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Horace

Analyse sectorielle : Horace. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Février 2022  •  Analyse sectorielle  •  2 046 Mots (9 Pages)  •  340 Vues

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1/ Dans la 1ère partie de la scène (jusqu’à « … aux intérêts de Rome. »), Corneille fait ressortir le conflit qui

oppose une Camille désespérée à son frère Horace, meurtrier de son amant. Ce 1er conflit est personnel : il oppose

un frère et une sœur et met en scène le chagrin de Camille, son amour pour Curiace.

La scène et le conflit s’ouvrent sur une 1ère réplique d’H qui manifeste une autorité impérieuse sur sa sœur

Corneille ouvre la scène sur sa parole qui s’impose à Camille

Toute la 1ère réplique — de 5 vers contre plus du double pour la tirade de C — compense la disproportion de la

arole favorable à C par l’expression d’une autorité sans appel : H ordonne à de multiples reprises et que ce ne sont

pas des ordres (cf impératifs à l’attaque du vers ou à la césure, usage du verbe « devoir », construction « que » +

subjuctif), il profère des interdictions (impératif inclus dans une structure négative)

+ une seule phrase construite par accumulation, par ajouts successifs d’ordres

H exige de sa sœur qu’elle se nie elle-même cf l’expression de la négation par la modalité négative mais aussi par

le vocabulaire « moins » « Bannis », qu’elle contraigne ses sentiments comme l’indique la correspondance entre

les adverbes monosyllabiques dans le parallélisme du vers 1 « moins/mieux », la métaphore des « flammes »

« étouffées » (v2) ce dernier terme se trouvant à rime suivant les « soupirs » (C doit étouffer les flammes de son

amour mais aussi ses soupirs de douleur, son deuil)

elle doit se renier dans ce qu’elle a de plus précieux, son amour pour Curiace qu’H vient de tuer. Camille est en

effet placée du côté de la passion amoureuse comme en témoigne le parallélisme de construction du 1 er vers et le

champ lexical de l’amour « passion, désir, soupirs » (les soupirs renvoient ici à l’amour mais aussi au malheur

qu’elle éprouve d’avoir perdu Curiace) et la métaphore des « flammes ». Coreneille met ces termes en réseau, il

les relie soit par la rime, soit par les sonorités, soit par leur position dans le vers

seul Horace — c’est-à-dire Rome — compte comme l’indique le 2ème hémstiche du vers 4 et le vers 5 où le

balancement entre 1ère et 2ème personne du singulier : Camille doit s’effacer devant Horace

Mais la tirade de réponse que fait Camille fait ressortir l’image d’une femme révoltée, qui refuse de se soumettre à

l’autorité de son frère

- le conflit violent qui les oppose est marqué par l’usage du registre polémique : Corneille souligne la violence

verbale par l’intensité du vocabulaire et les nombreuses hyperboles

- cf la tirade qui s’ouvre sur l’apostrophe « barbare » extrêmement violente dans le contexte puisque Camille

l’utilise à destination de son romain de frère alors qu’étymologiquement le barbare est justement celui qui est

étranger, qui n’est pas romain

- mais le terme « barbare » est polysémique, il désigne l’étranger mais aussi celui qui se montre brutal et la tirade

joue sur ses différents sens

- Camille file le champ lexical de la brutalité pour qualifier son frère : vers 15 elle utilise une périphrase

métaphorique qui souligne la sauvagerie d’H sur tout un hémistiche « Tigre altéré de sang » (Horace est du côté

du « sang » à la césure et en face, en opposition, Camille est du côté d’un autre liquide « les larmes » à la rime) et

achève sa tirade sur le terme « brutalité » qu’elle fait rimer avec « lâcheté » et qui est renforcé par l’exclamation

- cette brutalité du frère est associé à son souci de gloire, à son orgueil démesuré, son hubris comme le montrent le

vers 17 qui est construit tel une montée vers le mot « exploits » par un jeu sur l’ordre des mots et le vers 22 qui

entrent en antithèse avec le verbe « tomber » et « souiller »

- face à cette brutalité orgueilleuse, Camille se présente dans toute sa rage et sa révolte : comme lui, elle

commence par des impératifs « Donne-moi... », « Rends-moi... », « laisse agir... » et refuse la passivité comme

l’indiquent les vers qu’elle consacrent à se définir elle-même, sa colère, son désir de vengeance :

- tout part de son amour extême pour Curiace et de l’expression du désespoir de l’avoir perdu au vers 8 qui

souligne le nom du bien-aimé par la diérèse. À partir de là s’établit une alternance entre amour endeuillé et désir

de vengeance, entre cause et conséquence réparties au même vers 8 entre les deux hémistiches. Cette alternance

entre expression de la perte et désir de vengeance fait écho à celle qui fait passer de l’amour au désespoir :

antithèse au vers 9 « Ma joie et mes douleurs » et double antithèse entre les deux hémistiches du vers 10

( « adorais vivant » à l’imparfait s’oppose à « pleure mort » au présent)

suite à l’expression de ce désespoir le vers 11 constitue un tournant dans la tirade qui fait passer Camille du côté

de la fureur envers son frère à qui elle s’adresse nettement à présent et qu’elle poursuit de menaces. Le

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