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Jacques le Fataliste

Cours : Jacques le Fataliste. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Avril 2019  •  Cours  •  706 Mots (3 Pages)  •  678 Vues

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Ce passage est étonnant car il commence par mettre en avant les attentes du lecteur avant de poser un cadre. c’est un roman qui commence par une question de lecteur. C’est comme si le roman commençait par une interrogation sur la nature de l’oeuvre. Dès lors, de fausses réponses découlent « Ils se sont rencontrés par hasard ». Toutes ces questions font du lecteur un partenaire de la narration. On peut dire que la narration s’enraye directement car cela devient une scène de théâtre comme si le roman se réduisait à des voix (Exemple : didascalies…). Ce début semble enlever toute possibilité de construire un cadre. Mais en vérité, c’est un subterfuge pour le faire commencer, l’enrayent de la suite des évènements romanesques est comme même l’occasion d’un début de récit par le dialogue car Jacques raconte « C’est que (…) », le présent de narration enlève toute profondeur temporelle qui pourrait s’inscrire. Il y a une fusion entre passé et présent. Ce qui donc permet au maître de continuer le récit, le dialogue, le récit se fait donc à deux. Le récit va sans cesse être interrompu, bifurqué « Sans ce coupe-feu (…) ». Au lieu d’avoir un récit, on a une conception comment l’imaginer. Quant le récit s’interrompt, c’est pour mieux réfléchir à sa construction. Cet artifice crée un certain comique et que sa modernité tient à ce que, au lieu de masquer la façon dont on écrit un récit, Diderot montre les ficelles, les moyens de ce récit. C’est un des traits de la modernité, qu’une oeuvre d’art s’interroge sur ses propres moyens. Un poème porte en fait sur la fabrication du poème. Un tableau serait un retour, un raisonnement sur les moyens que l’on utilise pour parvenir à cette fin. Un monument montre ce qui est exhibé afin de montrer les secrets de sa construction.

Diderot nous amène dans les coulisses de la création. Or, si l’on se limite à cela, on manquerait l’interrogation philosophique de Diderot. Si le récit s’interrompt, c’est aussi pour sonder le lien qu’il y a entre les actions, entre celles que l’on vit et celles que l’on raconte en tant que narrateur. Jacques, le fataliste, prétend que les aventures « se tiennent ni plus et moins que les chenaux d’une gourmette » comme dirait l’extrait, il y a donc une certaine nécessité qui relie les évènements et Jacques, le fataliste, propose cette image ainsi que celle d’un grand rouleau.

Le personnage énonce une pensée fataliste, c’est à dire que les aventures sont déjà écrites quelque part là haut, avant même qu’ils les vivent. Ceci contraste avec la prise du parole de narrateur. Pourquoi ce contraste ? Entre un narrateur qui écrit l’histoire et un personnage qui pense qu’elle est écrite tout là haut. Les possibilités narratives (fantaisie du narrateur ou lucidité du tout là haut) souligne le côté arbitraire de la narration. Il y a une contradiction de alogiques narratives. Il y a donc deux fins possibles dans l’intrigue.

Un critique comme Kempf dans « Diderot et le roman » a eu cette formule pour décrire les sentiments que l’on a « Le dialogue, la conscience du narrateur entretiennent une mobilité qui empêche le lecteur de s’assoupir au plus moelleux de l’évènement ». Cette image rend compte d’un refus de Diderot de faire correspondre une suite narrative avec une logique fataliste

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