Eplication linéaire La princesse de Clèves : – Le renoncement
Commentaire de texte : Eplication linéaire La princesse de Clèves : – Le renoncement. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zoz3658 • 21 Juin 2022 • Commentaire de texte • 1 336 Mots (6 Pages) • 388 Vues
La princesse de Clève Lecture linéaire n°3 – Le renoncement
Intro :
La Princesse de Clèves paraît, anonymement, en 1678. On peut, pourtant, considérer que Mme de Lafayette en est l’auteur. Si elle ne l’affirmera jamais publiquement, elle avouera, à demi-mots, l’avoir écrit dans une lettre. Lorsque le texte paraît, elle est proche du groupe de Port-Royal, haut lieu du jansénisme qui véhicule une vision pessimiste de l’être humain et souligne que personne ne peut trouver le salut sans la grâce de Dieu. L’amour est envisagé comme une force dévastatrice, signe de la défaite de la raison. Mme de Chartres, mère de la princesse de Clèves, enseigne à sa fille les dangers de la passion mais celle-ci, nourrissant estime et respect pour son mari, M de Clèves, va être déstabilisée par les sentiments que lui inspire le duc de Nemours.
L’extrait qui fait l’objet de notre étude se trouve à la fin du roman. Pour la première fois, les deux héros, Mme de Clèves et M. de Nemours se retrouvent chez le Vidame de Chartres qui à la demande de son ami, a arrangé une entrevue. L’entretien se déroulent dans des conditions inédites pour les deux protagonistes car ils sont seuls et dans un lieu privé, où nul regard indiscret ne risque de les surprendre.
Problématiques :
En quoi cet extrait fait advenir une héroïne sublime ?
En quoi cette scène est-elle tout à la fois une scène d’aveu et d’adieu ?
En quoi cette scène est-elle pathétique ?
Plan :
I/ Le refus de s’engager (l 1 à 9)
II/ L’affliction de Nemours (l 10 à 13)
III/ Le renoncement à l’amour (l 14 à 26)
Explication linéaire :
Cet extrait se compose de deux longues répliques et d’une finale un peu plus courte.
Elle revendique d’emblée « la sincérité »( qui exprime des sentiments réellement éprouvés, qui ne cache pas ses pensées.) et c’est cette sincérité qui la conduit à transgresser les codes de la bienséances. « je vais passer pardessus toute la retenue et toutes les délicatesses que je devrais avoir dans une première conversation, » vous pouvez observer les deux déterminants indéfinis « tout , toutes » , l’usage du verbe devoir au conditionnel présent (devoir : une obligation, non nécessairement contraignante, à laquelle le sujet est et se sent soumis en vertu d'un principe moral ou d'une règle tirée de l'expérience.).
Cependant cet aveu ne peut avoir lieu que si le duc de Nemours la laisse parler, c’est ce qu’elle lui demande « je vous conjure ».
Elle motive aussi cet aveu par l’attachement que lui manifeste le duc. « Je crois devoir à votre attachement ». Il lui coûte davantage d’avouer sa crainte de n’être plus aimée que son amour même « je ne saurais vous avouer, sans honte, que la certitude de n'être plus aimée de vous », ce propos est introduit par l’adverbe « néanmoins » qui introduit une valeur concessive. Elle n’escompte pas de suite avantageuse à cet aveu puisqu’elle prévient Nemours : « Ce sera apparemment la seule fois de ma vie que je me donnerai la liberté de vous les faire paraître », attention au sens de « apparemment » à entendre ici au sens de « manifestement ».
Après une sorte d’introduction où elle justifie sa prise de parole, elle énonce ce qui constitue à ses yeux un obstacle majeur à son union avec Nemours : sa crainte de n’être plus aimée. « quand je n’aurais ... malheur ». Après avoir concédé que l’opinion publique ne réprouverait sans doute pas leur union « les choses sont d'une sorte que le public n'aurait peut-être pas sujet de vous blâmer, ni moi non plus, quand nous nous engagerions ensemble pour jamais », elle expose les raison qu’elle a de redouté « l’horrible malheur » ( hyperbole) :
- « Mais les hommes conservent-ils de la passion dans ces engagements éternels ? Dois-je espérer un miracle en ma faveur et puis-je me mettre en état de voir certainement finir cette passion dont je ferais toute ma félicité ? » Question rhétorique présuppose que la passion masculine n’est pas compatible avec la durée, le mot « miracle » ( = fait extraordinaire qui ne se produit que rarement), l’adverbe « certainement » renforce sa conviction.
- Elle examine ensuite le cas de M. de Clèves , l’amour du prince de Clèves est l’exception qui confirme la règle « Monsieur de Clèves était peut-être l'unique homme du (15)monde capable de conserver de l'amour dans le mariage. » , elle introduit à nouveau une concession « peut-être aussi que sa passion n'avait subsisté que parce qu'il n'en aurait pas trouvé en moi ». Ce qui confirmerait la loi selon laquelle la passion masculine se nourrit d’obstacles. La constance montrée par Nemours se trouve expliquée par les obstacles qu’elle lui a volontairement opposés.
L’interruption de Nemours « je ne saurais garder le silence que vous m'imposez », car il a perçu dans son propos qu’elle le considérait incapable d’être à la hauteur des sentiments de M. de Clèves. Dans les propos de M. de Nemours ont peu repéré les deux occurrences de l’adverbe « trop » (vous êtes loin d’être disposée à mon égard).
La deuxième « réplique « de Mme de Clèves contient des arguments qui portent sur son opinion de Nemours ;elle cherche dans son discours à se désillusionner , elle soutient « les passions peuvent me conduire mais elles ne sauraient m’aveugler »
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