Introduction et plan la tragédie dans Thérèse Raquin

Le thème des amants maudits est récurrent dans la littérature. De tout temps et tout lieu, ces êtres perpétuellement damnés ont bercé les passions de leur contemporains. Pourtant ne nous méprenons pas, s’ils sont tous craints, d’une certaine façon, au vue de la force et de la puissance d’un amour souvent corrosif, on retrouve deux types de couples où la fatalité s’est entreposée. D’un côté, les valeureux jeunes gens, beaux et forts, adulés pour leur courage, adulation dans laquelle subsistent une tendre nostalgie de la galanterie médiévale, ces personnages sont séparés par les conventions qui régissent leur temps, par leur entourage et surtout par le devoir. Ces couples mythiques tél Chimène et Rogrigue où Roméo et Juliet sont restés dans l’imagination collective comme le symbole de l’amour pur. De l’autre côté, se cachent une face plus sombre de l’amour, c’est une passion destructrice qui guident les personnages, amour honteux pour Phedre, amour vengeur pour Julien Saurel, amour inconvensionel pour Bérénice.

Ces histoires condamnées sont aussi très représentées dans la littérature. Pourtant à aucune époque, l’auteur a vraiment cherché à démontrer les mécaniques du crime passionnel, à explorer les caractères, les pulsions et les désirs des assassins, préférant souvent se focaliser sur la beauté de l’histoire, des dialogues et sur la construction des personnages. Bien sur quoi de plus abouti que le naturalisme pour se prêter à cette analyse, à cette description planifiée qui nous expose le plan, la date, l’heure et le lieu. Nous ne nous étonnons donc pas que Thérèse Raquin soit apparu à cette époque si propice à la science. Roman noir et brutal, Emile Zola nous livre l’histoire de Thérèse et Laurent, amants avide, qui pour vivre pleinement leurs passions s’abandonne au crime suprême, il décident de noyer le frêle Camille, maris et cousin de Thérèse à la constitution fragile. C’est un succès, mais lorsque leur amour doit éclater, plus fort et heureux qu’avant, il finit par s’éteindre. Les amants en viennent à se haïr puis se détruire. Dans cette scène finale au allure de pièce tragique, nous assistons à la mort des deux meurtriers qui se suicident mutuellement.

Ainsi , nous pouvons nous demander en quoi cette fin de roman réaliste qui fait assister à la mort des deux amants transformés peut être assimilée à une tragédie classique.

Dans ce commentaire, nous attesterons des caractéristiques naturalismes de cette fin qui se prêtent aisément à la tragédie classique et qui voit l’humanité de Thérèse et Laurent se dérégler.

La fin de Thérèse Raquin a les caractéristiques du roman naturaliste

1) C’est un texte très précis et descriptif

a) imparfaits de description, d’habitude ( « parlait ») ( « avait l’habitude »)

b) localisation temporelle ( toute la nuit, pendant onze heure)

2) La visée scientifique est importante

champs lexical du corps ( « cicatrice », « bouche », « cou », « dent »)

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