Exposé sur les représentations mythiques du Bonheur
Fiche : Exposé sur les représentations mythiques du Bonheur. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Élise Charvet • 18 Juin 2016 • Fiche • 2 064 Mots (9 Pages) • 840 Vues
Les représentations mythiques et utopiques du Bonheur
Problématique : Comment on évolué les représentations mythiques et utopiques du bonheur ?
Plan :
I – Les grands mythes fondateurs du Bonheur
A – L’âge d’Or
B – Le Jardin d’Eden
C – L’eldorado
II – L’évolution conceptuelle du bonheur.
A – Le culte du bonheur et les Lumières.
B – Le bonheur au XXe siècle
C –(Ouverture) La poursuite du bonheur, caractéristique des sociétés occidentales.
Introduction :
Le bonheur, selon une définition du dictionnaire, est un état de satisfaction complète, stable et durable. Il est un objectif de vie important pour l’Homme depuis toujours ; représenté et personnifié par toutes les civilisations et tous les peuples, ses représentations diffèrent cependant dans le fond comme dans la forme.
Comment ont évolué les représentations mythiques et utopiques du bonheur ? Il est certain que depuis l’âge d’or la vision que les hommes se font du bonheur a beaucoup évolué, le Jardin d’Eden , l’Eldorado…
Puis, par la suite, nous exposerons l’évolution conceptuelle du bonheur, à travers le bonheur des Lumières, le Bonheur au XXe siècle, jusqu’à nos jours, où la poursuite du bonheur est devenue caractéristique des sociétés occidentales.
I – Les grands mythes fondateurs du Bonheur
A – L’âge d’Or
Les êtres humains se sont toujours forgés des représentations du bonheur. Un bonheur imaginé en fonction des valeurs de l’époque, et, aujourd’hui, des choix de chacun.
Le mythe de l’âge d’Or est le premier âge de la création pour les Grecs et les Romains. Il s’agit d’un éternel printemps décrit dans divers ouvrages, tel que les Travaux et les Jours d’Hésiode. Selon les Grecs, cela correspond au règnes de Chronos et chez les Romains, à celui de Saturne.
L’âge d’Or est décrit dans Les Travaux et les Jours d’Hésiode, au VIIe siècle avant J-C, et plus récemment, dans d’autres textes tel que Le Mondain, de Voltaire, en 1736. Le premier fait référence à tous les malheurs dont sont épargnés les hommes du premier âge : « le cœur libre de soucis, à l’écart et à l’abri des peines et des misères ».
Dans le second, l’auteur n’est pas nostalgique de ce passé : « Regrettera qui veut le bon vieux temps (…) Moi je rends grâce à la nature sage, qui, pour mon bien, m’a fait naître en cet âge. »
La République de Platon, datant de 415 avant J.C., raconte que les hommes, tout comme les âges, sont d’or, d’argent ou de bronze. Il dit aussi que les hommes de bronze ou d’argent peuvent donner naissance à un homme d’or : « [il est] possible aussi que parfois d’un rejeton d’or il en naisse un qui soit d’argent et que d’un qui est d’argent, en naisse un autre qui soit d’or ».
Cette histoire est d’abord un mythe antique, mais sert aussi de propagande à Auguste avec un auteur comme Virgile. En racontant qu’il va être à l’origine d’un nouveau siècle d’or, son peuple l’aime et il réussit mieux en politique.
L’âge d’or représente le paradis pour les chrétiens, ou encore quelque chose de passé et non digne de regrets pour certains auteurs. Les représentations anciennes de ce mythe le présentent comme le paradis (notamment l’œuvre l’âge d’Or de Pierre Charles Tremoliere – 1739, exposée au musée d’Art et d’Histoire de Cholet), ou même comme le bonheur passé. Les descriptions plus récentes lui trouvent un côté moins innocent, comme sur le tableau de Matisse, Bonheur de Vivre.
Le mythe de l’âge d’or est moins considéré comme un idéal aujourd’hui que pendant les siècles précédents. Ce mythe peut-être comparé à celui du Jardin d’Eden dans la Bible.
II – L’évolution conceptuelle du bonheur.
A – Le culte du bonheur et les Lumières.
En affirmant le droit au bonheur pour tous, le XVIIIe siècle, appelé siècle des Lumières, constitue une véritable rupture. Foin des ténèbres du passé, des dogmes et des superstitions, les penseurs s’attachent à concevoir une nouvelle vision du monde. Une nouvelle foi en l’intelligence et la raison humaine vient remplacer l’austère morale chrétienne et conforte l’idée que le bonheur est possible ici-bas, qu’il soit personnel ou collectif.
Mais justement, de quoi ce bonheur est-il fait ? Comment le définir ?
Entre les libertins qui plaident pour une quête individualiste des plaisirs de l’esprit et de la chair, ceux qui veulent construire un monde meilleur fait de vertu librement consentie, les stoïciens, comme Montesquieu, qui conseillent d’adapter ses désirs à ses capacités, les sceptiques qui s’interrogent, chacun prépose sa ou ses voies vers le bonheur. « La grande affaire et la seule qu’on doive vivre, c’est vivre heureux », proclame Voltaire.
Toute l’œuvre de Jean Jacques Rousseau (1712-1778) – l’un des plus grands philisophes de l’époque – constitue une réflexion sur le bonheur. S’il n’y eut pas homme plus malheureux sur Terre, amoureux éconduit, père et mari défaillant, moqué par ses concitoyens, se sentant persécuté et incapable de vivre au milieu des hommes, Rousseau a justement une très haute idée du bonheur. Pour lui, la société a perverti les humains et l’homme est devenu malheureux lorsqu’il a perdu l’état de nature. Voici de retour le mythe de l’âge d’or et celui du « bon sauvage ».
Dans Julie ou la Nouvelle Héloïse, Rousseau dresse le portrait d’une société idéale de gens simples, vertueux, libres et unis par une mutuelle bienveillance. Dans Emile ou De l’éducation et dans Du Contrat Social, il propose une réforme de l’éducation et de la société. Pour atteindre ce bonheur collectif, il faut mettre fin aux privilèges, à la tyrannie du prince. La tolérance, la liberté, les droits naturels doivent fonder un nouveau « contrat social ». Ses idées auront une profonde influence dans les siècles suivants.
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