Je suis pour votre amour de Ronsard
Commentaire de texte : Je suis pour votre amour de Ronsard. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nyancatoubap • 13 Février 2022 • Commentaire de texte • 1 613 Mots (7 Pages) • 4 071 Vues
Toveray Camille 2nd1
Commentaire de texte de français
Lors de la Renaissance, au XVIe siècle, les poètes et écrivains vont fortement s’inspirer de l’antiquité. Cette période étant à ce moment-là très populaire, ils s’en inspirent pour leurs œuvres, comme sujets ou référence souvent mythologiques. A cette période-là, ces derniers vont également avoir tendance à vouloir renouveler, améliorer ou faire avancer la langue française étant à cette époque peu riche et expressive. Nous sommes amenés à se demander comment faisaient ces auteurs pour façonner une langue plus riche et poétique en s’inspirant de langues plus anciennes.
On peut prendre l’exemple du célèbre poète humaniste Pierre de Ronsard, né en 1524 et mort en 1585, se trouvant en plein milieu de cette révolution de la langue. Figure majeure de la littérature poétique durant la Renaissance, et auteur de nombreux recueils de poèmes, il est même surnommé « prince des poètes ». Il est également un membre de la Pléiade, un groupe de sept poètes dont le but était d’enrichir la langue française. Ils abordaient une inspiration pétrarquiste, une inspiration consistant à imiter l’auteur italien Pétrarque en s’inspirant beaucoup de l’époque de l’Antiquité et de parler de l’amour idéalisé, et se basaient sur des modèles antiques, notamment sur l’idée que le poète est l’héritier d’Orphée, tenant son inspiration des Muses.
Parmi ses nombreux recueils, on peut distinguer l’un des plus célèbres, le recueil de Sonnets pour Hélène, publié en 1578. Il est composé de 111 sonnets répartis en deux livres. Le recueil est une commande de Catherine de Médicis pour Hélène de Surgères, une des suivantes et protégée de vingt ans de la reine, cette dernière cherchant à la consoler après la perte de son fiancé. Le poète va donc composer ce recueil et s’éprendre d’Hélène au fur et à mesure qu’il écrit son œuvre, qui, malheureusement pour lui va demeurer indifférente à son sujet.
Ici, on s’intéresse au poème Je suis pour votre amour. Il s’agit d’un sonnet régulier composé de deux quatrains et deux tercets écrits en quatorze vers, exprimant les sentiments ressentis par le poète envers Hélène. A travers ce sonnet, le poète nous décrit les sensations qu’il éprouve à cause du sentiment amoureux causé par son amour pour Hélène. Il espère ainsi éveiller la pitié de cette dernière, qu’il juge responsable de son martyr, afin qu’elle y remédie.
Cette vision plutôt distincte du sentiment amoureux, ses causes et remèdes qu’aborde le poète nous mène à se demander quelle est donc la vision de l’amour présentée dans ce sonnet ?
On peut répondre à cette interrogation en comprenant d’abord comment le poète exprime un amour fait de souffrances, puis de quelle manière représenté cet amour plutôt manipulateur.
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Dans ce sonnet, l’auteur nous fait part de l’origine faite de souffrances de son amour pour sa Dame, une impression que l’on retrouve dans les vers à travers l’énonciation et sa destinataire. On repère la présence de l’énonciation premièrement grâce à certains indices spatio-temporels, « maintenant », (vers 2), un adverbe de temps nous indiquant le ressenti présent et permanent de son amour pour Hélène. L’énonciation est également repérable grâce à l’utilisation des personnes et elle est particulièrement présente avec la première et deuxième personne, « je, votre » (vers 1), ces pronoms nous témoignent de la présence immédiate de l’énonciation et de sa destinataire. Les pronoms « j’ai, votre », (vers 3 et 4) nous indiquent encore le lien entre l’énonciation et le destinataire. Cette tonalité élégiaque va être développée sur l’entièreté du sonnet, notamment avec plusieurs adjectifs possessifs « ma flamme ; mes pleurs » (vers 6 ), « je meurs »(vers 7) ou encore « Ma Dame » (vers 9). Enfin, l’énonciation est exprimée à travers des sentiments et émotions comme la certitude du poète que sa Dame devrait être sienne et que sa souffrance stopperait, «je meurs » (vers 7), une proposition subordonnée relative complétant l’antécédent mal, nous indique que sa souffrance devient trop grande et a besoin de plus de la part de la Dame, et la menace de la mort du poète ajoute plus de pression sur la Dame. On comprend ainsi qu’à travers l’énonciation et sa destinataire, le poète nous fait part de son ressenti face à cet amour douloureux, une opposition entre deux sentiments bien différents que l’on retrouve tout au long du sonnet.
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