Evolution du personnage de roman
Cours : Evolution du personnage de roman. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ratza • 2 Janvier 2019 • Cours • 1 593 Mots (7 Pages) • 714 Vues
Comment le roman a-t-il évolué depuis sa création?
Le roman est né au Moyen Âge. Au XIIe siècle, le roman est écrit en vers. Roman veut alors dire écrit en langue romane (en langue vulgaire, en français), par opposition au latin, qui est la langue des érudits. Ce n’est qu’au XIVe siècle qu’apparaît le roman en prose.L'expression « mettre en roman » est utilisée, vers 1150, pour désigner des récits adaptés des textes latins, pratique alors courante.
- Tout méprisé qu'il soit, le roman exerce au XVII°s une très grande séduction sur les imaginations. Le courant précieux donne naissance à de volumineux romans à sujet pastoral, comme l'Astrée (1607-1628) d'Honoré d'Urfé, tandis que des formes brèves, tel le roman d'analyse psychologique de Mme de La Fayette la Princesse de Clèves (1678), font leur apparition à l'époque classique.
Au XVIII°s, le roman devient le véhicule des idées des philosophes (La Religieuse de Diderot ou la Nouvelle Héloïse de Rousseau) et de celle des libertins (Les liaisons dangereuses de Laclos)
Le XIX°s marque l'apogée du roman, notamment avec l'apparition du réalisme et du naturalisme. Le roman cherche à imiter le réel et développe des méthodes scientifiques, rationnelles. Les naturalistes tentent ainsi de montrer l’importance de l’influence du milieu social, de l’hérédité, d’un environnement sur un individu.
Au XX°s, la remise en cause du modernisme et de l’humanisme consécutive aux deux guerres mondiales entraîne un bouleversement du roman. Le roman devient une oeuvre dominée par l’angoisse et l’interrogation. Le nouveau roman apparaît dans les années 1950 par les éditions de Minuit, ont d’emblée marqué une rupture avec le roman traditionnel. La chronologie n’est pas respectée, le texte ne possède plus forcément une cohérence logique, le personnage est moins caractérisé.
Comment le personnage de roman a-t-il évolué au fil des siècles?
Le héros médiéval est humain, mais possède tout comme le héros antique des qualités exceptionnelles : il fait preuve de courage dans des situations de combat ainsi que dans sa manière d’affronter les épreuves de la vie : Lancelot, le roi Arthur….
Au XVII°s apparaissent différents types de héros :
-Le héros précieux : dans la première moitié du XVII°, le roman précieux est peuplé de personnages idéalisés qui vivent dans un univers raffiné et élégant. (Clélie chez Mlle de Scudéry).
- le héros comique : en réaction aux personnages du roman précieux, de nombreux romans d’aventures proposent des héros plus proches du lecteur, qui n’hésitent pas à se servir des mains et des pieds pour se sortir de situations difficiles, comme dans Le Roman comique de Scarron.
- l’héroïne vertueuse : dans la seconde moitié du siècle, le roman de Mme de Lafayette, La Princesse de Clèves, s’attache à l’analyse psychologique des personnages. Il rend compte de leurs réactions et de leurs sentiments face aux épreuves de la passion. L’héroïne triomphe des tentations et se présente donc comme un exemple de vertu (fidélité, sacrifice, sens du devoir).
- le héros du roman de formation ( roman initiatique) : personnage qui va évoluer moralement, voire même socialement au fur et à mesure de l’évolution de l’intrigue.
Au XVIII°s :
- le héros picaresque : de nombreux héros de roman sont d’origine modeste : paysan, enfant trouvé, étudiant…Leurs aventures les amènent à aller à la découverte du monde et à faire des rencontres déterminantes pour leur destin. Ex : le héros de Lesage, Gil Blas de Santillane.
- Le voyageur philosophe : le personnage porte sur le monde un regard critique qui invite à prendre ses distances avec ses préjugés. Voyageur étranger dans un pays qu’il découvre, innocent confronté à la cruauté des hommes (héros de Montesquieu, de Voltaire, de Diderot).
- le libertin cynique : le roman montre les travers d’une aristocratie corrompue et débauchée, qui a perdu ses valeurs. Les héros de Laclos sont ainsi des libertins hypocrites et cruels qui manipulent des victimes innocentes.
Au XIX°s :
- le romantique tourmenté : le héros est amoureux, mais profondément mélancolique, il est ému devant les beautés de la nature mais se sent incompris par la société. (héros de Stendhal)
- l’archétype social : avec le réalisme et le naturalisme, le personnage correspond désormais à un type social et psychologique. Il devient le symbole de la bourgeoisie ou du monde ouvrier (Maupassant, Balzac, Zola…). Le lecteur peut facilement s’identifier à lui, car il lui ressemble davantage.
Le XX°s se marque principalement par la disparition du personnage :
Le Nouveau Roman rejette la conception réaliste du personnage. Le narrateur n’est plus omniscient, le récit est à la 2° ou 3° personne ; les personnages changent d’une page à l’autre. Le personnage n’est plus au centre de l’univers romanesque : il ne doit plus captiver l’attention du lecteur. De fait, il n’est pas décrit, à peine présenté dans l’oeuvre. Le monde est représenté de manière plus incertaine, les repères habituels du lecteur sont brouillés.
Le héros et l’Anti-Heros
Le héros a longtemps désigné un personnage principal qui défend des valeurs positives (noblesse, courage, beauté...). Au milieu du XIX°s, le héros n'est plus idéalisé, il représente une humanité moyenne. Le héros est surtout le personnage qui est à l'origine de l'action, qui fait avancer l'histoire.
On peut considérer quatre types principaux d’antihéros:
• le personnage « sans qualités », l’être ordinaire vivant une vie ordinaire dans un cadre ordinaire : le personnage de Félicité dans Un coeur simple de Flaubert (personnage passif à qui il n'arrive rien, qui vit seule et qui meurt seule).
• le héros négatif, porteur de valeurs anti-héroïques et en général antisociales, mais sans qualités « héroïques » : le personnage de Jean-Baptiste Grenouille dans Le Parfum de Süskind est un être asocial, dépourvu
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