Juste la fin du monde
Dissertation : Juste la fin du monde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar suzon_lompech • 12 Avril 2022 • Dissertation • 1 196 Mots (5 Pages) • 1 478 Vues
Dissertation juste la fin du monde, jean luc lagarce
À la fin 20eme siècle, l’Europe connaît une épidémie de sida qui donne lieu à de multiples décès. De nombreux auteurs se sont alors inspirés et ont écrit dans ce contexte, notamment Jean-Luc Lagarce. Il s’inspire de sa propre expérience puisqu’il est lui même atteint du sida, il se sait condamné sept ans avant son décès et centre son écriture sur la disparition et la famille. La pièce de théâtre Juste la fin du monde combine alors ces deux thèmes, Louis un jeune écrivain revient dans sa famille après plusieurs années pour annoncer sa mort prochaine. Seulement le lecteur découvre au fil de l’oeuvre une crise familiale qui donne lieu à une crise de la parole, bien qu’elle est un élément primordial de la pièce. Dans ces conditions, un critique évoque Juste la fin du monde comme « un théâtre de la parole », cette affirmation est-elle discutable ? Tout d’abord, en effet, cette pièce de théâtre met en scène une théâtralisation de la parole cependant inhabituelle par sa structure unique, néanmoins Juste la fin du monde est aussi caractérisée comme théâtralisant le silence.
Juste la fin du monde est un roman intéressant par son théâtre de la parole inhabituel par sa structure qui peut également contester ce roman comme un théâtre de la parole. Cependant il peut être caractériser comme théâtre de la parole du fait d’une volonté constante de s’exprimer de la part personnages. Nous allons dans un premier temps le démontrer par le fait que la parole paraît dure à acquérir pour les personnages, cela se traduit par de nombreuses paroles rapportée dans le but d’exclure les autres personnages de l’action et de ne pas perdre cette parole. Par exemple au cours du roman Antoine dit « Tu dis qu’on ne t’aime pas. ». La complexité d’acquisition de la parole se démontre également par la phrase que dit Antoine « rien jamais ici ne se dit facilement », néanmoins elle s’explique par le fait qu’elle est vue comme une libération pour les personnages. De plus, la volonté de s’exprimer des personnages se remarque également par la parole égocentrée des personnages, une utilisation très fréquente du pronom « je » dans les dialogues le traduit. En outre, le sujet principal de la pièce est l’annonce, dès le prologue le lecteur comprend donc la volonté de s’exprimer des personnages : « pour annoncer, lentement, avec soin, avec soin et précision », l’épilogue nous rappelle que le but principal de la pièce n’est cependant pas achevé : « je ne l’ai pas fait ». Traditionnellement, la volonté de s’exprimer s’accompagne d’une volonté de construire ou de consolider les liens entre locuteur et interlocuteur, néanmoins dans juste la fin du monde ce n’est pas le cas. Par exemple lorsque Antoine parle a Louis il brise tout lien de fraternité au lieu de les consolider.
Étant démontré que le théâtre de la parole inhabituel par sa structure se symbolisait par une volonté de s’exprimer de la part des personnages, nous pouvons désormais nous intéresser à la rhétorique de l’hésitation mise en place dans ce roman. La prise de parole des personnages est souvent générée par leur frustration qui prennent la forme d’hésitations. Ces hésitations elles-mêmes prennent la forme d’un aspect presque poétique de la langue, la citation « Comment dire ? » l’exprime. Cette attention portée à la justesse de la parole, ainsi que les nombreux passages à la ligne dans les discours des personnages, font que la langue théâtrale de l’auteur semble se rapprocher d’une langue poétique. Les monologues de Louis ressemblent à des poèmes malheureux ; les répétitions et les longues phrases complexes, ces deux procédés démontrent l’aspect poétique de la langue. Par ailleurs, juste la fin du monde frôle l’absurde avec ses répétitions due à une parole qui se cherche constamment. Les mots, phrases et expressions se répètent le long du dialogue par l’ensemble des personnages, cette citation le démontre : « s’il y a bien une chose (non, ce n’est pas la seule!), s’il y a bien une chose que je n’ai pas oubliée en songeant à toi, c’est tout cela, ces histoires pour rien, des histoires, je ne comprends rien. » Les nombreuses répétitions éternisent le discours des personnages et mettent en place une crise du langage. §é§§ ßDe plus, certaines paroles succombent à cette rhétorique de l’hésitation. Par exemple l’annonce de Louis qui n’est pas faite, beaucoup de paroles devraient être dites mais ne le sont pas, un quart des emplois du verbe dire se font à la forme négative. La pièce commence également sur un secret qui est le départ de Louis, certains personnages, comme le personnage de Catherine, ne connaissent pas la raison de celui-ci.
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