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Eugène Ionesco - Rhinocéros

Commentaire de texte : Eugène Ionesco - Rhinocéros. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  20 Décembre 2020  •  Commentaire de texte  •  929 Mots (4 Pages)  •  864 Vues

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        Devoir 3 - Français

Analyse de Rhinocéros de Eugène Ionesco

        Par Domino Valenti

À la sortie de Rhinocéros de Ionesco, la Roumanie avait déjà été sous l’influence politique importante du fascisme. Les tensions politiques du lendemain de la deuxième guerre mondiale ont influencé le monde artistique de pleins de façons différentes, mais cette analyse concerne surtout le monde de la littérature. Les écrivains on répondu à ces événements avec une écriture troublante à travers son humour, s’approchant de l’absurde et du symbolique dans des romans, où dans le cas d’Eugène Ionesco, dans ses pièces de théâtre. Rhinocéros, écrite en 1959, fait partie de ces pièces absurdes qui utilisent du symbolisme pour dénoncer des absurdités de la réalité d’Ionesco. Dans cette analyse, nous explorerons comment la symbolique du monstre rejoint les différents aspects et personnages de la pièce, autant les rhinocéros que les humains, cette monstruosité représentant l’adhésion grandissante au régime totalitaire de l’époque en Roumanie.

Afin de démontrer la symbolique du monstre dans Rhinocéros, il faut d’abord établir qu’Ionesco fait un lien irrévocable entre les rhinocéros qui s’emparent de la ville et d’un Monstre. En effet, dans le premier acte de la pièce, l’auteur n’a pas donné les descriptions physiques des rhinocéros de main faible. Traitant l’animal de «quadrupède stupide qui ne mérite même pas qu’on en parle! Et féroce en plus…» (p.28) puis de «très gros animal, vilain!» (p.65). Dans cette première partie de la pièce, les hommes sont  d’accord pour dire que cet animal n’est pas important ou intelligent, qu’ils sont largement inférieurs à la race humaine et surtout qu’ils n’ont pas leur place dans leurs pays ou dans leurs rues. La ressemblance entre les monstres et les rhinocéros continue lorsque les rhinocéros sont coupables de plusieurs destructions d’objets, de tuer un chat et de démolir des bâtiments, ou encore dans leur comportement de horde tandis que ce sont normalement des bêtes solitaires. Cette façon monstrueuse de décrire ces animaux se rapporte aussi à un comportement quasiment militaire, ce qui eut être un parallèle très important à l’inspiration d’Ionesco et de l’emprise du fascisme avant et durant la guerre dans certains pays de l’Europe.

Ensuite, la monstruosité des rhinocéros est remise en question lorsque l’acte deux nous montre un décalage dans la vision des animaux puis dans la définition même d’un monstre et de la normalité. La fin du premier acte et le début du deuxième marque les premières transformations d’hommes en rhinocéros, d’abord avec M. Boeuf puis Jean. D’abord, Béranger est incrédule face à cette transformation, persuadé que cela a eu lieu contre son gré, mais nous comprenons à travers les passages soulignant la transformation de Jean que ce dernier fit une métamorphose tout à fait volontaire. Exclamant que « Je n’ai confiance que dans les vétérinaires», que «chacun fait ce qu’il veut» et qu’il « ne déteste pas les hommes, ils me sont indifférents, ou bien ils me dégoûtent, mais qu’ils ne se mettent pas en travers de ma route», Jean nous fait comprendre que cette transition ne requiert que de la volonté. À travers ces changements, plusieurs personnages toujours humains donnent doucement place aux rhinocéros dans leur société en ignorant leur destruction et adoucissant leur traits plus dangereux. Ionesco fait parvenir ce sentiment magnifique lors d’une ellipse qui explique que «ces têtes devront être de plus en plus belles malgré leur monstruosité» en parlant des têtes de rhinocéros qui apparaissent partout à la fin de la pièce. À la toute fin, Daisy sera la dernière à se transformer après avoir exprimé la raison derrière le choix de tous les autres à rejoindre les rangs animaux: «Ils ont l’air gais. Ils se sentent bien dans leur peau. Ils n’ont par l’air d’être fous. Ils sont très naturels.». Au final, c’est une analogie parfaite d’Ionesco et de l’expérience du totalitarisme; même si les hommes trouvaient cette façon de penser monstrueuse, se forcer à y trouver du beau leur a permis une vie plus agréable. S’ils vont être envahis par des rhinocéros, mieux vaut l’un d’eux avant d’être seul et en danger.

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