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Etude extrait Belle du Seigneur A.Cohen.

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Par   •  19 Mars 2016  •  Commentaire de texte  •  720 Mots (3 Pages)  •  7 249 Vues

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Texte 4 : Belle du Seigneur – Albert Cohen (1968)

Introduction : Le roman, genre méprisé à ses débuts s’est aujourd’hui imposé comme le genre privilégié des lecteurs. Des thèmes lui sont particulièrement chers jusqu’à devenir des clichés. La passion amoureuse est de ceux-là. Bien que le thème ait été largement usé au XVIIIe et XIXe siècle, certains auteurs du XXe ont su le renouveler au nombre desquels se trouvent Albert Cohen. Dans son roman Belle du Seigneur, Albert Cohen met en scène deux protagonistes, Solal et Ariane qui se perdent dans une passion amoureuse dévastatrice dont même les premiers pas étaient atypiques. On se souvient de Solal grimé en vieux juif errant insultant Ariane qui lui résiste. Pourtant l’amour nait entre eux, les dévore et les consume au point de les conduire à leur double suicide. C’est au dernier moment d’Ariane que nous assistons ici. Afin de mieux rendre compte de la qualité poétique de cette écriture romanesque nous choisissons de procéder à une étude linéaire du texte. En effet les deux premiers paragraphes obéissent à une même structure : une phrase narrative commence le paragraphe, cette dernière ouvre la porte du souvenir, les souvenirs se brisent sur la triste réalité et c’est la fin.

  1. Le premier paragraphe provoque les souvenirs du premier soir de leur rencontre

  • La phrase narrative liminaire (du début) au passé simple ouvre la porte aux souvenirs écrient à l’imparfait. Le froid : effet physique de l’éther + effet de la mort qui arrive à cause des souvenirs, le froid est doux car les souvenirs le sont. Le présent est difficile.
  • La phrase suivante commence par « Ô », qui symbolise l’arrivée des souvenirs, vu dans les poèmes, symbolise une émotion, là pour donner au texte une tonalité lyrique.
  • Le souvenir arrive par vagues de plus en plus précises. Il vient en deux temps : il est assez vague, il y a d’abord le lieu, puis le temps puis il se précise, « le » est remplacé par « son ». Il y a une précision de l’ordre de l’intimité (chez elle). Chaque nouvel élément apporté est égal a plus de syllabes et plus de précisions. Il y a une gradation du rythme du souvenir qui se précise.
  • Le romantisme de cette rencontre s’exprime ici dans l’accord qui règne entre la nature et les cœurs des amants. L’expression « ils avaient respiré la nuit d’étoiles » est une métaphore qui montre que la sérénité de la nuit les remplie/apaise quant aux « murmures de leur amour » cela personnifie la nature qui repend la nouvelle de cet amour.
  • Le style direct est ici sans guillemets, cela permet de ne pas interrompre le flux des souvenirs et permet ici de mettre en valeur la rime entre « amour » et « toujours » que Cohen n’hésite pas à faire, assumant pleinement le cliché pour faire de cette rencontre un souvenir exemplaire et romantique et ainsi le « toujours » ainsi mis en valeur sera d’autant plus démentie par le « maintenant » répété à la fin du paragraphe.
  • Lignes 6 à 9 : les adverbes de temps sont nombreux et répétés souvent de manière assez rapprochés, chaque adverbe marque l’arrivée d’un nouveau souvenir de ce premier soir dans l’ordre où les faits ce sont passés. La conscience d’Ariane est submergée par l’arrivée de ce souvenir, ils sont rapides. L’absence de verbe principal contribue à cet effet de rapidité sans verbe, sans sujet.
  • Retour du style direct, la déclaration d’amour d’Ariane est reprise et répété, l’amour est exclusif, passionnel et répété dès le premier soir. Il y a presque un aspect religieux (choral), moment sacré. On est dans l’excès, il reflète ce qu’ils vont vivre, repris par la répétition du mot « baiser ». répétition que l’imparfait confirme. Excès : manque de souffle. Image produite : nuit sans fin « infiniment », « infatigable », « toujours » ce qui rend d’autant plus douloureux la fin de ce paragraphe : « maintenant » qui signale que l’amour est terminé.

Conclusion : Le paragraphe est consacré à un souvenir unique : le premier soir dont tous les détails surgissent à l’esprit d’Ariane avant de disparaitre quand elle revient à la conscience. Elle a donc à nouveau besoin d’une bouffée d’éther. Deuxième paragraphe : « Elle aspira de l’éther, sourit ».   

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