Fiche de lecture Fleurs du Mal
Fiche de lecture : Fiche de lecture Fleurs du Mal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sosofrancais • 1 Juin 2016 • Fiche de lecture • 1 291 Mots (6 Pages) • 1 528 Vues
Les différents sens du titre
Avant de trouver le titre final qu’est Les Fleurs du Mal, deux autres titres ont été attribués au recueil. Tout d’abord, en 1845, il eut Les Lesbiennes qui font référence à Sapho, une poétesse grecque qui enseignait les arts à des jeunes filles sur l’île Lesbos dans la mer Egée. Ce terme renvoie à son amour pour les femmes et à la glorification de celui-ci dans ses poèmes. L’homosexualité féminine ayant été rejetée dès l’Antiquité, le mot « lesbienne » a rapidement eu une connotation négative et a été utilisé pour désigner une femme de mauvaise vie. Les Lesbiennes aurait était un choix de titre scandaleux, à l’image de ce que désirait Baudelaire. Puis, en 1848, il eut Les Limbes, qui est le lieu où se retrouvent les âmes de ceux qui ont vécu avant la rédemption du Christ, ainsi que celles des enfants non baptisés. Ce titre reflète l’ambition de Baudelaire de retracer l’histoire des agitations spirituelles et sociales de son époque car au XIXème siècle ce terme renvoie au socialisme (période de misère industrielle avant l’avènement espéré d’une société juste et parfaite). En outre, Les Limbes montre son ambition poétique de faire preuve de modernité et de surprise. Enfin, Les Fleurs du Mal est apparut en 1857. Ce titre provocateur, ayant pour volonté de choquer, est un projet poétique de l’auteur, celui d’extraire la beauté du mal. Par ailleurs, on remarque l’oxymore entre « fleurs » et « mal », qui sont deux termes auquel on n’associe guère, deux mots antipodes. Les fleurs sont toujours considérées comme belles; ici, ce sujet classique et romantique est détourné pour servir, représenter et incarner le mal, ce qui révèle une autre réalité au-delà des stéréotypes

de la vision populaire. Le mal embrasse toutes les formes de souffrance et de misère. Au sein du recueil, plusieurs maux se superposent: le mal social avec ses êtres déchus, le mal mal avec le sadisme et le gout du crime, le mal physique et psychique qui montre la souffrance et le mal métaphysique qui est celui de l’âme angoissée. La préposition « du » indique l’appartenance mais également l’origine. Ce choix de titre vise à montrer la beauté que possède le mal.
Étudier la table des matières
Ce recueil est composé de six sections et d’un poème préliminaire, Au Lecteur, qui explique son
travail au public. Au Lecteur est comme un pacte de lecture qui montre que les hommes se trouvent dans une déchéance (misère, sottise, lâcheté, ennui et mal). Ils peuvent néanmoins un sortir grâce à leur fraternité, une fraternité de damnés, de victimes. Les sections devient alors des étapes du voyage envers la déchéance.
La première d’entre elles s’intitule Spleen et Idéal et se compose de quatre-vingt-cinq poèmes, il s’agit de la section la plus longue du recueil. On perçoit la déchirure du poète qui n’arrive pas à tendre vers une aspiration, soit celle du Spleen, qui est l’ennui et l’angoisse ou celle de l’Idéal. Le mot « spleen » provient de l’anglais qui vient du grec ‘splen’ qui désigne la rate. Les Grecs, dont Hippocrate, pensaient que le corps humain était composé des quatre éléments fondamentaux logés en équilibre dans les différentes parties du corps; c’est ce que l’on appelle la théorie des humeurs. Il y a quatre humeurs: le sang, la bille jaune et la bille noire. Si l’une se déséquilibre, la santé est menacée. Alors lorsque la bile noire se déverse dans le corps, elle provoque un état de mélancolie; d’où le spleen. Par extension, pour l’auteur, le terme désigne aussi les sentiments d’enlisement, de lassitude, de médiocrité, d’ennui, de détresse... Cette première partie désigne la misère et la grandeur de l’homme qui mène un combat terrant en vain. Baudelaire dit: « Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan ». L’auteur se retrouve condamné à vivre ces deux forces contradictoires et opposées en livrant une réflexion sur la poésie
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