LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Juste la Fin du monde

Commentaire de texte : Juste la Fin du monde. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  2 723 Mots (11 Pages)  •  968 Vues

Page 1 sur 11

Analyse linéaire : scène d’exposition.

Juste la fin du monde ; Jean-Luc Lagarce.

TEXTE A

1

5

10

15

20

25

30

35

SUZANNE. – C’est Catherine.

Elle est Catherine.

Catherine, c’est Louis.

Catherine.

ANTOINE. – Suzanne, s’il te plaît, tu le laisses avancer, laisse-le avancer.

CATHERINE. – Elle est contente.

ANTOINE. –  0n dirait un épagneul.

LA MÈRE. – Ne me dis pas ça, ce que je viens d’entendre c’est vrai, ils ne se connaissent pas.

Louis, tu ne connais pas Catherine ? Tu ne dis pas ça, vous ne vous connaissez pas, jamais rencontrés, jamais ?

ANTOINE. – Comment veux-tu ? Tu sais très bien.

LOUIS. – Je suis très content.

CATHERINE. – Oui, moi aussi, bien sûr, moi aussi. Catherine.

SUZANNE. – Tu lui serres la main ?

LOUIS. – Louis.

Suzanne l’a dit, elle vient de le dire.

SUZANNE. – Tu lui serres la main, il lui serre la main. Tu ne vas tout de même pas lui serrer la main, on dirait des étrangers.

Il ne change pas, je le voyais tout à fait ainsi,

Tu ne changes pas,

il ne change pas, comme ça que je l’imagine, il ne change pas, Louis,

et avec elle, Catherine, elle, tu te trouveras, vous vous trouverez sans problème, elle est la même, vous allez vous trouvez.

Ne lui serre pas la main, embrasse-la.

Catherine.

ANTOINE. – Suzanne, ils se voient pour la première fois !

LOUIS. – Je vous embrasse, elle a raison, pardon, je suis très heureux, vous permettez ?

SUZANNE. – Tu vois ce que je disais, il faut leur dire.

LA MÈRE. – En même temps, qui est-ce qui m’a mis une idée pareille en tête, dans la tête ? Je le savais. Mais je suis ainsi, jamais je n’aurais pu imaginer qu’ils ne se connaissent,

que vous ne vous connaissiez pas,

que la femme de mon autre fils ne connaisse pas mon fils,

cela, je ne l’aurais pas imaginé,

cru pensable.

Vous vivez d’une drôle de manière.


INTRODUCTION :

  • Juste la fin du monde est une pièce que Jean-Luc Lagarce a fini d’écrire en 1990 mais qui ne sera publiée et mis en scène qu’en 1999, 4 ans après le décès prématuré de l’auteur à l’âge de 38 ans. (Il meurt des suites du sida)
  • En 1990 cette pièce, sans intrigue bien définie et d’un style particulier qui exploite le langage chaotique, tâtonnant, hésitant, ne fait pas l’unanimité des comités de lecture auxquels Lagarce a fait parvenir son manuscrit.
  • La pièce est encadrée d’un prologue et d’un épilogue pris en charge par Louis alors qu’il est déjà mort. Dans deux parties, séparées d’un intermède, le dramaturge évoque le retour de Louis dans la maison familiale, après plusieurs années d’absence. Il est venu annoncer sa mort inéluctable mais n’y parviendra pas car son retour a réveillé trop de tensions au sein de la cellule familiale.
  • Le passage se situe après le prologue de Louis. Ce dernier fait la connaissance de Catherine, sa belle-sœur. Cette scène de présentation par Suzanne, la sœur de Louis, crée d’emblée un malaise au sein de la famille.

Présentation de l’œuvre

Présentation du texte

→ Lecture expressive

PROBLÉMATIQUE :

  • Comment cette scène de présentation met-elle en avant le malaise et les tensions qui règnent au sein la famille ?

MOUVEMENTS :

  • Lignes 1 à 7 : le dramaturge met en scène la présentation de Catherine à Louis par Suzanne.
  • Lignes 8 à 12 : La Mère exprime sa surprise et son incompréhension (assurément feinte) quant au fait que Louis, son fils, et Catherine sa bru, ne se connaissent pas. Son intervention renforce le malaise. Ce mouvement sera poursuivi de la ligne 31 à la fin du passage.
  • Lignes 13 à 30 : le rapprochement de Louis et de Catherine génère malaise et tensions.
  • Ligne 31 à la fin du passage : La mère justifie son sentiment de surprise et d’incompréhension quant au fait que Louis et Catherine ne se connaissent pas et elle intensifie ainsi le malaise.

ANALYSE LINAIRE :

  1.  1er mouvement : le dramaturge met en scène la présentation de Catherine à Louis par Suzanne.

- C’est Suzanne la sœur cadette qui prend en charge la présentation de Catherine à Louis car Suzanne c’est la petite sœur cadette qui semble avoir le moins de rancœur vis a vis de Louis car celle qui est la plus apte a faire le premier pas et a briser la glace.

- Suzanne est le personnage le plus enjoué, le plus dynamique, donc ce n’est pas étonnant que ce soit elle qui prenne l’initiative de cette présentation.

- Suzanne est le personnage qui parle le plus dans les passages qui ne sont pas les monologues de Louis, elle a le monopole de la parole.

  • Ces présentations sont assez expéditives et minimalistes.

- D’abord, on voit clairement que les phrases sont courtes (exemple : c’est Catherine) et elles sont nominales (exemple : Catherine) Dans «c’est Catherine» on observe la présence du présentatif «c’est» sauf que ce présentatif «c’est» appliqué à une personne «Catherine» est maladroit parce qu’il a tendance à déshumaniser la personne. Catherine est gênée parce qu’elle est jeune et un peu embarrassée

...

Télécharger au format  txt (16.9 Kb)   pdf (123.7 Kb)   docx (17.5 Kb)  
Voir 10 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com