Incipit: dernier jour d'un condamné, V. Hugo.
Commentaire de texte : Incipit: dernier jour d'un condamné, V. Hugo.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar arielle499 • 31 Mars 2016 • Commentaire de texte • 1 164 Mots (5 Pages) • 4 675 Vues
Hugo : Le dernier jour d’un condamné
Présentation : Le roman de Victor Hugo s’inscrit dans le grand mouvement de critique des institutions judiciaires, tel que l’ont instauré les lumières. Prolongeant la réflexion du juriste Beccaria, qui fut au XVIIIe le seul à dénoncer la peine de mort, Hugo entame ici un réquisitoire qui lui valut de nombreuses critiques aux XVIIIe et au XXe l’éloge de Robert Badinter.
Lecture
Introduction : Lorsque V. Hugo publie son deuxième roman, le dernier jour d’un condamné, il n’a pas encore la célébrité que lui donneront le théâtre, la poésie et son immense roman, les Misérables. Néanmoins l’écrivain est déjà un homme politique, pour l’instant fervent royaliste il s’est cependant fait remarquer par une ode à la gloire Napoléon. Littérairement il fait preuve d’un désir de changement, il définit le drame romantique dans la préface de Cromwell et devient le chef de fil du romantisme. Ce roman, de par sa forme et son thème, va valoir à H de nombreuses critiques qui lui feront rédiger trois préfaces, une pour chaque édition. Cet ouvrage relate sous la forme d’un monologue intérieur inséré dans un journal intime fictif, les pensées d’un condamné. Nous en sommes au début du roman, l’incipit insiste sur la solitude d’un homme qu’une seule idée accompagne ; la mort.
Comment Hugo nous introduit-il dans l’univers du condamné ?
Nous étudierons d’abord l’originalité de cet incipit, puis nous mettrons en relief la façon dont les sentiments du condamné sont évoqués.
Axe1 : L’originalité de l’incipit : a)Fonction informative b)Incipit brutal c)Modernité.
Tout d’abord a)fonction informative :
- « Les fers », « captif », « grille de la cellule » =champ lexical prison+ « Bicêtre » = indications spatiales.
- « Voilà cinq semaine », « autrefois », « maintenant » = indications temporelles= fracture dans la linéarité du temps.
- « Condamné à mort » = phrase exclamative de départ= thème.
Peu de renseignement (milieu social, métier, vie antérieur, motifs condamnation) = « Ce n’est pas la défense de tel criminel c’est la plaidoiries générale et permanente pour tous les accusés. » = principe abolitionniste lui même.
- « Condamné » = participe passé masculin= homme+ esprit « jeune » = jeune+ sait écrire= bonne éducation.
Ensuite b)brutalité du début :
- « Condamné à mort » = exclamative brève= surprend= nous plonger dans violence concrète de la peine de mort.
- « J’habite », « semble » = verbes présent+ in medias reis= plus violent, mieux faire comprendre souffrance du condamné. Cette brutalité choque bienséance.
Enfin c)début de roman moderne pour l’époque :
- « je » = 1ere personne+ monologue intérieur+ journal intime fictif= original au XXe, « autopsie intellectuelle d’un condamné ».
- « dalle suante », « lumière pâle de sa lampe » = sa vision hallucinée= point de vue interne= réalité à travers filtre de sa pensée =(comme) cinéma subjectif.
- « Condamné à mort » = phrase courte= moderne+ phrases hachées « Une horrible, une sanglante, une implacable idée » = rythme ternaire+ gradation = amplifie expression des sentiments et relève de l’esthétique du cri.
Ainsi l’incipit donne-t-il des informations nécessaires à la compréhension mais choqua les critiques par brutalité et la modernité de son écriture. On lui reprocha aussi de faire la part trop belle aux sentiments du condamné.
Axe2 : Sentiment condamné : a)Lyrisme b)Pathétique c)Idée obsessionnelle.
Tout d’abord a)lyrisme :
- « je » = 1ere personne + « mon imagination », « mon esprit » = pouvoir d’évocation lyrique, permet au lecteur de s’identifier au personnage.
- Deuxième paragraphe=le plus long+ retour dans le passé+ contraste avec les autres= illustre richesse âme qui à pas toujours souffert.
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