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Eldorado entre mythe et réalité

Synthèse : Eldorado entre mythe et réalité. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Mars 2021  •  Synthèse  •  947 Mots (4 Pages)  •  782 Vues

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Laurent GAUDE s’est inspiré de faits réels relatés dans des articles sur l’immigration clandestine de 1999 à 2000 pour écrire son roman. Ainsi Eldorado montre la dure réalité de l’immigration clandestine. Toutefois l’auteur présente aussi la dimension mythique de leurs rêves dans son œuvre.

Quelque soient leur origine et les moyens utilisés pour rejoindre l’Europe, le parcours des migrants est cher, difficile et dangereux.

Tout d’abord, les migrants doivent quitter leur famille, leur vie et leur culture. Soleiman avant de partir fait le tour de sa ville en voiture. Il est déjà nostalgique : « Nous allons quitter les rues de notre vie. » (p.44). Puis il laisse sa mère qui souffre de son départ : « Et il lui faut une force violente pour contenir ses sanglots de mère. » (p.50). Il a de la peine d’abandonner son frère malade derrière lui : « J’ai laissé mon frère derrière moi comme une chaussure que l’on perd dans la course. Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes. » (p.91).

De surcroît, pour faire la traversée, les migrants doivent verser toutes leurs économies aux passeurs. La femme du Vittoria le révèle à Salvatore Piracci : « Chaque place à bord a coûté trois mille dollars. Moi j’ai dû payer quatre mille cinq cent dollars à cause de l’enfant » (p.32). Soleiman en est témoin à la frontière de la Lybie : « Je vois mon frère sortir de l’argent et lui tendre. C’est mon passage qu’il paie. » (p.88)  

Ensuite, les migrants voyagent dans des conditions difficiles. Ils sont entassés dans des camions ou des bateaux, sans eau ni nourriture. La femme du Vittoria en témoigne : « Il faisait chaud. Ils étaient trop serrés. Elle avait faim. Son bébé pleurait » (p.26). Soleiman le vit : « Les corps serrés autour de moi commencent à suer. Il faisait chaud dans la camionnette (…) Cela fait deux jours que nous attendions l’arrivée des passeurs. Tous entassés dans un appartement vide. » (p. 115.)

De plus, les migrants vivent de nombreuses violences. Elles proviennent de leurs passeurs, de la police ou d’autres migrants. Soleiman se fait voler et frapper par ses passeurs : « Ils m’ont frappé longtemps encore, jusqu’à ce que je ne bouge plus du tout (…) Ils ont volé les miséreux que nous somme. » (p.119).  Il a peur des autres migrants : « Tout le monde autour de moi craint de se faire voler » (p.115). Arrivé aux frontières de l’Europe, comme les autres migrants, il est violenté par les policiers marocains : « les corps tombaient du sommet des barbelés (…) Les autres leur tombaient dessus dans des hurlements sourds de corps en souffrance. » (p.201).

Enfin, cette violence subie tout au long de leur parcours peut les mener à la mort. Lorsqu’il parvient au cimetière de Lampedusa, Salvatore Piracci le constate : « le commandant connaissait l’histoire de ces tombes. C’étaient celles de premiers immigrants. » (p.110). Le bateau Vittoria a été abandonné par les passeurs et de nombreux migrants meurent : « Il y avait plus de cinq cent passagers à bord. Seul 500 survécurent dont elle » (p.29). Le plus tragique est que l’enfant de la femme du Vittoria meurt dans ses bras. Sa peine est immense : « Elle était incapable de dire quand il était mort. » (p.28). A la frontière de l’Europe, Soleiman vit un cauchemar : « J’ai vu à quelques mètres de moi une femme perdre son bébé. Avant qu’elle ait pu se jeter à terre pour le protéger, des hommes sans même s’en apercevoir, étaient passés dessus. »  (p. 201).

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