L'Albatros - Charles Baudelaire
Commentaire de texte : L'Albatros - Charles Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aurelie.legrand • 13 Juin 2022 • Commentaire de texte • 5 618 Mots (23 Pages) • 514 Vues
SQC1-Texte 1 « L’Albatros », section « Spleen et Idéal »
Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire, 1857
Objet d’étude : La poésie du XVI au XXI siècle[pic 1]
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal (1857) Parcours associé : « Alchimie poétique : la boue et l’or »[pic 2][pic 3]
L’Albatros [pic 4]
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.[pic 5][pic 6][pic 7][pic 8][pic 9]
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.[pic 10][pic 11][pic 12][pic 13]
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ![pic 14][pic 15]
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.[pic 16][pic 17]
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal Section "Spleen et idéal", II
- Introduction
- Auteur
Les Fleurs du mal sont un recueil poétique de Baudelaire publié en 1857, reprenant toutes ses créations depuis 1840. L’ouvrage a été retouché quelques années plus tard (1861) après avoir été condamné en justice pour immoralité, puis complété à titre posthume en 1868 pour sa dernière édition. Baudelaire y évoque ses tourments intérieurs et la lutte sans fin entre le Spleen et l’Idéal qui le consume inexorablement.
- Amorce
Le poème L'Albatros, est extrait de "Spleen et idéal", la deuxième partie du recueil. Ce poème a été inspiré à Baudelaire lors d'un voyage sur un navire qui devait le mener jusqu'aux Indes, mais qui finalement s'est achevé sur l'île Maurice. L'albatros traduit chez Baudelaire la conscience d'être différent des autres. L'image de l'albatros capturé évoque l'idée d'un être totalement étranger au monde qui l'entoure faisant référence au poète maudit qu’il représente.
- Problématique(s) potentielles
Quelle est la signification allégorique du poète ? Quelle est la valeur symbolique de l’albatros dans le poème ? En quoi ce poème est-il allégorique ? En quoi ce petit poème constitue-t-il un apologue sur l’intolérance de la société humaine ?[pic 18]
- Plan
- L’albatros, un oiseau majestueux (strophe 1)
- La rencontre cruelles entre les humains et l’albatros (strophe 2 & 3)
- Charles Baudelaire, un albatros humain (strophe 4)
- Développement
I) L’albatros, un oiseau majestueux (strophe 1)
1. Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
2. Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
3. Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
4. Le navire glissant sur les gouffres amers.
- l’adverbe « Souvent », 1er mot du poème => montre le caractère habituel de l’évènement qui va suivre - le complément circonstanciel de but «pour s’amuser» souligne leur cruauté => souligne la cruauté avec un but léger, recherche de divertissement - « Les hommes d’équipage » => renvoient à un groupe indéterminé, sans identité, quelconque. - - « des albatros » avec le titre, c’est la seule fois que le mot albatros est employé. Les autres évocations de l’albatros se font par des périphrases et des métaphores - comme dans la suite du vers « vastes oiseaux des mers » hémistiche => insiste sur l’envergure majestueuse du volatile. - le «e» final que l’on accentue à l’oral, articulé de «vastes» => ajoute de la majesté à l’oiseau - périphrase « Qui suivent, indolents compagnons de voyage » un portrait moral de l’albatros est esquissé => attitude inoffensive et plutôt rassurante - changement d’atmosphère, notamment avec l’expression « gouffres amers » => métaphore d’une mer avec des grandes vagues, des grands creux. - « amers » Paronyme => qui rappelle évidement la sonorité de « la mer ». - l’allitération en « r » : navire, gouffre, amers => annonce la suite difficile dans les strophes suivantes.
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