Fiche d'Elévation de Baudelaire
Fiche : Fiche d'Elévation de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tanouir Amr • 23 Avril 2018 • Fiche • 1 315 Mots (6 Pages) • 964 Vues
ELEVATION
Introduction
Annonce du plan
Après avoir étudié comment le mouvement d’élévation progressif est rendu dans ce poème (I) nous verrons que le poète tend à quitter le monde du bas, symbole du spleen, pour s’élever vers les cimes de l‘Idéal (II) grâce au pouvoir libérateur de la poésie (III).
I-
A) Le mouvement est omniprésent dans ce poème.
- de nombreux verbes de mouvement : « meus », « se pâme », « sillonne » (v. 5 à 7), « Envole-toi », « Va » (v. 9-10), « s’élancer » (v. 16).
- l’énumération de lieux au premier quatrain : « Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées / Des montagnes, des bois, des nuages, des mers / Par delà le soleil, par-delà les éthers / Par delà les confins des sphères étoilées » (v. 1 à 4).
- accumulation renforcée par adverbes de lieux présent tt au long du poème :: « Au-dessus » (v. 1), « Par-delà » (v. 3-4), « dans » (v. 6 et 10), « loin de » (v. 9), « derrière » (v. 13), « vers » (v. 16 et 18), « sur » (v. 19). Ils soulignent mouvement progressif.
- Continuité du mouvement marque par une syntaxe 2 premier quatrain et 2 dernier composé que d'une seul phrase (3phrases en tout) = illusion mvm continue sans interruption
B) Mouvement présent = mvm d'élevation
- riche champ lexical de la hauteur et de l’envol : « Au-dessus » (v. 1), « nuages », « soleil », « éthers », « sphères étoilées » (v. 2 à 4), « Envole-toi », « dans l’air supérieur » (v. 9-10), « aile vigoureuse », « s’élancer » (v. 15-16), « alouettes », « cieux », « essor », « plane » (v. 17 à 19).
- enjambements qui amplifient le rythme des vers : ♦ « Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde/Avec une indicible et mâle volupté » (v. 7-8); ♦ « Derrière les ennuis et les vastes chagrins/Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse » (v. 13 à 14); ♦ « Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse/S’élancer vers les champs lumineux et sereins » (v. 15 à 16); ♦ « Qui plane sur la vie, et comprend sans effort/Le langage des fleurs et des choses muettes ! » (v. 19 à 20).
- le poète s’adresse directement à son esprit. Il l‘interpelle et l’exhorte à s’élever à travers l’emploi de l’impératif : « Mon esprit, tu te meus » (v. 5), « Envole-toi », « Va », « Et bois » (v. 9 à 11).
- élévation progressive de l’esprit du monde matériel et terrestre vers le monde spirituel des idées
- premier quatrain par l’opposition entre monde terrestre et céleste : « étangs », « vallées », « montagnes », « bois », « mers » // « nuages », « soleil », « éthers », « sphères étoilées » (v. 1 à 4).
Transition : Cette opposition entre monde terrestre et monde céleste symbolise une opposition entre Spleen et Idéal.
II-
A – Une opposition physique et morale
- opposition entre Spleen et Idéal dans tout le poeme
- spatiale dans le pemier quatrain mais plutôt d’ordre physique et moral dans la suite du poeme
- Baudelaire créée une série d’oppositions : ♦ Pureté/impureté : « miasmes morbides » (v. 9) // « purifier », « pure » (v. 10- 11) ♦ Lumière/ombre : « espaces limpides » (v. 12), « les champs lumineux » (v. 16) // « l’existence brumeuse » (v. 14) ♦ Bonheur/tristesse : « gaiement » (v. 7), « volupté » (v. 8), « Heureux » (v. 15), « sereins » (v. 16) // « les ennuis et les vastes chagrins » (v. 13)
- B met en valeur l’Idéal en appuyant plusieurs de ces termes par une diérèse : « pu/ri/fi/er », « su/pé/ri/eur » (v. 10), « les ci/eux » (v. 18).
