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L'argent dans Eugénie Grandet

Commentaire de texte : L'argent dans Eugénie Grandet. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 261 Mots (6 Pages)  •  1 597 Vues

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Eugénie Grandet est un roman publié en 1833 et écrit par Honoré de Balzac, précurseur des écrivains réalistes de la seconde moitié du XIXe siècle dont le but est de décrire la société avec vraisemblance. Ce roman fait partie d'une grande fresque de plus de quatre-vingt-dix ouvrages peignant tous les aspects de la société de son époque : La Comédie Humaine.

Le roman se déroule pendant la Restauration, période favorable à la montée de la bourgeoisie qui s'est enrichie avec le développement de l'industrie.  L'extrait étudié se situe le jour de l’anniversaire d'Eugénie, après le repas du soir à l’occasion duquel les Cruchot, puis les des Grassins viennent offrir leurs vœux à la riche héritière qui est l’objet des convoitises de ces deux familles. 

L'argent et le rapport des personnages à l'argent forment un des moteurs  principaux du récit mais nous verrons à travers ce texte que ces personnages n'y portent pas tous le même intérêt. Pour répondre à cela, nous verrons dans une première partie l’innocence des femmes Grandet, puis nous aborderons l’intérêt que portent les autres personnages à l'argent.

Ce texte montre d'abord l'innocence des femmes Grandet par rapport à l’argent. En effet, Madame Grandet et sa fille vivent dans des conditions difficiles mais elles arrivent à profiter du moment présent « Cette gaieté de famille [...] ces rires […] qui n'étaient sincères que sur les lèvres d'Eugénie ou de sa mère » (l.1079-1082)  montre qu'elles ne s’intéressent pas  à l'argent du père Grandet dont elles ignorent d’ailleurs l'importance : « Eugénie et sa mère ne savaient rien de la fortune de Grandet » (l. 1098-1099)

En fait, elles et la grande Nanon n’entretiennent pas de rapports particuliers avec l'argent, elles vivent avec ce qu'elles ont sans chercher plus loin, ce qui est mis en valeur dans le texte avec une antithèse  : « elles ne prisaient ni ne méprisaient l’argent, accoutumées qu'elles étaient à s'en passer » (l.1100-1101)

De plus le personnage d'Eugénie est la victime innocente des machinations de son père et des autres invités. En fait son anniversaire est un prétexte pour les familles intéressées de se faire bien voir par Eugénie. Celle-ci ne se doute de rien. Son innocence est mise en valeur à travers  l'opposition entre le lexique de la jeunesse, de la pureté et de la sincérité, « sincères » (l.1082), «jeune fille » (l.1084), « cœurs purs » (l.1096) et le champ lexical de la chasse et du mensonge « traquée, serrée par des preuves d'amitié » (l.1085-1086), « dupe» l.1086).

Elle est d'ailleurs comparée à un oiseau rare, sans défense qui ne sait pas à quel point il est précieux, « cette jeune fille qui, semblable à ces oiseaux victimes du haut prix auquel on les met et qu'ils ignorent » (l. 1084-1085). Eugénie vit comme une jeune fille simple en ignorant tout de la cupidité des personnes qui l'entourent à sa soirée d'anniversaire.

Enfin, le contraste entre l'ampleur de la tromperie dont les trois femmes sont victimes et leur innocence dans leur rapport à l'argent est mise en valeur par interpellation du lecteur par le narrateur : « Encore combien d'ignorance dans leur naïveté ! » (l. 1097-1098)

Nous avons vu ainsi que les femmes de la maison Grandet avaient un rapport très simple et innocent à l'argent, ne lui portant que peu d’intérêt. Cependant ce n'est absolument pas le cas des autres personnages qui apparaissent cupides et manipulateurs.

Tout d'abord le décor de la scène est lugubre « vieux salon gris, mal éclairé par deux chandelles »(l. 1079), loin du raffinement d'un salon bourgeois de bonne société ce qui montre que le père Grandet refuse de dépenser et de montrer sa richesse. De plus il assimile sa fille à son argent, cela est marqué par un parallélisme dans la phrase : «  Ils sont là pour mes écus. Il viennent s'ennuyer ici pour ma fille.» (l. 1075-1076) « écus » et « fille »  placés tous deux en fin de phrase permettent d'insister sur le fait que le père Grandet considère sa fille comme un moyen de gagner encore plus d'argent aux dépends des autres. Ce dernier le dit explicitement dans ses paroles rapportées au discours indirect libre « Tous ces gens là me servent de harpons pour pêcher » (l.1077-1078). La métaphore assimile les notables à des harpons lors d'une partie de pêche ce qui met en valeur l'attitude cupide du père Grandet. Ce qui est confirmé par l'intervention du narrateur, « La figure de Grandet exploitant le faux attachement des deux familles, en tirant d'énormes profits » (l. 1090-1091)

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