Incipit de l'Etranger d'Albert Camus
Commentaire de texte : Incipit de l'Etranger d'Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LMB2000 • 17 Avril 2017 • Commentaire de texte • 1 327 Mots (6 Pages) • 2 016 Vues
L’étranger (incipit)
Intro :
L’incipit a une fonction de présentation des personnages, du contexte, et des problèmes du roman afin de créer un horizon d’attente. L’incipit de l’Etranger semble être original car il ne semble pas remplir totalement son rôle. La première personne pose un héro énigmatique et problématique car il nous met à distance. Le début de ce roman ne met donc pas le lecteur en confiance.
Problématique : En quoi cet incipit est-il dérangeant ?
Plan :
- Une narration déconcertante
- Enonciation problématique
- Rupture avec les codes traditionnels du roman
- Absence de mise en perspective
- Un « héros » étrange
- Un personnage indifférent
- Une logique déconcertante
- Un homme de sensation
- Reflet des enjeux de l’œuvre
- Culpabilité très présente (pb de jugement)
- Régie par des codes et des conventions
- Existence « mécanique »
- Réflexion sur le langage
- Conclusion
Plan détaillé :
I-1) Enonciation problématique
- Présent d’énonciation marqué par des marqueurs temporels comme un journal intime avec « je » et la modélisation « aujourd’hui (l.1) » et « hier (l.1) ». On a pas d’émotions juste un compte rendu où personne ne se livre
- Aucune réponse ou présentation. Qui parle ? A qui ? Pourquoi ?
- Pas un récit rétrospectif. Confusion des temps au début, moment exact de l’action est flou. Marqueurs temporels qui brouillent l’esprit.
- Style laconique. Impression d’une parole orale avec des phrases brèves comme le télégramme.
« Il faisait très chaud (l.13) » voir nominale « Toujours à cause de l’habitude (l.40) » avec un voca simple. Impression d’un énoncé factuel, sans lien avec des asyndètes[1] et des parataxes[2].
« L’asile […] à pied (l.23) »
I-2) Rupture avec les codes traditionnels du roman
- Aucune description physique. On parle de Céleste sans préciser qui c’est ou son rôle de l’histoire ? même problème pour Emmanuel et le patron. Mais du coup on oublie le héros principal à force d’essayer de deviner qui sont les autres…
- Pas d’introduction dans l’espace-temps. 1ère personne= point de vue interne mais pas d’implicat° personnelle. Donc lecteur peut croire à un point de vue externe.
L.37. Pas d’indication sur si ça lui faisait de la peine.
- Evènements rapportés semblent gratuit, pour lui-même. « Le concierge a parlé (l.25) ». Mais on ne sait pas de quoi. Donc ça ne nous sert à rien.
I-3) Absence de mise en perspective
- Pas d’éléments mis plus en valeur qu’un autre. Meursault vit dans l’immédiateté. Le lecteur n’a aucun moyen de hiérarchiser
- Espace-temps très étroit comme les enfants : aujdr, demain, hier, hier. Rapport temps problématique.
- Tt est mis sur le même ton. « Maman est morte (l.1) » = « j’ai mangé au restaurant (l.13) ».
- Phrases longues qui détaillent des éléments prosaïques. Ds un incipit tradi, trajet en bus= occasion de se souvenir. Répétition de « 2h (l.5/ 13) » alors que c’est sans importance.
II-1) Un personnage indifférent
- Enterrement est envisagé comme une contrainte, aucune trace de chagrin, « une affaire classée (l.12) », « une allure plus officielle (l.12) ».
- Date semble plus le préoccuper et évènement envisagé d’un point de vue pratique, « pris l’autobus (l.13) ». Planning L.5. Envisage par notion temporelle l’aspect pratique du RDV
- Pas de changement d’habitude, « chez Céleste comme d’habitude (l.14) ». L6/7, envisagé comme une bonne raison de ne pas aller au travail. Juste un contretemps dans l’emploi du temps.
- Aucune évocation de sentiments alors que c’est un évènement dramatique.
- Du vivant de sa mère, elle était aussi une contrainte, « me prenait mon dimanche […] de route (l.41/42) »
- S’attarde sur la description de l’asile mais Meursault ne veut rien avoir à faire avec la vie de sa mère à l’asile.
- Décalage se renforce quand les personnes autour ont de la compassion pour lui, « avaient tous beaucoup […] moi (l.14) » mais il met directement fin à l’échange avec « parti (l.15) »
- « Comment la retirer (l.28) », directeur veut la réconforter mais juste pour effet de le mettre mal à l’aise. N’envisage pas cela comme un geste symbolique de pure compassion.
- « Dit oui […] à parler (l.22) », absence totale d’échange. Refait la même chose au directeur, « oui, Monsieur le directeur (l.33) ». Vb introducteur de parole neutre : « j’ai dit (l.33) ».
II-2) Une logique déconcertante
- Côté autiste qui se raccroche à une logique méthodique, « c’est un […] pas morte (l.11) ». Esprit trop droite quoi qu’il arrive.
- Phrase laconique, « oui ». Il réagit toujours de la même façon. C’est un être conditionné sans fantaisie et désincarné.
- « Pour cela (l.) » et « à cause de l’habitude (l.) ». Plus il parle et moins on le comprend.
II-3) Un homme de sensation
- Esprit et cœur sont absent. Meursault est plus dans les sensations. Sensations olfactives : « odeur d’essence (l.19) » et sensations physiques : « très chaud (l.13) ».
- Accumulation d’évènement de « l’asile […] tout de suite (l.23/24) ». Phrase traduit l’essoufflement et une fin en chute, « je me suis assoupi (l.20) » c’est un sens passif. Son coprs= réaction physique aux éléments.
- « Quand je suis parti […] étourdi (l.15/16) », il ne retient que cela, le pk il est fatigué.
III-1) Culpabilité très présente
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