B – Opposition ou rapprochement ?
- En constatant la structure embrasse des rimes on se demande si il rapproche ou oppose le Spleen et l'Ideal
- 2 mondes opposés paradoxalement rapprochés par la rime : ♦ « vallées » (v. 1) / « étoilées » (v. 4); ♦ « mers » (v. 2) / « éthers » (v. 3); ♦ « miasmes morbides » (v. 9) / « espaces limpides » (v. 12); ♦ « vastes chagrins » (v. 13) / « champs lumineux et sereins » (v. 16).
- la paronomase entre « essor » et « effort » (v. 18-19) tend à rapprocher par la sonorité deux termes plutôt éloignés sémantiquement.
Transition : Sans doute Baudelaire utilise-t-il la rime pour mieux mettre en évidence le caractère antithétique de ces deux mondes et mieux marquer leur opposition. Ou bien s’agit-il à travers la fusion des contraires d’une libération poétique ?
III-
A – Les Correspondances
La libération du poète commence avec les correspondances chères à Baudelaire.
- On note tout d’abord la présence des quatre éléments : ♦ Eau : « étangs », « mers » (v. 1-2), « nageur », « l’onde » (v. 6), « espaces limpides » (v. 12) ♦ Terre : « vallées », « montagnes », « bois » (v. 1-2), « champs » (v. 16), « fleurs » (v. 20) ♦ Air : « nuages », « éthers », « sphères étoilées » (v. 2 à 4), « l’air supérieur » (v. 10), « alouettes », « cieux » (v. 17-18) ♦ Feu : « le soleil » (v. 3), « Le feu clair » (v. 12).
- Ensuite, ces éléments et les sens se mêlent les uns aux autres à travers comparaisons, synesthésies et hypallages : ♦ « Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,/Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde /Avec une indicible et mâle volupté » (v. 6 à 8); ♦ « Et bois, comme une pure et divine liqueur,/Le feu clair qui remplit les espaces limpides » (v. 11-12); ♦ « les vastes chagrins »; 16/04/2018 Elévation, Baudelaire : analyse | commentaire composé https://commentairecompose.fr/elevation-baudelaire-analyse/ 8/14 ♦ « une aile vigoureuse »; ♦ « les champs lumineux et sereins » (v. 13 à 16); ♦ « Celui dont les pensers comme des alouettes,/Vers les cieux le matin prennent un libre essor » (v. 17-18); ♦ « Le langage des fleurs » (v. 20)
- les anaphores et les répétitions renforcent un caractère incantatoire : « Au-dessus » (v. 1), « Par delà » (v. 3-4), « Et » (v. 6, 11), « comme » (v. 6, 11, 17), « Celui qui » (v. 15, 17-19).
- les allitérations en « m », en « b, en « s » et l’assonance en « on » soulignent le style incantatoire en évoquant le murmure et le bercement des injonctions du poètes à son esprit, telles des litanies : « Au-dessus […] Des montagnes, des bois, des nuages, des mers », « soleil », « sphères » (v. 1 à 4), « Mon esprit, tu te meus », « comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,/Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde », « mâle » (v. 5 à 8), « Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides », « Et bois, comme » (v. 9, 11).
- La liberté de l’esprit du poète est suggérée par la métaphore filée de l’oiseau : « Envole-toi » (v. 9), « d’une aile vigoureuse » (v. 15), « comme des alouettes/Vers les cieux le matin prennent un libre essor » (v. 17-18).
- L’alouette, symbole de médiation entre ciel et terre, représente la volonté du poète de se libérer du monde matériel et terrestre pour s’élever vers le monde spirituel des idées, monde suprême de la poésie où l’on accède au langage de l’invisible : « et comprend sans effort/Le langage des fleurs et des choses muettes » (v. 19-20).
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