Incipit Petit Pays
Fiche : Incipit Petit Pays. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar loizomouche • 15 Mars 2019 • Fiche • 1 132 Mots (5 Pages) • 2 108 Vues
Petit Pays – Gaël Faye
Incipit : « Il m'obsède ce retour » → « fond du jardin »
I- Un ailleurs issu du passé
A. La recréation idéalisée du passé
Le pays natal n'est pas nommé mais le narrateur le décrit par certains détails qui prennent ici beaucoup d'importance.
Le lecteur devine « un pays lointain », « mon quartier », « où l'on vit pieds nus », « la pluie tropicale », « on y trouve des crocodiles » et « des manguiers »
+ environnement correspondant au cadre d'une époque associée au bonheur : « heureux », de « la famille » avec « Papa », « Maman » et des amis « mes amis » et « les copains ».
= les éléments apportés à la description plantent le cadre imprécis d'un décor perçu par le regard du narrateur qui fait appel à ses souvenirs d'enfants
B. L'appréhension du retour comme élément générateur de suspense
Le narrateur évoque un espace intermédiaire entre le passé et le présent
- antithèse « la nuit en rêve, le jour en songe »
- champ lexical du tourment « Il m'obsède ce retour » + « depuis 20 ans je reviens »
+ « je le repousse ce retour, indéfiniment »
= il associe cette temporalité intérieure à un sentiment de crainte « une peur »
+ « des marques »
= Le souvenir du passé transporte avec lui la peur du retour. Le narrateur semble pétrifié à l'idée de devoir retourner un jour dans son pays natal ce qui attise la curiosité du lecteur
C. La mise en place du héros
Le narrateur expose sa volonté d'en finir avec ses peurs du passé
- « Je dois y retourner » = phrase courte qui marque une rupture syntaxique → le narrateur montre sa détermination à affronter le passé
+ « en avoir le coeur net » + « solder une bonne fois pour toutes cette histoire qui me hante » + « refermer la porte derrière moi, pour toujours »
= insistance qui montre l'intensité de l'acte à poser, de l'effort que le narrateur s'impose à lui-même
- nécessité du choix + recentrement du personnage sur lui-même : Ana, sa seule confidente ne répond pas au téléphone alors qu'il veut « lui raconter, lui dire »
= le narrateur se retrouve seul face à lui-même avec une décision cruciale à prendre. Il prend alors, aux yeux du lecteur, l'étoffe d'un héros dont on voudrait vérifier les promesses
II- Le paradoxe de la vie ici et maintenant
A. L'inscription dans le présent et le sentiment d'enfermement du narrateur
La vie européenne est décrite à travers la sensation d'enfermement ressentie par le narrateur
- allitérations en /gr/ et /cr/ : « crachin », « gris »...
- métaphore : « le ciel est bas »
- autoportrait contrasté : d'un côté l'aspect vestimentaire valorisant « chemise », « chaussures cirées et brillantes » ≠ image transmise par le miroir « reflet décevant » + « le corps emmailloté », « je respire mal. J'élargis le col de ma chemise »
- description d'un décor urbain dont la seule couleur mentionnée est le « gris » → « centre commercial », « lignes de chemin de fer », « une gare », « un bar », « le petit parc coincé »
= à travers la description de son quotidien et de son milieu auxquels il ne parvient pas à s'adapter, le narrateur montre qu'il se sent cloîtré et qu'il ne supporte pas l'image qu'il renvoie de lui-même
B. Le déracinement comme marqueur d'errance
Le déracinement vécu par le narrateur le propulse dans une vie mise entre parenthèses
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