L'affaire Dreyfus- Commentaire d'HGGSP

Sujet d’HGGSP

Depuis l’invention de ce que l’on peut qualifier de médias, il a toujours existé entre elle et l’opinion publique un lien étroit, les deux se définissant mutuellement au fils des scandales et des évènements. L’opinion publique dépend de la presse pour forger cette opinion mais la presse peut subir des pressions de la part de l’opinion. Le sujet auquel nous nous intéressons est : ‘’L’opinion et la presse dans l’affaire Dreyfus’’. De 1894 à 1935, l’affaire Dreyfus a divisé la France. L’Opinion publique étant l'ensemble des convictions et des valeurs, des jugements, des préjugés et des croyances plus ou moins partagées par la population d'une société donnée et les Médias  un moyen de diffusion rapide de l’information ainsi que l’ensemble des acteurs qui participent à la production de l’information.

En quoi l’opinion publique et la presse s’influencent-elles mutuellement dans l’Affaire Dreyfus ?

Pour y répondre nous allons voir comment l’on passe d’une affaire militaire à une affaire d’Etat.

        L’affaire Dreyfus qui n’était à la base qu’une simple affaire de l’armée… Tout commence lorsque Mme Bastian, une femme âgée employée comme commis pour le nettoyage à l'ambassade d'Allemagne à Paris, remet au major Henry le contenu d’une poubelle dans laquelle il a trouvé une note, appelée désormais « Bordereau ». Dans celui-ci, un auteur anonyme (la lettre  est non signée et non datée) donne une liste de cinq documents secrets qu’il a proposé de vendre aux Allemands. L’Affaire Dreyfus survient alors qu’il y a une montée du nationalisme et de l’antisémitisme. Il est bon de rappeler que Alfred Dreyfus est un général alsacien, ce qui, depuis l’invasion par la Prusse est mal vue (lien avec la Prusse) ; de plus Alfred Dreyfus est juif et son statut lui permettait d’avoir accès à ces documents, il est donc le bouc-émissaire parfait pour l’armée qui pendant cette période est un pilier de l’ordre en France.

Va se médiatiser… Le premier procès de Dreyfus débute le 15 octobre 1894. Le capitaine Alfred Dreyfus est arrêté sur l'ordre du ministre de la Guerre, il est condamné bien qu’il clame son innocence à être dégradé et déporté à perpétuité (le Petit Journal en avait fait un dessin de presse). En 1894, c’est par la presse que le peuple s’informe, aux débuts de l’affaire viennent de La Libre Parole (journal antisémite) les premières informations à propos de l’affaire. En conséquence, tout le monde est convaincu de la culpabilité de Dreyfus. Son frère va alors commencer à se battre pour le faire libérer en publiant des articles dans les journaux, sans grand succès (il y en a eu trois dans le Figaro par exemple). Cette médiatisation a entraîné la reprise en main de l’affaire par un membre de l’armée : le colonel George Picquart qui va trouver le véritable coupable, un certain Ferdinand Walsin Esterhazy mais cela va être étouffé et le colonel muté à Malte.

L’affaire Dreyfus va, avec cette médiatisation, devenir une affaire d’Etat, devenir l’Affaire Dreyfus. La parution de la tribune ‘’J’accuse… !’’ D’Emile Zola (célèbre écrivain engagé) dans l’Aurore le 13 janvier 1898 relance l’affaire dénonçant les mensonges et les manipulations de l’armée et de la justice. Beaucoup vont dénigrer et même détruire la réputation de Zola, on peut citer par exemple le journal ‘’Psst… !’’ créé par Joseph Bourdel qui au même titre que son journal est antisémite, ce journal ne dura qu’un an (1898-1899) spécialement éditer pour l’affaire Dreyfus.

Cette tribune est à l’origine de la création de deux camps : les ‘’dreyfusards’’ qui supportent Alfred Dreyfus et croient en sont innocence, comme bien sûr Emile Zola mais aussi Bernard Lazart (premier soutien de l’ex général), George Clemenceau (directeur de l’Aurore) ou encore Léon Blum. De célèbres caricatures ont été créées pour défendre Dreyfus, on peut citer l’une des Unes du Grelot où l’on voit la Liberté cachée dans un puits que les dreyfusards essayent de sortir tandis que leurs opposants essayent de la cacher.

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