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Explication Therese Desqueyroux Chapitre 1

Fiche de lecture : Explication Therese Desqueyroux Chapitre 1. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Janvier 2016  •  Fiche de lecture  •  1 791 Mots (8 Pages)  •  5 438 Vues

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Explication : Thérèse Desqueyroux, Ch.1

Introduction

- François Mauriac est un romancier du début de XXe siècle fortement influencé par le Jansénisme. Dans ses oeuvres (Le Noeud de vipères, Génitrix…), il se montre un remarquable analyste des passions humaines et pourfendeur de la bourgeoisie provinciale. Thérèse Desqueyroux, écrit en 1927 a pour héroïne une jeune femme, étouffée par le poids des conventions bourgeoises, du mariage et de la maternité qui a tenté d’empoisonner son mari.

Le passage étudié est l’incipit du roman, dans lequel nous découvrons Thérèse qui, sortant du palais de justice avec son avocat, retrouve son père M. Larroque.

- (Lecture)

- Nous nous demanderons en quoi cet incipit est original dans la présentation de l’intrigue et du personnage.

- (Annonce du plan)

1. Une intrigue mystérieuse

Le lecteur est d’abord confronté à :

1.1 Un cadre judiciaire perturbant

- Le roman débute dans un univers judiciaire. Le champ lexical de la justice est présent : « avocat » et « palais de justice » (l. 1), « déposition » (l. 36). Effet de suspense. Curiosité.

- Dès la première phrase, le lecteur est plongé dans l'action du roman, comme s'il connaissait déjà les protagonistes : Thérèse Desqueyroux est immédiatement nommée et « l’avocat » est déterminé par l’article défini « l’ » (l. 1). Perturbant car on ne sait pas en réalité ce qu’il s’est passé avant.

- L’avocat proclame avec enthousiasme (« cria » l. 4) le « non-lieu » décidé par la cour (décision d’abandonner les poursuites face à une justification ou une insuffisance de preuve). On semble à la fois à la fin et au début de quelque chose .On comprend que le verdict du procès n’est pas un aboutissement mais bien le point de départ de l’histoire : nous sommes dans un début in medias res (= l’action a déjà commencé) qui pousse la curiosité.

Ce cadre judiciaire s’accompagne d’ :

1.2 Une atmosphère de mystère

- A la sortie du palais, Thérèse cherche à fuir les journalistes : « Elle avait peur d'être attendue, hésitait à sortir » (l. 3), et attend le signal de Duros qui lui dit : « Vous pouvez sortir, il n’y a personne » (l. 6),

Larroque les attend le « col relevé » (l. 4) pour se cacher, et l’avocat « répondait à mi-voix, comme s’ils eussent été épiés » (l. 9),

- Le visage de Thérèse est connu, elle doit aussi fuir le public : «… couloir dérobé », la voiture l’attend « en dehors de la ville, pour ne pas attirer l'attention » (l 24-25). Le groupe évite la foule : « on peut suivre les rues les plus désertes de la sous-préfecture » (discours indirect libre, l. 28-29), « le crépuscule […] empêchait que les hommes la reconnussent » (l. 35).

- Mystère renforcé par un registre dramatique : tristesse du paysage : champ lexical de la pluie et de la boue.

Enfin, ce qui trouble ce sont :

1.3Des voix brouillées

- On ne sait pas toujours qui parle : « La déposition…ordonnance »

- Mélange de discours : récit, discours direct, discours narrativisé (« son père l’avait fait attendre… »)

(Transition : En parallèle, le portrait  de Thérèse  va apparaître en creux)

2. Le portrait en creux de Thérèse

2.1 Un point de vue interne

- Le narrateur utilise en effet la focalisation interne de Thérèse. Donc Le lecteur a accès aux pensées de Thérèse et de ce fait les informations dont il dispose sont volontairement réduites à ce  qu’elle perçoit: « un homme, dont le col était relevé, se détacha d’un platane ; elle reconnut son père » (l. 3-4).

- Le lecteur connaît également les sensations de Thérèse : « sentit sur sa face la brume » (l. 2), « elle entendait confusément leurs propos » (l. 9-10), « l’odeur […] était plus seulement pour elle l’odeur du soir dans la petite ville » (l. 36).

- Parmi ces sensations, importance de l’odorat et du toucher : cela semble une renaissance. Personnage qui redécouvre ces sensations, qui redécouvre le monde.

= Ainsi, dès le début du texte, le lecteur est appelé à se mettre « à la place » de Thérèse et va la suivre dans l’itinéraire qui va la ramener jusqu’à Argelouse.

2.2 Thérèse, une femme effacée…

a) dans la parole :- Elle est détachée de ce que disent les deux autres personnages, ne se sent pas concernée :«  Elle entendait CONFUSEMENT leurs propos… »/« Thérèse, moins par lassitude que pour échapper à ces paroles dont on l'étourdissait depuis des semaines, ralentit en vain sa marche » (l. 48)

- Elle parle très peu : une seule réplique au discours direct est prononcée (elle réagit au mot « victime », utilisé par l'avocat, l.20).

- Au fil du texte, sa voix s'efface : sa seconde réplique est rapportée au discours indirect : « Elle demanda où était la voiture » (l. 23-24).

b) dans le physique- Le narrateur brosse rapidement le portrait d’une femme frêle, soumise : « immobile, serrée dans son manteau, et ce blême visage qui n’exprimait rien » (23-24).

- Elle ne semble pas vivante. Elle donne l'image d'une femme qui n'éprouve rien, qui est détachée par rapport à ce qui se passe autour d'elle « Le crépuscule recouvrait Thérèse. »

En même temps,

2.3 … mise à distance par les autres personnages

- Solitude : « Il n’y a personne »/ « place déserte »/ « rues désertes » : si elle cherche à fuir, semble n’intéresser personne non plus ; est une paria dans la ville.

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