L’évolution du personnage de roman dans la société / La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette, 1678
Cours : L’évolution du personnage de roman dans la société / La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette, 1678. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Vanessa Amoh • 10 Avril 2022 • Cours • 4 792 Mots (20 Pages) • 408 Vues
Séquence 2 : L’évolution du personnage de roman dans la société
Objet d’étude : Le récit et le roman du Moyen-Âge au XXIe siècle
Partie I : Etude de l’œuvre intégral, La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette, 1678
Séance 1 : Introduction
- Définition :
Le roman est une histoire en prose raconté par l’intermédiaire d’un narrateur. A une époque et dans un cadre donné (= spatio-temporel), il met en scène des personnages en rapportant leurs actions, leurs pensées et sentiments, et leurs paroles. Il analyse ainsi leur psychologie et il tourne souvent autour d’un personnage principal (le protagoniste).
- La naissance de roman :
C’est au 12e siècle que la première forme de roman apparait, avec le roman de chevalerie. Les auteurs s’inspirent de récits tirés de l’Antiquité ou de légendes bretonnes et un auteur en particulier, Chrétien de Troyes, va vraiment développer le genre en centrant ses récits sur un chevalier qui se lance en quête d’aventures, et qui incarne des valeurs personnelles comme la fidélité, le courage, l’honnêteté… Ces romans de chevalerie sont rédigés en langues romanes et en prose, et ils mélangent le réalisme et le merveilleux. Ce roman va commencer à évoluer, et le 1er roman s’agit de La Princesse de Clèves en 1678.
- Les points de vue dans un récit :
- 1e image : externe → on n’a pas accès aux pensées des personnages ; on est extérieure à la scène
- 2e image : interne → on suit l’histoire du point de vue d’un seul personnage => ici, on n’a accès aux pensées que de l’homme
- 3e image : omniscient (= qui sait tout) → on sait tout sur l’ensemble des personnages
Attention : Le point de vue peut changer au cours d’un récit
- Entrée dans l’œuvre :
Incipit de La Princesse de Clèves
Définition : Un incipit est le début d’un roman qui sert à présenter le cadre spatio-temporel, ainsi que le ou les personnages.
3 personnages sont présentés ici :
Maitresse (Diane de Poitiers / Duchesse de Valentinois)
+
Roi (Henri II)
+
Reine
= Trio amoureux qui règne sur la cour
(+ Mademoiselle de la Marck = petite fille de la maitresse)
On peut observer que la présentation de la cour d’Henri II par Mme de Lafayette est ambivalente :
- À première vue, il s'agit d'un univers exceptionnel : la cour est dirigée par un trio important Roi-Reine-duchesse (maîtresse) qui est au centre de l'attention et permet une vie remplie de plaisirs : ‘’C'étaient tous les jours des parties de chasse et de paume, des ballets, des courses de bagues, ou de semblables divertissements’’. On nous dit aussi que ‘’La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne de Henri second’’ : le vocabulaire mélioratif (« magnificence, galanterie ») semble indiquer l'admiration du narrateur pour la cour.
De plus ces personnages semblent extraordinaires : le roi est ‘’galant et bien fait’’ et ‘’réussissait admirablement dans les exercices du corps’’ ; la reine ‘’était belle’’.
- Mais on se rend compte finalement que le narrateur n’a pas vraiment d'estime pour ce lieu et ceux qui l'occupent. À travers des procédés tels que les hyperboles ‘’magnificence, tant d'éclat, tous les jours, tous les exercices, partout’’ et les énumérations ‘’des parties de chasse, des ballets, des courses de bague’’, il sous-entend que le roi pense plus à s'amuser qu'à régner ; et qu'il est moins performant que son frère décédé : ‘’et qu'il avait pour aîné le dauphin, qui mourut à Tournon, prince que sa naissance et ses grandes qualités destinaient à remplir dignement la place du roi François premier, son père.’’ = litote. Il nous fait également comprendre que la reine n’a pas que des qualités : ‘’il semblait qu'elle souffrit sans pine l'attachement du roi pour la duchesse de Valentinois, et elle n'en témoignait aucune jalousie’’ => dissimulation/hypocrisie et que la maîtresse du roi est vulgaire : ‘’elle paraissait elle-même avec tous les ajustements que pouvait avoir mademoiselle de La Marck, sa petite-fille, qui était alors à marier.’’ D'ailleurs, il utilise deux négations + un parallélisme qui servent à mettre en valeur les sentiments du roi : ‘’elle n'en était pas moins violente, et il n'en donnait pas des témoignages moins éclatants’’ => ‘’pas moins violent’’ + ‘’pas moins éclatants’’ => suggère qu'il s'agit d'une passion excessive (répétition de ‘’moins’’)
Enfin, dès la première phrase le lecteur est averti d'emblée que ce sont les ‘’dernières années’’ du règne : on évoque donc quelque chose qui va bientôt s'achever.
=> Sous l'éloge perce donc la satire.
Séance 2 : La Princesse de Clèves et son contexte
- Rappels sur le contexte : XVIIe siècle
Louis XIV, qu’on appelle également ‘’le Roi soleil’’, a rassemblé tous les courtisans autour de lui à Versailles où la noblesse mène une vie festive. Il a fait beaucoup pour les arts, il attribuait des mécènes, mais ce qui lui déplaisait risquer de subir la censure et s’il s’agit du comportement, il les envoie à la Bastille.
- Les mouvements littéraires et culturels
(Voir livre page 182 à 187 → préciosité)
(Voir vidéo Padlet → classicisme)
- Dans La Princesse de Clèves, on retrouve des caractéristiques de ces 2 mouvements littéraires et culturels
Dans sa comédie Les Précieuses ridicules en 1659, Molière se moque du comportement et du langage de ceux qui se réclament de la Préciosité. En effet, ils ont parfois tendance à parler d’une façon qui veut plus élégante et plus imagée, certes, mais qui complique un peu le discours. Ils utilisent notamment de nombreuses périphrases.
Voici quelques exemples de périphrases précieuses. Saurez-vous relier ensemble les bons éléments des deux colonnes ?
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