qu’ils y sont déjà allé.
En s’attardant sur les préparatifs, le narrateur montre leur volonté de transgresser un interdit : recherche de discrétion + fleurs de Mme Moreau + vêpres (= office du soir) → braver la morale publique.
II. la démystification d’une aventure
A) la banalité de l’établissement
Le lieu est à la fois mystique, mystérieux, exotique et banal = paradoxe.
Des objets banaux sont exposés : « un bocal de poissons rouges », « pot de réséda ». Pas réellement exotique, ce lieu dégage un mystère mais est en réalité n’a rien d’un lieu poétique (« la poésie de son établissement » : ironique), c’est simplement un lieu de prostitution.
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